Ouvrages

Lectures

Romans, essais, autobiographies… Retrouvez ici la présentation de livres ayant tous pour thème la guerre d’Algérie et classés par année de parution. Les textes sont principalement issus des sites internet des éditeurs de chaque ouvrage.


LES HERITIERS DU SILENCE

Parution :
25/01/2012
Collection :
Essais – Documents
Il y a eu plus d’un million d’appelés en Algérie, mobilisés pour ce qui, alors, n’était pas reconnu comme une guerre. Pour beaucoup d’entre eux, l’expérience marquante, voire traumatisante, de ce conflit sans nom et sans gloire est restée enfouie dans le silence. Elle n’avait pas de place dans l’histoire officielle et suscitait plus de gêne que de curiosité. Leurs proches eux-mêmes posaient peu de questions. Au fond, personne ne souhaitait vraiment entendre leur récit et ils ont préféré se taire, durablement.
À la génération suivante et dans un contexte différent, alors que l’histoire et la mémoire de la guerre d’Algérie commencent à s’écrire, certains de leurs enfants se découvrent héritiers de ce silence. C’est le cas de Florence Dosse. Entre quête personnelle et enquête, elle a interviewé à la fois d’anciens appelés, les épouses de ces derniers et leurs enfants, aujourd’hui adultes, à qui rien ou presque n’a été transmis. On découvre le « vécu congelé » des premiers, raconté avec les mots du passé, le désarroi des femmes, les non-dits dans les couples et le mélange d’ignorance, d’interdit, de douleur ou de honte confusément ressenti par les enfants. L’originalité profonde de ce livre tient à la juxtaposition de ces trois paroles et à l’écoute attentive de Florence Dosse.

 


C’est l’histoire d’un jeune soldat réquisitionné pour le service militaire et qui découvre la réalité de la guerre d’Algérie qui fait l’objet de cette Présentation BD du Jour avec Soleil brûlant en Algérie de Gaétan Nocq qui vient de sortir chez La Boîte à Bulles.

A l’occasion de la parution du nouveau livre de Gaétan Nocq (Le Dossier W., Daniel Maghen), l’éditeur nous propose une réédition grand format qui sublime encore plus les paysages algériens.

Présentation de l’ouvrage :

Appelé du contingent, Alexandre dit Tiko, 21 ans, débarque en 56 sur les collines brûlées d’Algérie, déjà secouées par la guerre d’Indépendance. Sur le chemin qui le mène d’Alger à l’école d’infanterie de Cherchell, il découvre avec fascination cette terre inconnue et son éblouissante lumière. Mais bien que son œil et son âme soient à même de savourer la beauté des montagnes algériennes, Alexandre peut difficilement fermer les yeux sur ce qui se passe alentour.

Car depuis sa caserne, l’apprenti soldat ne découvre pas seulement le quotidien du service militaire : il découvre aussi ce que représentent fameux « événements d’Algérie », euphémisme de l’époque pour désigner une guerre coloniale…

Mots de l’éditeur : Un témoignage authentique sur une guerre trop longtemps étouffée mais qui a marqué une génération de jeunes hommes, dans chaque famille.

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Entre deux rentrées littéraires, Alexis Jenni, le prix Goncourt 2011 pour L’Art français de la guerre, est revenu en librairie avec Féroces infirmes, toujours aux éditions Gallimard. Pour son quatrième roman, l’écrivain lyonnais questionne, sans grande originalité, la guerre d’Algérie. Un énième roman sur un thème où la difficulté de dire se fait monnaie (trop) courante ? Et si c’était plus que ça ?

# La bande-annonce

« Jean-Paul Aerbi est mon père. Il a eu vingt ans en 1960, et il est parti en Algérie, envoyé à la guerre comme tous les garçons de son âge. Il avait deux copains, une petite amie, il ne les a jamais revus. Il a rencontré ma mère sur le bateau du retour, chargé de ceux qui fuyaient Alger.

Aujourd’hui, je pousse son fauteuil roulant, et je n’aimerais pas qu’il atteigne quatre-vingts ans. Les gens croient que je m’occupe d’un vieux monsieur, ils ne savent pas quelle bombe je promène parmi eux, ils ne savent pas quelle violence est enfermée dans cet homme-là.

Il construisait des maquettes chez un architecte, des barres et des tours pour l’homme nouveau, dans la France des grands ensembles qui ne voulait se souvenir de rien. Je vis avec lui dans une des cités qu’il a construites, mon ami Rachid habite sur le même palier, nous en parlons souvent, de la guerre et de l’oubli. C’est son fils Nasser qui nous inquiète : il veut ne rien savoir, et ne rien oublier.

