Fête de l’Humanité 1962 : après sept ans de sale guerre coloniale en Algérie, un chant de victoire et de fraternité

Entre deux époques, au lendemain de la libération de l’Algérie, la 26e Fête de l’Humanité valse sur un rythme à deux temps, entre twist et tango, entre la soif de vivre et le deuil des martyrs tombés dans la lutte pour la paix et l’indépendance.

Des pluies torrentielles ont assombri les derniers jours de chantier : « Toute l’eau du ciel se déversait sur la région parisienne. Nous étions un peu démoralisés. » Mais lorsque s’ouvre la 26e Fête de l’Humanité, ce samedi 8 septembre 1962, la grisaille de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) se déchire en pans de ciel bleu, et toute une éphémère cité de joie se sèche au soleil : stands, mâts, scènes, estrades et pistes de danse. D’un septembre à l’autre, tout a changé.

Le pays est dévoré par la soif de vivre, il a la tête à la fête : la jeunesse veut oublier l’horreur de sept ans de sale guerre coloniale. Signés quelques mois plus tôt,
les accords d’Évian ont été ratifiés, au terme d’un référendum, par plus
de 90 % des votants ; ils ont imposé le cessez-le-feu.

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