L’écrivain Pierre Guyotat, lauréat du prix Médicis en 2018, est mort dans la nuit de jeudi 6 à vendredi 7 février à l’âge de 80 ans, a annoncé sa famille.
Préférant la discrétion à la lumière, l’écrivain restera comme l’auteur de deux œuvres majeures de la littérature française du XXe siècle : (1967), peut-être le plus grand livre sur la guerre d’Algérie (adapté par Antoine Vitez à Chaillot en 1981) et Éden, Éden, Éden (1970), livre jugé pornographique par les autorités françaises de l’époque, interdit de publicité, d’affichage et de vente aux mineurs.
En 1970, ce second livre avait manqué d’une voix le prix Médicis. Furieux de ce rejet, Claude Simon, futur prix Nobel de littérature, démissionne du jury. Le scandale est immense. L’interdiction du livre ne fut levée qu’en 1981. Guyotat pris sa revanche 48 ans plus tard en recevant (enfin) le Médicis pour Idiotie (Grasset), livre où il revenait sur son parcours. En 2018 toujours, l’écrivain fut couronné par un prix spécial du jury du Femina et le prix de la langue française pour l’ensemble de son oeuvre.
Profondément marqué par la guerre d’Algérie
La plupart des livres de Pierre Guyotat (romans, récits, poèmes et essais…) sont profondément marqués par son expérience traumatisante de la guerre d’Algérie. Il est décédé « dans la nuit de jeudi à vendredi » à l’hôpital, a indiqué son neveu Florent Guyotat.
Premier à réagir, l’ancien ministre de la Culture Jack Lang a fait part de son « immense chagrin » après la disparition de son « très cher ami ». « Cet orfèvre des lettres, véritable virtuose, poète possédé par les mots, était un artiste unique, déterminé et exigeant« , a posté Jack Lang sur ses comptes Twitter et Facebook.