Nous n’arrivons pas à en sortir, de cette histoire. »

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MÉMOIRES D’OUBLIS

Antoine Acquaviva, une consience rebelle
de Michèle Acquaviva-Pache

Le parcours d’un Corse. L’expérience et la vision d’un journaliste citoyen du monde. Des périodes tumultueuses de l’Histoire à chaud, du Niolu au maquis du Morvan, de la Libération à la guerre froide, de l’Afrique coloniale au FLN algérien, de l’Amérique latine des années soixante à l’Europe de l’Est de l’ère soviétique, de la fin du franquisme à la révolution des Oeillets au Portugal, du Chili d’Allende à l’Italie de Berlinguer.
Antoine Acquaviva retourne sur son île natale, la Corse, et s’engage dans le mouvement nationaliste insulaire. Il prend la tête du Ribombu, hebdomadaire du parti A Cuncolta Naziunalista.
Une plume en accord avec des convictions.

Michèle Acquaviva-Pache, journaliste (Paris, Suisse, Bénin, Corse) et écrivain.
Auteur de plusieurs romans, récits et pièces de théâtre tous parus chez L’Harmattan.


LE LUSSAC DE MON ENFANCE

de Michel Messahel

Contrainte à l’exil en 1962, la famille de Michel Messahel, originaire d’Algérie, arrive à Lussac en 1971. Elle est accueillie puis insérée dans ce village qui a beaucoup souffert durant la Seconde Guerre mondiale. Ses habitants ont connu la faim et comprennent la détresse d’autrui.
Le livre se veut un hommage à tous les Lussacais. On suit le sabotier à la recherche de bois. On accueille le sourcier et le puisatier dans chaque jardin. On fait les vendanges avec les derniers bohémiens. Et on entre dans la quincaillerie acheter des élastiques pour se fabriquer des frondes. L’auteur a voulu ici rendre ce qui a été donné aux siens durant toutes ces années.

Michel MESSAHEL, né en 1968, vit à Lussac (Gironde) où il a passé la majeure partie de sa vie. Il travaille au sein d’une collectivité territoriale. Il a engagé depuis plusieurs années un travail de mémoire tant familiale que collective. Il a déjà publié « Itinéraire d’un harki, mon père » (2017) aux éditions L’Harmattan.


MOSTAGANEM, DURE ENFANCE EN ALGÉRIE

Années quarante et cinquante
de Abderrahmane Benkloua
Préface de Jean-Pierre Piéchaud

L’histoire se passe dans un village proche de Mostaganem, en Algérie, à la fin de la période coloniale et durant les premiers moments de la guerre d’indépendance. Quatrième enfant de sa famille, F4, l’auteur, grandit ainsi ballotté par des événements qui le dépassent mais qu’il essaie de comprendre. Cette histoire est aussi celle d’enfants vivant comme lui, au milieu d’une époque émaillée d’informations venues du monde entier mais traduites à travers le prisme de la culture des habitants d’un village algérien, en grande partie encore illettrés, subissant les conséquences directes de ces événements. C’est un récit précis, parfois douloureux et souvent poétique.

Abderramahne Benkloua est né dans un village proche de Mostaganem en Algérie où il a passé toute son enfance jusqu’à son départ pour la France en 1956. Habitant toujours Paris aujourd’hui, il a cependant conservé ses attaches algériennes.


«BAYA» DE BELAÏD BOUKEMCHE – Le destin tragique d’une femme kabyle

La guerre de Libération nationale reste l’une des sources d’inspiration les plus intarissables pour les écrivains algériens, toutes générations confondues.

Ces derniers continuent inlassablement d’y puiser la matière pour écrire leurs romans et leurs essais. Même les écrivains qui sont nés après l’indépendance de l’Algérie sont marqués d’une manière ou d’une autre par la révolution de Libération nationale qui a été à la fois héroïque pour le peuple algérien, mais également tragique et douloureuse. Les stigmates de cette guerre de sept ans sont demeurés vivaces dans l’esprit de tous les Algériens ayant eu à la vivre directement mais aussi, ils ont été transmis aux futures générations par la mémoire collective. Le livre que vient d’éditer l’écrivain Belaid Boukemche s’inscrit dans cette veine. Il s’agit de «Baya», un récit qui raconte le destin tragique d’une femme kabyle pendant la guerre d’indépendance. Le livre paru aux éditions Atfalouna d’Alger, revêt une spécificité qui mérite d’être signalée: l’ouvrage en question a été publié dans une double version française et amazighe dans le même volume. Le livre de Belaïd Boukemche a fait l’objet d’une excellente traduction réalisée par l’archéologue Hamid Bilek, ancien cadre au Haut Commissariat à l’amazighité, conférencier et auteur de nombreux livres en tamazight. Le lecteur pourra donc, au choix, lire la version francophone en première partie ou opter pour la version amazighe en seconde partie, ou encore les deux à la fois.

