Parution : « Une fille sans histoire »

Grande surprise de découvrir, dans les listes de romans de la rentrée, un titre qui m’était familier et que je ne pouvais oublier, Une fille sans histoire. Le nom de l’écrivaine avait changé… Ce n’était donc pas une réédition ! Dommage… L’envie m’a prise d’aller voir de plus près. Pourquoi la reprise d’un titre à trente ans d’écart : 1989 et 2019. Les thématiques étaient-elles proches ? La seconde romancière avait-elle voulu rendre hommage à la première ? La quatrième de couverture du second roman m’apprenait qu’il n’en était rien. Ma curiosité bien aiguisée, je re-lisais le premier et découvrais le second !

Tassadit Imache, il y a trente ans en 1989, inaugurait son entrée en littérature avec ce titre en apparence banal et qui ouvrait un récit de vie qui, lui, ne l’était pas du tout. Je vous parle d’un temps « que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître »… ! C’était surtout une période où a émergé un courant, dans les littératures algérienne et française, qu’on a nommé « littérature beur » et qui était illustré par des noms connus désormais ou, parfois, oubliés… comme les titres de leurs récits : Mehdi Charef, Mehdi Lallaoui, Mustapha Raïth, Azouz Begag, Nacer Kettane, Akli Tadjer, Farida Belghoul, Mohand Mounsi et d’autres dont Tassadit Imache. Plusieurs critiques s’y sont intéressés – en particulier le critique et universitaire britannique Alec G. Hargreaves qui soulignait la difficulté de nommer ces créations (« la culture innommable ? ») : « Ce n’est que dans les années 1970, avec la sédentarisation des populations d’origine maghrébine, que l’on commence à reconnaître dans la vie de celles-ci une véritable dimension culturelle. Depuis lors, les termes servant à désigner ce champ culturel, n’ont cessé de se succéder. « Culture immigrée », « culture beur », « culture franco-maghrébine », « culture issue de l’immigration », « culture de la banlieue », « cultures urbaines », « culture de la rue » : chacune de ces expressions a été le site de débats âpres et parfois confus ».

LIRE LA SUITE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *