Guerre d’Algérie : « Ouvrir les archives permet d’éviter de croire qu’on nous cache des choses »

 

Guerre d’Algérie : « Ouvrir les archives permet d’éviter de croire qu’on nous cache des choses », explique l’historien Marc André
Les 26e Rendez-vous de l’histoire de Blois se tiennent du 4 au 8 octobre 2023. L’occasion de revenir sur le récent assouplissement de l’accès aux archives françaises dédiées à la guerre d’Algérie avec un spécialiste du conflit : Marc André, historien et maître de conférences à l’université de Rouen-Normandie. par  Isabelle Marchand

Publié le 04/10/2023 à 16h24
Mise à jour le 04/10/2023 à 16h38

Le 27 août dernier, la France a assoupli l’accès aux archives de la guerre d’Algérie, en permettant l’accès aux dossiers impliquant des mineurs. Parle-t-on d’une réelle avancée ?
Il s’agit surtout d’un correctif au décret dit de « dérogation générale » promulgué en décembre 2021, qui avait ouvert, avec quinze ans d’avance sur le délai légal, les archives produites dans le cadre d’affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d’Algérie. La pratique a révélé que bien des dossiers restaient inaccessibles du fait notamment de la minorité fixée à l’époque à 21 ans. En me rendant aux archives avec la fille d’un condamné à mort FLN qui souhaitait lire le dossier de police et le recours en grâce de son père, nous nous sommes rendu compte qu’il lui fallait une dérogation : son père avait 20 ans et 6 mois le jour de sa condamnation. De même, des objecteurs de conscience refusant de partir en Algérie, entrés en prison à 20 ans, voyaient leurs dossiers toujours fermés.

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