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Thème : La guerre d’Algérie vue à travers l’expérience d’un jeune Parisien pistonné qui croyait être affecté aux Service cinématographique des Armées et qui, se présentant à l’adjudant comme Cinéphile, se retrouva affecté au service cynophile. Il devint Maître Chien et fût envoyé au front au cœur des combats.« Il se voulait cinéaste, il se retrouva Bidasse » (sic)

POINTS FORTS

C’est le récit d’un jeune garçon qui ne se rêvait pas en héros, mais alors pas du tout ! Qui avoue ses peurs, ses lâchetés, qui s’en veut même parfois de se laisser prendre au piège du temps présent, qui s’habitue a l’horreur dans un « voyage au bout de l’enfer » qui pour lui restera à jamais un mauvais film avec plus de 15000 morts parmi les soldats et beaucoup d’illusions perdues.

POINTS FAIBLES

Le début du livre, où l’on découvre sa passion et ses rêves de cinéma est un peu classique, même si c’est indispensable à posteriori pour apprécier la descente aux enfers.

EN DEUX MOTS

On a beaucoup écrit sur la Guerre d’Algérie, qui pour certains n’en était pas une et pour d’autres marqua durablement la fin d’un rêve. L’originalité de « Sous le soleil les armes » est que cette guerre, notre personnage l’a faite sur un malentendu qui rappelle celui de Bardamu dans «Voyage au bout de la nuit » quand il se trouve embarqué parce qu’il a suivi la fanfare ! Pas de révolte, pas de coup d’éclat mais une sidération permanente du personnage qui de fait devient extrêmement lucide, parfois même cynique, chroniqueur de sa propre déconfiture, de la fin de ses idéaux et des nôtres. Le récit d’une jeunesse qui n’oubliera jamais pourquoi et à quoi on l’a sacrifiée et qui n’aura de cesse d’essayer de rattraper ce temps perdu.

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J’ÉTAIS UN ENFANT D’ALGER
Roman autobiographique
de Jean-Charles Llinares

À travers une remontée dans le temps, depuis les jeunes années à Hussein-Dey, banlieue d’Alger, autour de 1950 jusqu’au départ obligé du pays natal et la quête permanente d’identité, de dépassement de soi par soi, c’est d’une solide amitié dont il est question, entre un Arabe et un Français. Une amitié qui non seulement ne se dissoudra pas malgré les événements de la guerre d’Algérie et l’éloignement qui en résultera, mais ira grandissant. Témoignage d’une amitié exceptionnelle, cette double biographie romanesque porte également un regard critique sur une histoire vécue de l’intérieur par toute une communauté humaine, aussi bien les « pieds noirs » que les « indigènes ».

Jean-Charles LLINARÈS (1939, Hussein-Dey, Algérie – 2017, Anglet), agrégé de lettres modernes, docteur ès lettres, a toujours montré un vif intérêt pour la production et la réception des oeuvres
artistiques, en particulier le roman et plus encore la poésie. Ses proches se souviendront longtemps de son goût prononcé pour les mots d’esprit, les apophtegmes, les jeux de mots humoristiques. Ses précédentes publications en témoignent.


La guerre d’Algérie dans le roman français
De Rachid Mokhtari

 

