Témoignages » Les témoins

Dès sa création, compte-tenu de ses objectifs mémoriels, l’association a décidé de recueillir les témoignages de ceux qui furent les acteurs de ce conflit. L’association a tenu à ce que les témoignages soient représentatifs du monde combattant dans sa diversité et son appréciation des événements. Ce travail de mémoire, pierre angulaire de notre projet, se veut ouvert à tous les points de vue. Chaque témoin a son propre vécu, ce qui apporte d’autant plus de richesse à son contenu.

 

Claude Alberola

Né le 5 septembre 1933 à Constantine (4e génération de pieds-noirs). Sorti sous-lieutenant d’une école d’officier, il choisit d’incorporer l’infanterie de marine et rejoint le secteur de Boufarik, en pleine mitidja. Sa mission : gêner autant que possibles les communications entre Alger et l’arrière-pays…Marqué durablement par la fin de la guerre et le jour où il a reçu l’ordre de renvoyer chez eux les soldats harkis, il raconte comment il a tenté de surmonter au fil des ans ces heures terribles.

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Lucien Bayle

Né le 8 mai 1938 en Tunisie, Lucien-Louis Bayle est appelé sous les drapeaux en novembre 1959, au 2eme régiment de Marche du Tchad à Pontoise, alors qu’il vient d’entamer son année scolaire pour obtenir son baccalauréat. Il en ressort caporal, major de sa promotion, et tente les EOR (Ecole d’Officiers de Réserve).

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Michel Bibard

Opposé idéologiquement à la guerre d’Algérie, taxé d’Anti-France par certains, Michel Bibard choisit de s’engager dans les SAS par désir d’ouverture vers les populations arabo-musulmanes. Ami de Jean Le Meur, célèbre autre SAS, Michel Bibard, au gré de ses affectations à travers l’Algérie, raconte les populations locales, les femmes musulmanes, les moghaznis, les tortures, l’ambiance mortifère de certains postes où il découvrit dans toute son horreur la violence de cette guerre contre laquelle il tenta, à sa manière, de s’opposer…

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Pierre Boisrenoult

Né le 12 mai 1935, Pierre Boisrenoult est appelé sous les drapeaux en le 7 mars1956, au Fort de Vincennes. Il se retrouve très vite au service administratif d’une compagnie d’hélicoptères, arme alors totalement nouvelle. Il assiste durant des semaines aux ballets incessants des « bananes », les fameux Sikorski, montant au front et revenant chargés de blessés. Des anecdotes à foison qui nous donnent une idée de la vie de tous les jours d’un simple soldat de la guerre d’Algérie.

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François Brassens

Après ses classes préparatoires passées dans le 2eme Génie à Metz, François Brassens devient instructeur dans les Transmissions. Un jour, sans en connaître la raison exacte, il est affecté en Algérie, en plein cœur du Sahara, près de Regan, au Centre Saharien d’Expérimentation Militaire où il doit parfois supporter des températures avoisinant les 50°. Le 3 février 1960, à 7h04, vêtu « d’un short et d’une simple chemisette », il est témoin de l’explosion de « Gerboise Bleue », la première bombe atomique française.

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Michel Caradec

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Jean Clavel

Ouvrier chez Hispano-Suiza dans une usine de Bois-Colombes, Jean Clavel reçoit son ordre de mobilisation en 1957. Il est affecté dans une base de l’OTAN, à Luxeil les bains, en Haute Saône. Agé de 20 ans, militant communiste, il s’inspire de plusieurs autres « soldats du refus » et écrit une lettre au Président de la République que le combat du peuple algérien lui paraît juste et lui signifier son refus d’aller combattre en Algérie.

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Jacques Cazaux

Né le 17 septembre 1937 à Paris. Classe 57 2B. Classes dans un régiment d’infanterie de Blois. Affecté à la section « Transmission ». Au bout de trois mois, il est d’abord affecté au 2e bataillon du 39e régiment d’infanterie à Agadir dont il raconte avec humour et précision la vie de caserne. Puis vient le temps de gagner l’Algérie, et Tizi Ouzou, une caserne située juste en face du village natal d’Amirouche. Là, au coeur des événements comme secrétaire du PC, il livre des dizaines d’anecdotes, graves ou drôles, témoignages rares du quotidien d’un soldat…

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Claude Decoster

Engagé Volontaire par Devancement d’Appel (EVDA), Claude Decoster s’engage dans la Marine le 19 août 1957. Il est affecté à l’école des commandos de fusiliers marins puis envoyé à la frontière marocaine où il subit beaucoup d’accrochages en tant que « voltigeur de pointe ». Après un an de combat, il sera affecté à la base sous-marine de Fréjus où il sera témoin des dégâts provoqués par l’explosion du barrage de Malpasset, une épreuve qui le marquera durablement.

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Jean-François Desgrange

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Jean-Pierre Farkas

Journaliste, écrivain et ancien combattant de la guerre d’Algérie, Jean-Pierre Farkas livre pour l’EPHMGA le récit de « ses » guerres d’Algérie, conflit qu’il a d’abord vécu comme simple soldat, puis comme infirmier avant de la vivre – et de la faire vivre – comme journaliste.

