
Alors que la désescalade diplomatique a beaucoup patiné entre Paris et Alger, depuis notamment que la France a changé de pied sur le Sahara occidental, retour sur l’application très partielle des Accords d’Evian qui avaient pourtant scellé la fin de la guerre de décolonisation de l’Algérie, en 1962.
Ce qu’on tient pour acquis
c’est la portée historique des Accords d’Evian, signés le 18 mars 1962 à la frontière franco-suisse. C’est là que des émissaires avaient négocié durant plusieurs mois, après déjà deux ans de pourparlers entre la France et des représentants de l’Armée de libération algérienne. En soi, que les deux parties aient pu négocier, deux ans durant, en dit long sur la volonté, partagée de part et d’autre, de mettre fin à cette guerre décoloniale entamée huit ans plus tôt, en 1954. Le parti-pris par le Général De Gaulle pour l’indépendance de l’Algérie avait achevé d’accélérer les discussions, bien que des points de blocage aient ralenti les négociations – jusqu’au dernier round, sur les rives du lac d’Evian. Depuis lors, les Accords d’Evian sont généralement présentés comme la fin de la Guerre d’Algérie, et c’est vrai que ces ultimes pourparlers, aux Rousses, qui se solderont dès le lendemain, à midi exactement, le 19 mars 1962, par un cessez-le feu annoncé dans tous les journaux, achèveront définitivement la Guerre d’Algérie.