Mas-Thibert, l’amère patrie des harkis

Un poisson tatoué nage entre les rides, le long de la main gauche d’Abdelkader Aliaoui. Dessiné à l’encre bleue, il est surmonté d’un mot, inscrit en lettres capitales : « LIBERTÉ ». « Le poisson, il est libre d’aller où il veut, d’un côté ou de l’autre de la mer. » Né en 1931 en Algérie, le vieil homme s’est assis, chèche noué sur le haut du crâne, à une table d’Ô Bistrot, l’unique café-épicerie de Mas-Thibert.

Situé à quinze minutes au sud du centre-ville d’Arles, le village de près de 2 000 habitants est rattaché administrativement à la sous-préfecture des Bouches-du-Rhône, plus vaste commune en métropole. Dans toute la région, le lieu est connu pour être « le village des harkis ». Ancien soldat d’origine algérienne ayant combattu dans l’armée française de 1956 à 1962, Abdelkader Aliaoui explique, pouce vers le haut : « Toute la vie ça a été la démerde, mais Mas-Thibert, c’est comme ça. »

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