
CHRONIQUE. La guerre d’Algérie, pour les Français de moins de 40 ans, disparaît d’un point de vue mémoriel. N’accusons pas la majorité du pays d’une nostalgie malséante à l’endroit d’Alger.
La mémoire de la guerre d’Algérie n’est pas uniforme. Non seulement de part et d’autre de la Méditerranée, c’est évident, mais encore, et c’est moins dit, selon les générations. Les Français d’origine algérienne, on peut le supposer – quoique sans certitude statistique –, ont encore des griefs à l’endroit de la France, coupable de la colonisation. Elle l’est. La « guerre d’indépendance » cristallise naturellement ce ressentiment. Un sentiment de nature inverse, aussi vif, habite les descendants de pieds-noirs. Dans ces familles, la mémoire du conflit, la tragédie du déracinement et le traumatisme du départ sont des antiennes bien compréhensibles. Les reconnaître ne revient pas à nier la colonisation.