L’historien Benjamin Stora est professeur des universités, spécialiste de l’histoire contemporaine du Maghreb, de la décolonisation et de l’Algérie. À travers une trentaine d’ouvrages, il a réhabilité l’histoire de ce pays depuis le XIXe siècle. En 2020, Emmanuel Macron lui a commandé un rapport sur les mémoires de la colonisation qui a amené à la publication de France-Algérie. Les passions douloureuses (Albin Michel). Cette enquête a donné lieu à des propositions audacieuses, tant sur l’accès aux archives historiques que sur l’enseignement de la période coloniale en France. Il vient de sortir l’Arrivée (Tallandier), un ouvrage personnel sur sa venue et celle de sa famille en France, en 1962.
Pourquoi a-t-on pris du retard dans l’enseignement de l’histoire coloniale et de la guerre d’Algérie en France ?
Une grande partie de mes travaux depuis un demi-siècle portent sur ce sujet. En dépit du travail des historiens persiste cette impression de vide.