Annoncé pour le 18 juin 2024, le projet d’ériger une statue de l’ancien général Marcel Bigeard dans sa ville natale de Toul a immédiatement déclenché la polémique. En France, où le personnage est loin de faire l’unanimité, mais surtout en Algérie, où le souvenir du ratissage de la kasbah d’Alger par ses parachutistes reste vivace.
Le quotidien francophone algérien El Watan donne d’emblée le ton dans un de ses articles, publié le 1er avril. Le titre est éloquent, et c’est loin d’être un poisson d’avril : « Révisionnisme historique, à Toul, le tortionnaire Bigeard aura-t-il sa statue ? ». Les mots sont forts et reflètent bien le désarroi des Algériens à l’endroit de cet hommage. Qui n’est d’ailleurs pas le premier : à la mort de l’ancien soldat, en 2010, les autorités françaises – soutenues par une partie des députés de droite et des associations d’anciens combattants – avaient envisagé de transférer ses cendres aux Invalides. Projet abandonné à la suite de la levée de boucliers qu’il avait provoqué. Ce qu’il reste de l’officier repose in fine au Mémorial des guerres en Indochine, à Fréjus, dans le sud de la France.