Le cas Maurice Audin et la torture en Algérie

Aujourd’hui, dans Affaires Sensibles, retour sur la courte existence de Maurice Audin, assistant de mathématiques à la faculté des sciences d’Alger et membre du parti communiste algérien.

Nous sommes en 1957 ; la bataille d’Alger ensanglante la capitale de la colonie française. Le général Massu a reçu les pleins pouvoirs pour « rétablir l’ordre » par tous les moyens, y compris les pires. Maurice Audin est arrêté par les parachutistes le 11 juin. Son épouse et ses enfants ne le reverront jamais. Le jeune homme est officiellement « disparu » - l’armée maintient qu’il s’est évadé lors d’un transfert. Il faudra plusieurs dizaines d’années – 61 ans, exactement – pour que l’État français reconnaisse que Maurice Audin a été torturé et assassiné par l’armée française. Que l’État est responsable de sa mort.

L’histoire de Maurice Audin est à la fois singulière et emblématique. Singulière parce que son statut d’Européen, d’universitaire, de communiste a permis une forte mobilisation en métropole autour de lui. Et parce que son épouse n’a jamais laissé le silence recouvrir l’histoire de cet homme sans sépulture. L’affaire est emblématique, aussi, parce qu’au-delà de Maurice Audin, ce sont des milliers, des dizaines de milliers d’Algériens qui ont été arbitrairement arrêtés, torturés, battus, assassinés sans autre forme de procès avec l’assentiment, au moins tacite, des chefs militaires et des responsables politiques de l’époque

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