«Le passé nucléaire de la France ne doit plus rester enfoui dans les sables…», ont écrit deux experts français en désarmement dans une tribune publiée le 14 septembre dans le journal Le Monde.
«Gerboise bleue», est le nom de code de l’opération qui avait pour but de procéder à l’essai de la première arme nucléaire à Reggane et qui fut tenue secrète. La bombe d’une puissance de 70 kilotonnes représentait l’équivalent de quatre fois celle d’Hiroshima. L’autre face, barbare, de la guerre d’Algérie, celle du passé nucléaire français est remise sous les feux de l’actualité. À travers les essais nucléaires menés au Sahara algérien dans les années soixante, une nouvelle page d’horreur vient d’être exhumée. 132 années de colonisation et de présence française en Algérie n’ont peut-être, avec ce nouvel éclairage, pas livré tous leurs secrets. Une des pages les plus sombres que l’armée coloniale a épinglé pour l’éternité sur le revers de sa vareuse. Une cocarde qui dévoile à la face du monde son côté sauvage. Le coût qu’il aura fallu en vies humaines avec des conséquences irréversibles sur l’environnement, les espaces occupés par des populations qui en portent les séquelles aujourd’hui et qui n’épargneront certainement pas leurs enfants demain, pour que la France se dote de l’arme atomique.