Il n’y a pas d’histoires d’hommes sans histoire de femmes et, qu’on parte à la guerre ou qu’on en revienne, elles sont aux premières loges ! Le problème, quand on en revient, c’est que la vie s’est écoulée en votre absence, qu’elle a pris ses aises et ses malaises, loin des combats, mais tout près des rumeurs, des rancœurs, des jalousies… « Puisqu’il faut des hommes » est, typiquement pourrait-on dire, un de ces récits qui fait mal et qui fait du bien, douloureux et savoureux à la fois…
En pleine guerre d’Algérie, Joseph Fournier s’est porté volontaire pour aller combattre. Il y deviendra maitre d’école, dit-on, mais on saura beaucoup plus loin dans l’album pourquoi ce jeune paysan a accepté de quitter sa terre natale. Quand il revient au village, sain et sauf, il est très vite curieusement habillé pour l’hiver par ses copains, qui le traitent de planqué, de tire au flanc, de lâche. Sauver sa peau est troublant aux yeux de ceux qui n’ont rien pour risquer la leur.