L’éternel combat des enfants de harkis

Les pères n’ont rien dit. Les enfants s’emparent aujourd’hui du sacrifice de leurs aînés, supplétifs de l’armée française durant la guerre d’Algérie, pour obtenir des droits et des réparations. Un an après la demande de pardon d’Emmanuel Macron, sept mois après une loi ouvrant la voie à des indemnisations, et alors que sort en salle ce mercredi le film de Philippe Faucon, « les Harkis », ils ne peuvent cacher leur déception.

Le printemps 1975 reste dans toutes les mémoires des enfants de harkis. Ils ne supportent plus leur vie dans les camps où ont été parqués leurs pères, engagés aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), après l’indépendance. Insalubrité, douche hebdomadaire, courriers lus en public, électricité coupée à 22 heures, brimades, autorisations pour sortir, régime quasi-militaire… Dans la boue et le froid des hivers, ils n’ont pour horizon que des grillages et de hauts portails cadenassés. Pour se faire entendre, ils vont employer la méthode forte. Jusqu’à la fin de l’été, dans les camps de Bias (Lot-et-Garonne) et de Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard), ils saccagent des bureaux, occupent les locaux administratifs, prennent en otage des responsables de l’Etat et des ressortissants algériens.

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