Avec la série « En guerre(s) pour l’Algérie », Raphaëlle Branche et Rafael Lewandowski donnent la parole aux sans-grades du conflit, quel que soit leur camp. À voir sur la chaîne Arte.
Alors que l’on approche du soixantième anniversaire de la signature des accords d’Évian, qui aboutirent, le 19 mars 1962, à un cessez-le-feu entre les forces armées françaises et celles du FLN, suivi par l’arrêt définitif de la guerre et ouvrant la voie à l’indépendance de l’Algérie, plusieurs initiatives, éditoriales ou audiovisuelles, commémorent l’événement.
L’une des plus spectaculaires, et sans doute la plus originale, est signée Arte. Dans une série de plus de cinq heures, la chaîne culturelle franco-allemande, associée à l’INA (l’Institut national de l’audiovisuel, en France), retrace l’histoire de la guerre d’une manière aussi ambitieuse que non conventionnelle. Ce film très complet, découpé en six épisodes, confie en effet le récit à une cinquantaine de témoins de toutes origines (militants et combattants indépendantistes, pieds-noirs, militants de l’OAS, appelés ou militaires de carrière de l’armée française, émigrés algériens en métropole, harkis, etc.), à l’exclusion des « décideurs » et autres responsables de premier plan, français ou algériens.