Cet essai La guerre d’Algérie dans le roman français – s’appuie, dans son contenu et sa démarche, sur une centaine d’ouvrages de genres très variés : fiction, récit, carnets de voyage, témoignage romancé, polar. Il offre ainsi un large éventail de pistes de lectures et de réflexions sur la littérature algérienne des Français qui, depuis ses fondateurs à la nouvelle génération des écrivains nés après 1962, reste essentiellement une littérature ancrée au passé colonial, avec ses faits d’histoire collective et ses pathos.
Divisé en deux tomes distincts mais complémentaires et solidaires du point de vue de la réalité historique et des structures narratives des romans étudiés, l’essai offre aux lecteurs une diversité de regards emphatiques, croisés, divergents, antagoniques parfois, sur le passé colonial de la France en Algérie, la période de la conquête, peu exploitée, et la guerre proprement dite (1954-1962). Pour ce premier tome, Esthétique du bourreau, l’auteur développe une approche comparative de romans sur différentes périodes de publication ayant pour principal protagoniste, le militaire de la guerre d’Algérie, le soldat appelé du contingent trahi par les mensonges d’Etat de son pays et la figure du parachutiste que peignent avec moult prouesses stylistiques ses fictionneurs, charriant sur son sillage les récits de Verdun, l’héroïsme des maquis du Vercors durant la seconde guerre mondiale, l’inénarrable des camps nazis, l’humiliante défaite de Diên Biên Phu.
Face à ces monceaux de guerres, ici de bravoure, là de honte, ce paradoxal militaire littéraire de Laurent Mauvignier, Jérôme Ferrari, Alexis Jenni, Mathieu Belezi, en est la voix primesautière, révulsive et corrosive qui vomit ses entrailles, exorcise ses traumatismes générés par une guerre putride qui, si elle ne l’a pas transformé en bourreau expert de la gégène, a fait de lui un spectateur désarmé et coupable d’avoir tu l’abject généré par son armée sur les populations indigènes.
Est-il, ce faisant, une victime en uniforme malgré lui ?


Rue des pâquerettes
De Mehdi Charef
Hors D Atteinte Litteratures

— Venez voir ! hurle mon père, à peine rentré du travail. Nous l’entourons. Il a les yeux rouges, ses mains jointes tremblent. Ma mère arrive en s’essuyant sur un torchon. Il pose sur la toile cirée un morceau de papier journal enroulé. Comme fou, il n’a même pas pris la peine de se laver les mains. — J’ai trouvé, j’ai trouvé ! Il défroisse délicatement le morceau de papier dont l’encre a bavé, en tremblant. — Regardez ! Il ouvre ses mains… Une pépite ! Elle étincelle dans le reflet de nos prunelles d’enfants, clignote dans les yeux de ma mère. Il est beau, ce rêve. C’est mon plus beau.

Auteur notamment du Thé au harem d’Archi Ahmed (1983), Mehdi Charef, qui a publié trois autres romans et réalisé onze films, retrouve l’écriture après treize ans d’interruption. Rue des Pâquerettes revient sur son arrivée en France en 1962, à 10 ans, dans le bidonville de Nanterre : il y raconte sa difficulté à comprendre son père, qui les a arrachés, lui, sa mère et sa sœur, à leurs montagnes pour les faire venir en France ; l’humiliation, la boue et le froid du bidonville ; mais aussi l’enthousiasme de son instituteur, l’amitié des camarades, la douceur d’Halima ; et sa grand-mère, persuadée que la vie d’un enfant qui pose autant de questions ne pourra être que trop pleine. Né en Algérie en 1952, romancier, scénariste et cinéaste, Mehdi Charef est arrivé en France en 1962. Il a connu les bidonvilles, les cités de transit et l’usine avant de publier quatre romans, tous au Mercure de France, et de réaliser onze films, dont Le Thé au harem d’Archimède (1984) et Graziella (2005).


René-Victor Pilhes

« La Nuit de Zelemta »

A la fin de l’été 1953, Jean-Michel Leutier quitte l’Algérie pour continuer ses études dans un lycée toulousain. Lors d’un week-end à Albi, il fait une rencontre qui va changer sa vie : Abane Ramdane, le plus célèbre prisonnier politique de France, l’un des fondateurs du FLN.
Quatre ans plus tard, devenu officier français patrouillant dans la région de Zelemta, il le retrouve sur sa route, fuyant vers le Maroc.
Ce face-à-face passionnant entre un mythe de la Révolution algérienne et un jeune pied-noir aussi brillant que naïf contient en soi toute la complexité des rapports entre Algériens et Français, les enjeux de la guerre nationale comme les paradoxes de l’Histoire coloniale. René-Victor Pilhes, prix Médicis pour La Rhubarbe, prix Femina pour L’Imprécateur, a toujours exploré, dans une œuvre au style alerte tour à tour féroce, baroque et lyrique, les heures sombres de l’Histoire, en dénonçant les clichés et en éclairant les points aveugles.

