Camps de harkis : la famille d’un militaire privée d’indemnisation attaque l’administration

INFO FRANCE INTER – La famille d’un militaire de carrière algérien, qui a combattu aux côtés de la France pendant la guerre d’Algérie, a vécu sept ans dans un camp de harkis après son rapatriement, a vu son dossier de demande d’indemnisation rejeté. Elle attaque cette décision en justice.
C’est un pan de la guerre d’Algérie passé sous les radars : le destin des militaires de carrière algérien qui ont combattu aux côtés de la France durant le conflit. Une partie a été rapatriée sur le territoire métropolitain après les accords d’Evian de mars 1962. Ils ont été, avec leur famille, envoyés dans des camps d’accueil de harkis, ces supplétifs musulmans engagés dans les Forces armées françaises sans avoir le statut de militaire. Mais ce ne sont pas des harkis.

Rachitisme et maladie de Bouillaud
C’est le cas d’Allaoua Bouglouf. Au sortir de la guerre d’Algérie, ce gradé de l’armée se retrouve au camp de Cattenom (Moselle), avec sa femme et leurs enfants. Ils vont y rester sept ans, jusqu’à sa retraite en 1969. « Les maisons n’étaient pas chauffées, il y avait des nuisibles, des rats, des punaises », raconte Mireille Bouglouf, née dans le camp de Cattenom. L’une de ses filles, aujourd’hui lourdement handicapée, y contracte la maladie de Bouillaud, qui s’attaque aux articulations et au cœur. « Ça a attaqué sa valve mitrale, qui est aujourd’hui calcinée », explique Mireille, qui, elle, a développé un rachitisme dans les premiers mois de sa vie.

LIRE LA SUITE