La coordination harka, représentée par son président Hacène Arfi, avec la présence du Cercle algérianiste du Grand Avignon, représenté par Bernard Baudru, a ce samedi 14 décembre organisé un colloque à la tour des Chênes autour du thème “Histoire d’un abandon, histoire d’hommes d’honneur”.
Ce colloque mettait pour la première fois au grand jour, un fait encore méconnu de la guerre d’Algérie. Alors que l’indépendance est signée en mars 1962, les exactions continuent, et des massacres se perpétuent. Des familles entières sont décimées, tandis que des milliers de harkis sont détenus dans les prisons algériennes ou dans des camps.
Il faudra attendre octobre 1962 pour que les premiers transferts vers la France soient autorisés.
Les familles vont alors transiter pour un temps plus ou moins long dans le camp de Zeralda, situé dans la région d’Alger. Arrivées en France, ces familles transiteront par le camp de Rivesaltes ou de Saint-Maurice l’Ardoise.
Beaucoup de soldats français, durant cette période de chaos en Algérie, ont organisé des opérations de sauvetage afin de faciliter le rapatriement des harkis en métropole. Jusqu’en 1963, ils ont favorisé des exfiltrations, et des opérations clandestines, en donnant de faux papiers.
Parmi ces sauveteurs, certains étaient présents ce samedi. Contrecarrant les ordres, souvent au péril de leur vie, ils ont protégé, et rapatrié des milliers de familles.
Vincent Zagoria est l’un d’entre eux. Jacques Vogelweith était aussi présent. Il a servi dans le régiment des Diables rouges, et il a beaucoup aidé les familles à Zéralda.
Enfin, était présent Hugues Robert, fils du sous-préfet Jean-Marie Robert, qui est allé jusqu’à désobéir aux ordres afin de pouvoir rapatrier 250 familles, et en dénonçant le massacre. Certains autres sauveteurs n’ont pu se déplacer pour raisons de santé, ou pour raisons de grèves.
Ce colloque a pu avoir lieu grâce au soutien de la région Occitanie, représentée par Catherine Eysserie, au nom de la mémoire.
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