EN SAVOIR PLUS


Les communistes et l’Algérie
Des origines à la guerre d’indépendance, 1920-1962

d’Alain RUSCIO

C’est un paradoxe : l’histoire du communisme reste aujourd’hui encore, alors que ce mouvement n’a plus dans la vie politique ni le poids ni la force d’attraction d’antan, un objet de controverses à nul autre pareil, en « pour » et en « contre ». Cet état d’esprit atteint un paroxysme lorsqu’il s’agit d’évoquer les actions et analyses du communisme – français et algérien – face à la question coloniale en Algérie, des origines dans les années 1920 à la guerre d’indépendance (1954-1962). Et s’il était temps, écrit Alain Ruscio, de sortir des invectives ?
C’est l’ambition de cette somme exceptionnelle, qui propose une plongée dans les méandres – le mot s’impose – des politiques communistes des deux côtés de la Méditerranée (PCF et PCA) durant plus de quatre décennies. Des tout premiers temps, lorsque le jeune parti commençait à s’affirmer et tentait de briser le consensus colonial, aux tempêtes de la guerre d’Algérie, en passant par les espoirs et illusions du Front populaire. Les relations avec le nationalisme algérien, qui ne furent jamais simples, sont finement analysées, avec le récit d’un grand nombre d’épisodes ignorés ou mal connus et l’évocation de parcours de multiples acteurs, qui donne chair à cette saga.
Novateur, l’ouvrage d’Alain Ruscio ne l’est pas seulement par son esprit. L’historien a utilisé tous les fonds d’archives spécialisés, dont ceux du PCF, désormais accessibles, révélant des documents totalement nouveaux. On découvrira, au fil des pages, non pas une ligne politique, mais une succession, et parfois une cohabitation, de logiques et de pratiques.

 


20 & 21. Revue d’histoire 141, janvier-mars 2019
Combattants irréguliers
Raphaëlle Branche, Julie Le Gac..

Si Raymond Aubrac et Bob Denard sont des visages bien connus des lecteurs français, les combattants irréguliers sont la plupart du temps anonymes, comme le veulent les impératifs de la clandestinité. Depuis le tournant des 19e et 20e siècles, alors que les pratiques combattantes se transforment et que se multiplient écrits sur la guerre irrégulière et règles de droit international, ils sont avant tout définis comme le double négatif du soldat. Pour autant, la distinction entre réguliers et irréguliers n’est ni stable ni évidente.
Plutôt que d’endosser les principes et distinctions posés par le droit, et refusant de les réduire à des enjeux tactiques ou stratégiques, ce numéro étudie ces hommes simplement comme des combattants. Est privilégiée ici une approche par en bas, marquée par l’histoire des mouvements sociaux et l’anthropologie historique. Les pratiques de recrutement, l’exercice de l’autorité, les rapports de genre ou encore la relation que ces combattants entretiennent à ceux qu’on dit « réguliers » apparaissent dès lors comme des indicateurs des guerres et des violences spécifiques qui s’y déploient. Leurs rapports aux civils constituent par ailleurs un enjeu fondamental auquel ce numéro consacre toute son attention.
Parce qu’ils sont devenus la réalité dominante des conflits contemporains, il importe de comprendre leur histoire.


Algérie, la révolution trahie 1954-1958
De Jacques Simon
Éditions L’Harmattan

Dans cet ouvrage, l’auteur a voulu montrer que la guerre d’Algérie fut dans sa première phase une Révolution sociale où le problème de l’indépendance avait à la fois un contenu politique avec l’élection d’une Assemblée Constituante. Ce mouvement a pris fin en 1958, l’indépendance sera obtenue avec la signature, entre de Gaulle et le GPRA, des accords d’Évian.
Jacques Simon est né en 1933 à Palat (Algérie). Il s’engage dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie après le congrès d’Hornu et participe à la construction de l’USTA. Docteur en histoire, président du CREAC, il dirige deux collections (histoire, politique et société) aux éditions L’Harmattan.


TRAUMATISME PSYCHOLOGIQUE ET SUICIDE EN ALGÉRIE
De Chérifa Sider
Préface de Jean-Luc Roelandt
Éditions L’Harmattan

L’auteure s’appuie sur l’enquête Santé Mentale en Population Générale (SMPG-2003) pour étudier la relation entre le trouble de stress post-traumatique et le risque suicidaire en Algérie. La réalité algérienne contemporaine est marquée par des violences protéiformes. De la guerre civile aux catastrophes naturelles, en passant par un malaise social, le citoyen algérien a vécu des évènements « hors du commun », notamment lors de la décennie noire avec les séquelles du terrorisme islamiste radical. Une violence extrême qui s’intensifie par la négation du droit de la victime à la reconnaissance et à la réparation matérielle et/ou morale.

