Grace à un travail entrepris lors de leur année de terminale, des élèves du lycée Jeanne d’Arc à Nancy se sont lancés sur les traces du passé colonial et de la guerre d’Algérie à Nancy et en Lorraine. Leurs découvertes, autour d’événements très violents et parfois oubliés, sont très surprenantes.
Publié le 09/05/2021 à 14h30
Lorsqu’on évoque les colonies, difficile de penser immédiatement à Nancy et à la Lorraine. Pourtant, il y existe bien des traces de ce passé colonial. Il y a bien évidemment des éléments visibles. Il suffit de lever la tête et de lire les noms de rues où on retrouve des patronymes locaux (Jacques Marquette, Lyauthey) ou nationaux (Abbé Grégoire) liés à cette période. Il y a également des monuments comme le Mémorial Désilles, la caserne Verneau, la caserne Gendarme-Roux ou encore la statue du Sergent Blandan. Autant d’éléments qui rappellent ce lien entre l’histoire de France, ses acteurs et son passé colonial.
“Lorsque j’ai proposé à mes élèves de travailler sur ce thème, ils étaient plutôt sceptiques” se souvient Etienne Augris, professeur d’histoire-géographie au Lycée international Jeanne d’Arc de Nancy, “mais au final, on se rend compte qu’on a appris énormément. Il y a des choses que je savais mais en choisissant ce projet-là, je n’imaginais pas l’ampleur de ce que nous allions trouver. J’ai envie de dire que nous avons tiré un fil et à force de le tirer, on n’a pas cessé de découvrir.”
Assassinats, fusillades et enlèvement
Au début de l’année scolaire, Etienne Augris et un de ses collègues, Mehdi Mohraz, également professeur d’histoire-géographie, se lancent sur un projet lié au thème Histoire et mémoires avec les élèves inscrits en spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP) de Terminale. “On a trouvé qu’il y avait un travail intéressant à faire avec les élèves. Un travail qui ne se limite pas au simple apport de connaissances. L’idée, c’était de partir à la découverte de ce thème qui nous paraît lointain. Il a pourtant une prise avec notre espace quotidien, l’espace public que nous fréquentons tous les jours. Après, il y a aussi des « choses invisibles » sur lesquelles on peut travailler en donnant du sens à des événements dont on a perdu la signification. »