« L’ouverture des archives au public contribuera à réconcilier les Algériens avec leur histoire »

Mohamed El Korso, l’un des initiateurs de la fronde des historiens algériens contre les « entraves » dans l’accès aux archives, dénonce une pratique « administrative de nature coercitive ».
Propos recueillis par Frédéric Bobin

Publié le 31 mars 2021 à 13h00 – Mis à jour le 01 avril 2021 à 23h52Temps de Lecture 6 min.

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Abdelmadjid Chikhi, directeur général du Centre national des archives algériennes et « conseiller mémoire » du président Tebboune, à Alger, le 6 août 2020. RYAD KRAMDI / AFP
Neuf historiens algériens ont publié le 25 mars une lettre ouverte au président Abdelmadjid Tebboune lui demandant de mettre fin aux « entraves bureaucratiques » dans l’accès aux archives nationales. L’un des initiateurs de ce mouvement de fronde sans précédent, l’historien Mohamed El-Korso, affirme dans un entretien au Monde Afrique que les signataires ne demandent que le « respect du droit constitutionnel » au « libre accès aux archives communicables ». Il critique la gestion « politique » de l’administration des archives algériennes par son directeur, Abdelmadjid Chikhi, par ailleurs « conseiller mémoire » du président Tebboune.

Pourquoi avoir pris l’initiative de cosigner cette Lettre ouverte au président de la République sur l’ouverture des archives algériennes ?
Historiens, enseignants, chercheurs, archivistes, étudiants en histoire n’ont pas cessé de dénoncer, pour certains depuis une quinzaine d’années, la gestion bureaucratique des archives. Cette dernière empêchait les lecteurs, particulièrement les universitaires, d’accéder aux documents, ainsi que le stipule la loi du 26 janvier 1988 sur la « communicabilité » des fonds au bout de vingt-cinq ans, hors exceptions pour les documents judiciaires (50 ans), relevant de la défense nationale (60 ans) ou de la vie privée (100 ans).

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