Docteur en Psychologie, Chérifa Sider est une chercheuse rattachée à l’Unité Transversale de Recherche Psychogenèse et Psychopathologie (Université Paris-XIII). Elle travaille parallèlement, dans le cadre de la recherche SMPG, avec le Centre Collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé (CCOMS-EPSM Lille). Elle met également son expertise au service des organes de presse, en vue de toucher le grand public.


HISTOIRE DE SAMUEL. Entre l’Algérie et la France
D’André Kalifa
Éditions L’Harmattan

Samuel, qui n’avait jamais quitté l’Algérie, part en France, faire ses classes militaires. Puis il est pris dans la guerre en 1939. Démobilisé, il est renvoyé chez lui où il ne peut plus exercer car il est de religion juive. En 1942, il reprend du service avant que son régiment ne soit dissout. Ce livre nous raconte le long périple d’un homme face à la guerre

André Kalifa est né au Maroc et a passé son enfance en Algérie. Après l’indépendance, il poursuit en France ses études secondaires et supérieures et devient professeur de Lettres classiques. Il a publié chez L’Harmattan deux contes pour la jeunesse, Le ballon perdu et L’arbre mélomane, ainsi que trois romans, L’homme au panettone, Pièce d’identité et Le turbot de Domitien.


Un drame au hameau du Noyer
De Gilbert-Claude Toussaint
Éditions Sydney Laurent

Gilles Teller, ancien pilote militaire blessé pendant la guerre d’Algérie, et après une difficile période de réadaptation à la vie civile, exerce maintenant la fonction de directeur d’un Centre de formation professionnelle agricole en Deux-Sèvres.
Au cours d’une visite professionnelle, il découvre le corps sans vie de l’agricultrice avec laquelle il avait rendez-vous. A sa grande surprise, ce décès se révèle être un homicide. Dès lors, tout en pratiquant son métier dans les campagnes verdoyantes du Poitou, il va avec l’adjudant de gendarmerie Hervé Meyer qu’il a connu pendant le conflit algérien, soutenu par Marianne maintenant son épouse, participer activement à une enquête pleine de rebondissements jusqu’à sa résolution des plus mouvementées.

A propos de l’auteur : Gilbert-Claude Toussaint
Le choix des ouvrages rédigés par Gilbert-Claude TOUSSAINT repose sur les deux phases marquantes de sa vie: la guerre d’Algérie à laquelle il a participé en exerçant la fonction de pilote militaire et le monde rural au profit duquel il a assumé le service d’ingénieur de développement agricole. Pendant cette deuxième période d’activité, il a été amené à restituer ces connaissances dans des publications techniques et économiques. Par la suite, il a fait le choix de s’orienter vers des écrits plus littéraires dans le souci de dévoiler combien ce conflit a eu de conséquences heureuses ou néfastes dans l’immédiat, mais aussi à plus long terme. Il souhaite également participer ainsi au devoir de mémoire comme membre actif d’une association d’anciens combattants.


L’Algérie et sa représentation parlementaire. 1848-1962
De
Jacques Binoche
Éditions L’Harmattan

L’institution parlementaire algérienne a suivi l’histoire de la République en France. Elle a commencé sous la Révolution de 1848 et s’est poursuivie sous toutes les Républiques, à l’exclusion du Second Empire et du Gouvernement de Vichy. C’est ce qui a donné aux parlementaires de l’Algérie un réel esprit d’attachement aux institutions démocratiques françaises. Après la 2è Guerre mondiale arrivent les premiers parlementaires algériens musulmans à l’Assemblée nationale et en 1958, 71 députés de l’Algérie arrivent au Palais Bourbon. La représentation de l’Algérie au Parlement français appartient aujourd’hui à l’histoire ; c’est une page supplémentaire du passé franco-algérien.


