Camps de harkis : « Il faut que le gouvernement mène une politique de réparation à la hauteur », rappelle un fils de harkis après la condamnation de la CEDH
La justice européenne estime insuffisantes que les réparations prévues par la France pour ces familles, rapatriées d’Algérie après son indépendance et enfermés dans des camps. Une reconnaissance pour leurs enfants.
Article rédigé par Thomas Séchier
Radio France
La justice européenne donne raison aux quatre enfants de harkis qui l’avaient saisie. En 1962, leurs parents font partie des rapatriés. Les Tamazount échappent au massacre en Algérie et se retrouvent dans des camps du sud de la France. Rivesaltes d’abord, Bias ensuite.
C’est l’une des pages noires de l’histoire de France : le sort réservé aux harkis après la guerre d’Algérie. Ces musulmans, qui ont combattu aux côtés de l’armée française en Algérie, dont une grande partie a été oubliée par la France, laissée en Algérie. D’autres ont été rapatriés en France, mais dans des conditions déplorables. Aujourd’hui, la France est condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme, qui juge que les conditions de vie dans ces camps étaient incompatibles avec le respect de la dignité humaine.
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Les membres de la famille Tamazoult passeront 13 ans enfermés, sans aucune liberté, rappelle Charles Tamazount, président du comité Harkis et vérité, et cinquième enfant de la famille. « Ils ne pouvaient pas sortir du camp, raconte-t-il. Ils n’avaient pas le droit d’accéder à l’école de la République, puisque la scolarisation se faisait au sein même du camp, entre enfants de harkis. Le courrier qu’ils pouvaient recevoir était censuré, ouvert par l’administration du camp. Et enfin, leurs prestations sociales étaient détournées, spoliées par l’État français pour faire fonctionner la structure du camp. »