Ces harkis que la France a abandonnés : « La chape de silence était terrible »

« Les Harkis », de Philippe Faucon, est un acte d’accusation puissant et précis, que l’actualité vient surligner, avec la promulgation de la loi du 23 février, « portant reconnaissance de la Nation », le décret de création de la commission de réparation en mars, la visite du président Macron en Algérie et les assises nationales des harkis. En images simples, ciselées, le cinéaste raconte la trahison absolue dont la France s’est rendue coupable en 1962, à l’issue de la guerre d’Algérie. Ces hommes, ces supplétifs engagés dans l’armée française, qui ont payé de leur sang leur soutien à la République, auxquels on avait promis la citoyenneté, ont été simplement abandonnés. Nombre d’entre eux, considérés comme des collabos, ont péri sous le couteau des égorgeurs du FLN. Philippe Faucon (« la Trahison », « Fatima »), distingué par deux césars, révolté par la forfaiture de la France, signe un film douloureux, nécessaire. Il y a des fautes contre l’honneur qui ne s’effacent pas.

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