Les Harkis, musulmans recrutés comme auxiliaires de l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962) pour lutter contre le FLN, tiraient leur nom du mot « harka », qui signifie « mouvement » en arabe.
L’armée française a recruté localement pour des opérations particulières jusqu’à 200.000 de ces Algériens. Mais au lendemain des accords d’Evian du 18 mars 1962, consacrant la défaite française en Algérie, le gouvernement français refuse leur rapatriement massif.
Seuls quelque 42.000 Harkis – accompagnés parfois de leurs femmes et enfants – sont évacués en France par l’armée et transitent par des camps aux conditions de vie souvent indignes. Quelque 40.000 autres y parviennent par des filières semi-clandestines ou clandestines. Au total, entre 80.000 et 90.000 personnes arrivent en France selon certaines estimations, pour la majorité entre 1962 et 1965. Les autres, désarmés, sont livrés à leur sort en Algérie. Considérés comme
des traîtres par le nouveau régime, ils sont victimes avec leurs familles de sanglantes représailles. Pierre Messmer, à l’époque ministre des Armées du général de Gaulle, déclarera en 2003 que « la position de la France était la seule possible », « inévitable et légitime ».