Figure incontournable du cinéma et du théâtre français, Jean-Louis Trintignant est décédé à l’âge de 91 ans. Si les médias sont longuement revenus sur sa filmographie imposante ou sur la mort, en 2003, de sa fille Marie sous les coups du chanteur du groupe Noir Désir, Bertrand Cantat, peu ont évoqué un épisode moins connu de sa vie : sa position à l’égard de la guerre d’Algérie (1954-1962). Il a 24 ans lorsque cette dernière éclate et il est appelé à faire son service militaire. Il a raconté en 2017 dans le Journal du dimanche avoir « tout fait pour essayer de me faire réformer. Je me suis rendu malade car cette guerre ne me plaisait pas du tout. J’espérais ne pas y aller mais ne pas non plus être un insoumis… » Finalement envoyé en Allemagne, puis en Algérie, l’armée lui fit payer durement son pacifisme et son refus de condamner le Front de libération nationale algérien qui menait la lutte contre le colonialisme. Et comme l’a raconté son ami, le journaliste et homme de cinéma Pierre Lescure, c’est une expérience qui le marqua à vie. Et c’est là une raison supplémentaire de ne pas l’oublier.
2022-06-20