Les historiens réclament l’ouverture des archives sur les « sections des grottes » de l’armée française pendant le conflit après l’enquête de la revue « XXI ».
Le dossier fait partie des secrets encore bien gardés de la guerre d’Algérie. De 1956 à 1961, l’armée française a utilisé à grande échelle des gaz toxiques contre des combattants nationalistes algériens dissimulés dans des grottes, un aspect du conflit sous-documenté en raison d’un accès verrouillé aux archives.
Dans une enquête publiée dans la revue trimestrielle XXI (tome 58 paru le 1er avril), la journaliste Claire Billet publie des témoignages inédits d’anciens militaires français racontant leur rôle dans les « sections des grottes » mobilisées contre les abris souterrains de l’Armée de libération nationale (ALN). Parmi les « armes spéciales » – euphémisme alors en vigueur – figurent des grenades, chandelles et roquettes chargées de gaz de combat, notamment le CN2D, contenant de la DM (diphénylaminechlorarsine). Produit chimique toxique, cette dernière provoque l’irritation des yeux, des poumons et des muqueuses, ainsi que des maux de tête, des nausées et des vomissements.