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Pierre Fassy

Classe 54 2A. Classes en Allemagne. Dépanneur radio. Instructeur. Caporal. Il connaîtra Casablanca, Mehknès, Oujda, Tlemcen…

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Gérard Gavin

Après avoir suivi la Préparation Militaire Supérieure, Gérard Gavin a 26 ans quand il rejoint en 1958 l’Ecole d’Officier de Réserve. Il en ressort sous-officier au bout de quelques mois avant d’être affecté en Algérie au 28e Régiment d’Artillerie sur la frontière tunisienne. Là, il parvient à remettre en état de marche un Halftrack dont il devient le chef de bord. Il effectuera à bord du véhicule de multiples patrouilles nocturnes le long du barrage.

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Jean Geoffriaud

Officier dans la marine marchande, mobilisé en 1959, Jean Geoffriaud se retrouve en Algérie, mécanicien, à réparer les véhicules détruits au front, au CLRA (Compagnie Lourde de Réparation Automobile), à Oran, avant d’être envoyé ensuite au 2e Bureau, où il sera affecté à la surveillance des bateaux qui ravitaillaient le FLN…

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Gérard Gonet

Gérard Gonet a été chasseur alpin dans la 1ere compagnie du 27e bataillon de chasseurs alpins pendant 28 mois, basé à Haoura, un piton en Grande Kabylie. « Nous avions vingt ans, l’âge ou l’on oublie vite et même très vite. Mais aujourd’hui plus les années passent et plus je revis ces moments difficiles et partagés par la plupart d’entre nous lorsque nous avions vingt ans. Mais qui va aujourd’hui nous écouter raconter nos vingt ans, à part nos amis anciens combattants qui savent eux ce que veut dire la solidarité et le soutien permanent ? » Gérard GONET

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Eugène Gourin

Né le 5 novembre 1934 à Moulins (Allier), Eugène Gourin effectue son service militaire à Thubingen, en Allemagne, au 12e Cuirassier. En route pour l’Algérie et le travail de pacification, il est impressionné par une manifestation pacifiste qui arrête son train à Strasbourg. Arrivé en Algérie, incorporé au sein du 28e Dragon, il vit au rythme des différentes affectations.

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Jean-Frédéric Guischard

Né le 28 avril 1937 à Paris. Versé en septembre 1957 dans l’artillerie anti-aérienne à Commercy, il part en Algérie en mai 1958. Au 421e R.A.A à Batna. Là commencent 20 mois en Algérie. J.-F. Guischard raconte ses opérations, ses patrouilles, ses embuscades, sa vie quotidienne de soldat en Algérie…

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Daniel Lucas

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Gérard Maré

Né en 1938, Gérard Maré a vingt ans quand il est appelé sous les drapeaux. Après des classes à Montluçon, il rejoint le peloton des sous-officiers de Metz. Il est ensuite affecté au S.C.A. (Service des Cinémas des Armées) au Fort d’Ivry. Bientôt envoyé à Alger, il devient reporter photographe et couvre divers reportages, allant même jusqu’à suivre à travers l’Algérie la tournée théâtrale d’une troupe mené par le comédien Raymond Ermontier, le G.A.C. (Groupe d’Action Culturel).

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Sylvère Maisse

Incorporé en 1959, Sylvère Maisse rejoint le 27e Bataillon des Chasseurs Alpins. Après quatre mois de classes, il part en Algérie, à Ifigha, où se trouve le PC de son bataillon. Là, il est ensuite muté sur un piton, à Tabourt où durant des mois crapahuts et embuscades se succèdent. Il se lie d’amitié avec certains villageois et gagne peu à peu le respect de tous. « Après vingt-huit mois chez les chasseurs alpins, je rentre le 18 juin 1961 à Draveil (91), en entier, ayant donné de belles années de ma jeunesse. Après quatre mois de vie civile et de réadaptation « morale », je me retrouve six mois dans un lit à cause d’une décalcification : colonne vertébrale, dents, etc., certainement due au manque d’équilibre d’une nourriture pauvre en calories et en vitamines, les boîtes de rations n’ayant jamais arrangé les choses. Crises de paludisme en supplément. Il me faut alors changer de profession et de bien d’autres habitudes, mais tout rentrera dans l’ordre après des années, grâce au soutien de la famille… »

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Jean-Michel Molé

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Jean-Marie Montagne

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Francis Mischkind

« Je suis appelé sous les drapeaux le 6 novembre 1956 et affecté au 117ème bataillon de l’Armée de l’Air. Début Janvier 1957, j’entre au Service « Scénario » du SCA (Service Cinématographique des Armées) au Fort d’Ivry. Au Service « Scénario », nous sommes trois jeunes réalisateurs : Robert Enrico, Jean-Gabriel Albiccoco et moi-même. Dès mon arrivée, on me confie la finition d’un court-métrage sur l’école de Coëtquidan et l’histoire du Casoar puis on m’affecte à la réalisation de courts-métrages destinés à l’armée de l’air dont je porte l’uniforme. Robert Enrico est chargé de la réalisation des courts-métrages concernant l’armée de terre. À Jean-Gabriel Albiccoco reviennent ceux destinés à la marine. »

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Serge Périot

Né le 15 février à Guéret, Serge Périot est appelé sous les drapeaux à l’âge de 20 ans, au 126 RI de Brive-la-Gaillarde. Il débarquera à Alger, puis à Damiet en août 1960. Là, il s’engagera dans le commando 6 héliporté où il sera le témoin et l’acteur de nombreux accrochages.

