« C’était la guerre d’Algérie » : la déchirure

Ecrite par Georges-Marc Benamou et l’historien Benjamin Stora, cette série documentaire restitue avec finesse le contexte colonial qui préfigure le conflit et suit le destin de personnages emportés par le souffle de l’Histoire.

Il faut absolument regarder « C’était la guerre d’Algérie », série documentaire en cinq volets diffusée cette semaine sur LCP. Ne serait-ce que pour ces incroyables images d’archives : celles de Messali Hadj au Ruisseau, le grand stade municipal d’Alger, en août 1936, à l’occasion du premier Congrès musulman, organisé notamment par Ferhat Abbas et les oulémas, les religieux modernistes. Le père du nationalisme algérien et président de l’Etoile nord-africaine (ENA), fondée dix ans auparavant, s’apprête à faire son fameux discours. Il va se baisser pour ramasser une poignée de terre et la brandir en criant : « Cette terre n’est pas à vendre. »

Ces quelques minutes sépia éclairent la « préhistoire » de la guerre qui éclatera dix-huit ans plus tard ; tout comme les images de ces gamins algériens, en haillons, pieds nus, qui courent après un riche colon, en costume et en voiture ; ou celles du président Gaston Doumergue venu célébrer, en 1830, le centenaire de la conquête de la « plus belle des provinces » de…

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