Couleur kaki. Témoignage et souvenirs
Par Jean Riboulet

Rares sont les générations qui ne subissent pas au moins une guerre ou ce qui y ressemble. Le temps a épargné celle de mes enfants. Les années passent, mes petits-enfants grandissent. Qui peut savoir si un jour de tels évènements violents ne surgiront pas durant leurs vies ? Dans la première moitié du vingtième siècle, les deux guerres marquèrent celles de ma grand-mère, de mes oncles et tantes. Cinq années rongèrent les destins de mon père, de ma mère et deux de leurs enfants.
Aîné de cette famille, on m’imposa la guerre d’Algérie qu’on ne voulait pas nommer ainsi dans les arcanes du pouvoir. Soixante années plus tard, j’ouvre un carton oublié dans l’armoire de ma mère. Tous les courriers envoyés à ma famille pendant près de deux années et demie, sont là, sous mes yeux.
L’histoire de « ma » guerre, à vingt ans, se déroule et renaît dans les pages de ce livre…

Jean Riboulet est né à Paris en 1938. La Seconde Guerre mondiale marque son enfance. Il accomplit son service militaire de 1958 à 1961 dont une partie pendant la guerre d’Algérie. Après quelques années devant une planche à dessin en bureau d’études, ingénieur en chef, il dirige des services techniques de collectivités territoriales.
Parallèlement, il écrit et peint. Poèmes, nouvelles, etc., rejoignent ses articles de correspondant de presse. Artiste peintre, il s’implique dans le mouvement associatif et culturel.


LETTRES D’UN PRISONNIER DE LA GUERRE D’ALGÉRIE
Les giboulées de mars
Derraji Bouharati
Rassemblées et présentées par Samia Ziriat Bouharati

Ces lettres d’un prisonnier de la guerre d’Algérie sont présentées par sa fille, Samia. Adressées à la mère de celle-ci, elles sont un hymne à l’amour d’une femme mais aussi d’un pays. Les deux se confondent presque et sont indissociables. La douleur du sacrifice n’est supportée que parce qu’il y a ce lien sacré qui le lie à cette femme qu’il aime. Pour sa fille, ces lettres témoignent d’un amour inconditionnel que l’incarcération a révélé au grand jour. Elles sont aussi une manière d’exorciser un lourd passé qui pèse sur les mémoires familiales.

Derraji Bouharati est né à Sétif. Après de courtes études, il opta pour le métier de peintre-tapissier. A la suite de longues années d’emprisonnement, il fut nommé maire de la commune d’Hussein-Dey, à l’indépendance, en 1962. Il travailla ensuite dans une entreprise publique puis s’engagea dans le syndicalisme jusqu’à sa retraite. Il est décédé en mars 1998.
Samia Ziriat Bouharati est fondatrice d’une association franco-algérienne Origin’Al, elle milite pour la promotion du livre et anime des conférences.


Prisons et camps d’internement en Algérie : les missions du Comité international de la Croix-Rouge dans la guerre d’indépendance, 1955-1962
de Fatima Besnaci-Lancou, préface de Aïssa Kadri

Cet ouvrage aurait pu s’intituler « La guerre d’Algérie vue par le CICR ». En près de 600 visites humanitaires, des délégués du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) contrôlent, sur le territoire algérien, l’application du Droit de la guerre dans des prisons et des camps d’internements où sont détenus des militants indépendantistes. Ces délégués  distribuent également des secours matériels aux populations reléguées dans des camps de regroupement sur le sol algérien et à celles qui se sont réfugiées dans des camps au Maroc et en Tunisie. En 1958, les délégués se rendent auprès  de soldats français détenus par le FLN et à partir de 1961, ils effectuent des missions aux bénéfices des activistes pro-Algérie-française privés de liberté. Le CICR, garant des Conventions de Genève,  a-t-il atteint ses objectifs d’humaniser cette guerre reconnue comme telle qu’en octobre 1999 ? Cet ouvrage répond à la question.

Extrait de la préface du professeur Aïssa Kadri : « … Nul doute que l’on a là une recherche qui va compter dans l’historiographie de la guerre d’Algérie. L’ouvrage actualise la connaissance des dimensions de la répression (…/…) Appuyée sur des sources de première main, les archives quasi-exhaustives du CICR sur la période et de volumineuses et importantes données, documents, lettres et rapports « historiques » reproduits, l’auteure, dans sa volonté d’éclairer toutes les dimensions de la question, est allée encore plus loin que le travail de dépouillement, de décryptage, d’analyse et d’interprétation des cartons d’archives, en s’appuyant sur des autobiographies, des essais, des ouvrages, mais aussi des témoignages des principaux acteurs de la confrontation… »


