Des manuels plus offensifs que les politiques : comment enseigne-t-on la guerre d’Algérie ?

Face à ce traumatisme historique, les manuels scolaires, plus courageux que les hommes politiques, ont malgré tout reflété les débats mémoriels qui agitaient la société.
Par Doan Bui

Publié le 31 janvier 2021 à 08h00

C’était une belle carte de l’empire français, avec l’Hexagone au centre et plein de points rouges dispersés : l’Indochine, Madagascar, et surtout l’Algérie. De la IIIe République de Jules Ferry jusqu’aux années 1960, elle trônait dans toutes les classes, dès le primaire.

Dans les manuels, on enseignait aux écoliers que le général Bugeaud était un grand homme de la trempe de Vercingétorix ou de Napoléon, ce héros qui avait mené la lutte contre Abd el-Kader.

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La colonisation, cette geste militaire, était un élément central des cours d’histoire et du « projet d’éducation citoyenne des élèves français ». La déroute de Diên Biên Phu n’ébranlera pas le récit national, l’Indochine est si loin.

En revanche, avec l’indépendance de l’Algérie, c’est tout l’édifice, fondé sur l’apologie de la colonisation et une vision chauvine de l’histoire, qui s’effondre. « Rien ne sera jamais plus comme avant », affirme l’historien Benoît Falaize dans l’une des nombreuses études qu’il a consacrées à l’évolution des manuels d’histoire. Même si le traumatisme continuera longtemps à être évoqué par des euphémismes : « la crise », « les événements ».

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