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Robert Remaud

Fils d’une famille nombreuse, élevé à la campagne, il part faire son service militaire en 1958 à Bordeaux. Après quatre mois de classe dans l’infanterie, il est versé au 22e RI, à la 8e Compagnie, près de Tenes, sur un piton rocheux difficile d’accès et très dangereux.

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Mahfoud Rezigat

Né le 2 décembre 1940 dans la région de Sétif, Mahfoud Rezigat arrive en France à 8 ans avec ses frères. Malgré son jeune âge, il connaitra les rafles, les descentes de police, le camp du Larzac, le camp de Thol-Bourg-en-Bresse, les interrogatoires avec tentatives d’étouffement et privation de sommeil… Il sera à Paris le 17 octobre 1961. Aujourd’hui, Rahim Rezigat poursuit son travail sur les mémoires partagées dans le cadre des activités de l’association de promotion des cultures et du voyage, (apcv.org).

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Jean Riffait

Incorporé le 2 mai 1959 à Hourtin, au CFM (Centre de Formation Maritime), Jean-Maurice Riffait est ensuite envoyé en avion puis en train en Algérie, à Nemours, en DBFM, (Demi-Brigade de Fusiliers Marins)  où il se retrouve sous les ordres de l’amiral Antoine Sanguinetti. Cuistot, il travaille toute la journée à préparer les repas des soldats qui savent que « la Marine est le corps d’armée où l’on mange le mieux ».

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Jean-Claude Risacher

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Robert Rosenbaum

Né le 15 janvier 1931, Robert Rosenbaum fait son service militaire en Allemagne, parmi les troupes d’occupation. Libéré de ses obligations militaires en novembre 1954, il est rappelé en avril 1956 et fait ses classes dans la banlieue parisienne, au camp de Frileuse avant de partir pour l’Algérie. A Boussada, « cité du bonheur », il est témoin du crime d’un Sénégalais, engagé volontaire. Harcelé par les tirs des snipers, il raconte ses patrouilles. Il est ensuite envoyé dans la montagne, sur un plateau isolé où il connaît des conditions de vie difficiles.

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Michel Truffy

Michel Truffy n’a pas encore vingt ans lorsqu’il est incorporé direct le 1er mars 1961. A Alger, il entre à l’Ecole d’Instruction Des Officiers d’Infanterie de Marine avec laquelle il participe à la répression du putsch des généraux « sans avoir le droit de tirer ». Victime de graves problèmes de santé, il est muté le 1er juillet 1961 dans une unité combattante en grand Kabylie.

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Jean Vendart

Né à Paris en 1937, issu d’un milieu familial ouvrier, Jean Vendart s’engage rapidement dans la vie militante aux Jeunesses Communistes parisiennes, marqué par la Résistance et le courage de Guy Moquet. A 20 ans, il fait ses classes à Roanne et Montluçon. Au bout de quatre mois, il reçoit sa feuille de route pour partir en Algérie. C’est à ce moment là qu’il fait le choix « de ne partir se battre contre un peuple qui réclamait son indépendance ». Il renouvelle son refus de partir au fort de Vincennes, puis à Port-Vendres, au moment de monter sur le bateau.

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Daniel Videlier

Daniel Videlier a tout juste vingt ans lorsqu’il part faire la guerre « sans se poser de questions ». Passé d’abord par le 2eme Régiment de Marche du Tchad à Pontoise, il est finalement envoyé à l’école d’officier de Cherchell en Algérie. Un incident au Bordj Robrini commence à le faire douter du bien fondé de cette guerre.

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Francis Yvernès

Né en 191 à Alger, il est issu d’une famille présente sur le sol algérien depuis six générations. Il se souvient du 1er novembre 1954 et des attentats. Et de la visite de De Gaulle en 1958. Appelé sous les drapeaux en 1961, il reçoit son « invitation » le jour de son anniversaire. Incorporé au 19e régiment de tirailleurs, il devient spécialiste radio au bataillon du 7e régiment de tirailleurs algériens où il sera impliqué dans diverses opérations marquantes dans les Aurès et les oasis, aux portes du Sahara. Le 19 mars 1962, il comprend qu’il devra quitter le pays de ses racines. Son incorporation durera encore six mois durant lesquels il participera à diverses opérations. Puis il raconte comment il a quitté l’Algérie et son parcours pour retrouver en métropole ses parents, partis en catastrophe d’Alger et comment ils ont tous du s’adapter à cette nouvelle vie.

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Témoignages réalisés entre 2009 et 2018
par D. Beau pour l’Espace Parisien Histoire Mémoire Guerre d’Algérie

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