Très attendu, le film d’Abdel Raouf Dafri offre un regard nouveau sur la guerre d’Algérie en évitant les chemins balisés. Mais ses personnages sont trop stylisés pour nous convaincre vraiment.
Comme l’ensemble de la société française, le cinéma hexagonal n’a jamais été très à l’aise avec la guerre d’Algérie, ni très fécond. Les rares films qui lui sont consacrés remontent, pour la plupart, au siècle dernier (Avoir vingt dans les Aurès en 1972, La bataille d’Alger en 1966 ou La belle vie en 1962). Un peu plus récemment, Florent Emilio Siri (L’ennemi intime en 2006) et Rachid Bouchareb (Hors la loi en 2010) ont réveillé le sujet mais on est bien loin de la quantité et de la variété de la production américaine sur la guerre du Vietnam.
Après avoir démontré un spectaculaire talent de scénariste (Un Prophète, Mesrine, Braquo, La Commune….), Abdel Raouf Dafri a fait le choix de consacrer son premier film à cette « sale guerre » dont les souvenirs douloureux continuent à hanter plusieurs générations de chaque côté de la Méditerranée.
Tournée pour l’essentiel au Maroc, cette fiction s’attarde sur le cas d’un héros désabusé de la guerre d’Indochine renvoyé au charbon en Algérie pour y dénouer le mystère de la disparition d’un colonel de l’armée française.