Pendant plusieurs mois, des résidents de l’Ehpad des Marronniers et du centre pour personnes âgées Saint-Joseph se sont réunis pour parler de la guerre d’Algérie. Une puissante exposition est visible à l’hôpital Saint-Julien.
Les témoignages des résidents sont sobrement exposés. | OUEST-FRANCE
Ouest-France Mathieu BLARD. Publié le 29/04/2024 à 19h32
« Une petite dizaine de résidents s’est réunie pendant plusieurs mois pour échanger avec nous autour de ce qu’ils ont vécu en Algérie » : c’est ainsi qu’est introduite la exposition visible actuellement et jusqu’au 17 mai, au sein de l’hôpital Saint-Julien. Les résidents en question sont ceux des Marronniers et du centre pour personnes âgées Saint-Joseph, qui font partie du centre hospitalier du Haut-Anjou.
« Les gendarmes venaient te chercher »
En 2022, Sylvine Buron, psychologue dans la structure, expliquait la démarche à Ouest-France : « Nous avons répondu à l’appel de l’association Lilavie. Le but, c’est de permettre à des personnes qui l’ont vécue de libérer la parole. »
Toute en sobriété, l’exposition est composée de témoignages imprimés de ces derniers. Et ils sont forts. En voici quelques-uns : « Si tu ne voulais pas partir, les gendarmes venaient te chercher avec des menottes », « La gégène, c’était la torture électrique », « Qu’est-ce qu’on est allés faire là-bas ? », « Chaque génération en a bavé, nous l’Algérie, nos pères 39/45 et nos grands-pères 14/18. »
Il y a aussi des témoignages de proches : « Mon mari faisait des crises la nuit, à se taper la tête contre le mur, le soir. Parfois, il ne me parlait pas. La guerre l’a changé. Il ne m’a pas dit quand il a eu sa médaille. »