L’OAS, le FLN, les pieds-noirs… tous figurent dans la formidable pièce « Et le cœur fume encore ». À voir au théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis.
« Et le cœur fume encore » est un vers de Kateb Yacine extrait de la pièce Le Cadavre encerclé pour lequel l’auteur algérien fut menacé de mort à Bruxelles, en 1958. Jean-Marie Serreau et Édouard Glissant étaient avec lui à la première. Il leur fallait soulever le rideau, s’avancer devant le public en sachant qu’ils pouvaient y laisser leur vie. Du théâtre engagé…
Cette scène figure au cœur du nécessaire et formidable spectacle écrit par Margaux Eskenazi et Alice Carré. Il est à voir (absolument) au TGP de Saint-Denis – même par temps de grève – en lui souhaitant longue vie. On y croisait samedi dernier Alice Zeniter, l‘autrice de L’Art de perdre venue rencontrer le public de cette traversée équitable des mémoires et des ravages – jusqu’à nos jours – de la guerre d’Algérie. « J’avais vu la pièce à Avignon la première fois et j’étais sortie en larmes, avoue l’écrivaine. Ce soir, j’étais plus calme, déclare-t-elle en souriant. J’ai connu Alice Carré (coauteure de la pièce avec Margaux Eskenazi qui la met en scène, NDLR ), pendant nos études. Sans le savoir, chacune de nous deux travaillait en parallèle sur ces thèmes. »