Des manifestations insurrectionnelles des tenants de l’Algérie française éclatent le 24 janvier. Bien avant la création de l’OAS, elles sont encadrées par des « unités territoriales » armées qui montent des barricades.
Le 4 juin 1958, place du Forum, à Alger : « Je vous ai compris ! » lance le général de Gaulle à une foule algéroise enthousiaste, où l’on voit surtout des Européens : l’Algérie française est sauvée ! 16 septembre 1959 : le même homme, devenu chef d’État, propose l’« autodétermination » au peuple algérien. Un processus est engagé, qui ne s’arrêtera plus. L’Algérie française est perdue ? On a beaucoup écrit sur les évolutions gaulliennes de cette période. On peut les résumer d’une formule : il prit conscience que la guerre d’Algérie était politiquement ingagnable. Mais peu importe, pour beaucoup de « pieds-noirs » (l’expression naît à ce moment-là), les motivations profondes du changement de de Gaulle. Pour eux, c’est simple : il a trahi. Une amertume s’empare d’eux, qui deviendra bientôt une rage, puis une haine (qui ne s’est jamais éteinte).
Un épisode vint couronner ce divorce. Début janvier 1960, le général Massu, qui rechigne à suivre la nouvelle politique, est remercié par le pouvoir. C’en est trop pour les « ultras », qui décrètent une grève générale de protestation.