Le jour même de la proclamation de l’indépendance algérienne par le général De Gaulle, une manifestation à Oran dégénérait en une série de lynchages contre les Français d’Algérie, conséquence d’un crescendo de violence pendant l’année 1962.
C’est le 26 janvier 2022, près de 60 ans après les faits, que le président Emmanuel Macron a tendu la main aux rapatriés d’Algérie. Le chef de l’État français a qualifié d’“impardonnable pour la République” la fusillade de la rue d’Isly, à Alger en mars 1962, et affirmé que le “massacre du 5 juillet 1962” à Oran devait être “reconnu”.
Car le 5 juillet 1962 reste un sujet sensible, chez les Pieds-Noirs comme chez les historiens. “Il y a un consensus clair sur le fait qu’un massacre a été commis, tranche l’historien Tramor Quemeneur, chargé de cours aux universités de Paris VIII et Cergy et auteur de La Guerre d’Algérie (dir. Benjamin Stora, Prisma, 2012).
Ce qui ne fait pas consensus, ce sont les chiffres. La mémoire Pieds-Noirs entretient fortement la mémoire de ce massacre, avec parfois une certaine forme de surenchère sur le nombre de victimes. Les historiens recensent 326 morts et 323 disparus, donc globalement entre 400 et 800 morts.”