L’auteur de la saga « Mary Lester » Jean Failler, avoir 20 ans dans l’absurdité de la guerre d’Algérie

 

« Le petit quimpérois s’en va en guerre » vient de paraitre chez Palémon éditions. Les années traumatisantes d’un conscrit en Algérie de 1960 à 1962, qui se voyait déjà écrivain mais qui ne vivra sa passion qu’à partir de 1990, après avoir été dactylo rédacteur à l’armée puis mareyeur en Finistère.

  Après « Mémoires d’un petit quimpérois », voici le second volet des mémoires de Jean Failler, avec les années 1960-1962 en Algérie. L’écrivain quimpérois aux racines douarnenistes et bigoudènes a déjà imaginé 62 aventures – dont certaines vendu à 200 000 exemplaires – pour sa policière Mary Lester depuis 25 ans, dont les 2 derniers tomes en 2023 « Le Château des âmes perdues » emmènent le lecteur dans le Trégor. Jean Failler, roi du roman policier ancré en Bretagne, est aussi créateur des éditions du Palémon, du nom d’une crevette rose. Normal pour un ancien mareyeur ! Ce qu’il fut à Quimper avant l’armée et après son retour d’Algérie en 1962.

« J’ai la haine contre ceux qui nous ont envoyés dans cette guerre en Algérie »

Jean Failler dans ses mémoires raconte l’âge de la vie qui ne fut pas le plus beau pour lui : à 20 ans, il est déclaré bon pour le service en 1960, envoyé à Nantes, puis Fontenay le Comte en Vendée, traverse la Méditerranée vers l’Algérie au camp de Kherrata près de Sétif, en petite Kabylie pour…850 jours ! Dans un pays qu’on lui dit être la France mais dont il ignore tout, dans l’absurdité d’une guerre – « la riflette » – qui ne dit pas son nom, la guerre d’Algérie, officiellement « opération de maintien de l’ordre ». La chaleur le jour, le froid la nuit, la neige, les orages, les tirs, les morts des 2 côtés, les massacres des algériens par les combattants fellaghas, il survit tant bien que mal à l’horreur. Quittant le bled en 1962 au bout de 2 ans pour enterrer sa jeune sœur à Quimper, Jean Failler ne terminera pas son service militaire en Algérie, là où quasiment tous ses camarades de régiment tomberont finalement sous les balles. Un choc supplémentaire pour le jeune finistérien.

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