Un Loup pour l’homme
de Brigitte Giraud

Printemps 1960. Au moment même où Antoine apprend que Lila, sa toute jeune épouse, est enceinte, il est appelé pour l’Algérie. Engagé dans un conflit dont les enjeux d’emblée le dépassent, il demande à ne pas tenir une arme et se retrouve infirmier à l’hôpital militaire de Sidi-Bel-Abbès. À l’étage, Oscar, un jeune caporal amputé d’une jambe et enfermé dans un mutisme têtu, l’aimante étrangement : avec lui, Antoine découvre la véritable raison d’être de sa présence ici. Pour Oscar, « tout est à recommencer » et, en premier lieu retrouver la parole, raconter ce qui l’a laissé mutique. Même l’arrivée de Lila, venue le rejoindre, ne saura le détourner d’Oscar, dont il faudra entendre le récit, un conte sauvage d’hommes devenus loups. Dans ce roman tout à la fois épique et sensible, Brigitte Giraud raconte la guerre à hauteur d’un homme, Antoine, miroir intime d’une époque tourmentée et d’une génération embarquée malgré elle dans une histoire qui n’était pas la sienne. Et avec l’amitié d’Oscar et Antoine, au coeur de ce vibrant roman, ce sont les indicibles ravages de la guerre comme l’indéfectible foi en la fraternité qu’elle met en scène.


Après un long silence
Par André Scala

Cet ouvrage est le témoignage d’un journaliste professionnel. De mai 1955 à juin 1962, il a suivi et couvert les événements qui ont amené à l’indépendance de l’Algérie.
André Scala (pseudonyme) est aujourd’hui à la retraite au terme d’une carrière de quarante-deux années. Il a observé un long silence et a tenu à prendre une certaine distance avec les faits qu’il a connus durant sa collaboration au Journal d’Alger.
Une guerre qui ne disait pas son nom. Subversive, sans ligne de front. Presque gagnée sur le terrain. Une armée de 500 000 hommes (l’auteur en a fait partie en tant qu’appelé du contingent durant trente mois) face à quelques dizaines de milliers de clandestins, dont la majorité se trouvait cantonnée au-delà de la frontière tunisienne.

Journaliste professionnel de 1955 à 1998, originaire d ‘Algérie, âgé aujourd’hui de 84 ans, l’auteur de l’ouvrage « Après un long silence », a volontairement attendu près de deux décennies avant de proposer à la connaissance du public son témoignage sur les événements qui ont abouti, en juillet 1962, à l’indépendance de son pays natal. Il a collaboré durant 7 années au « Journal d’Alger », l’un des trois quotidiens algérois de l’époque. Il en a donc suivi et couvert l’actualité tourmentée, avec toutefois un intermède militaire. Appelé du contingent, il a pris part aux missions imparties à l’armée française de juillet 1957 à mai 1960 dans le constantinois, c’est-à-dire l’est de l’Algérie. Il a été contraint, en juin 1962 à l’ exil vers la France, sa patrie qu’il a servie comme tout citoyen respectueux de l’ordre républicain. Il y a poursuivi sa profession dans un contexte apaisé, tout d’abord , de juillet 1962 à septembre 1966, à « L’est Républicain » à Nancy, puis à « Midi libre » à Carcassonne et Montpellier jusqu’à l’âge de la retraite en juin 1998.


L’Algérie que j’aime
de Jean-Bertrand Joly

En 1959, fraîchement sorti du concours de l’Internat des Hôpitaux de Paris, Jean Bernard Joly découvrait l’Algérie. Médecin dans un poste militaire de la Demi Brigade de Fusiliers Marins, à Tient (actuellement Ghazaouet), il était chargé des soins à la population rurale. Il a ainsi découvert l’immense pauvreté de la population. Il a aimé ces paysans âpres, courageux dans l’adversité supplémentaire de la guerre. Il a découvert les manquements de la France envers ces gens, auxquels notre pays avait donné la nationalité française sans leur en donner les droits et les avantages. Il décrit dans ce livre son action, et les nombreux contacts qui lui ont permis d’aimer les Algériens qu’il a rencontrés. 


Le Destin m’a donné des ailes
De Schmitt Thomas Charles

C’est un destin hors normes que nous révèle le présent récit relatant cinquante ans d’hélicoptère.
Cinq années et demie dans l’Aéronavale sur Bell, Piasecki et Sikorsky, de la métropole au Maroc, des porte-avions en Indochine aux Aurès en Algérie. Trente cinq années de carrière civile avec Hélicop-Air et Héli-Union, sur une vingtaine de type d’appareils.
Près de deux décennies consacrées au conseil aéronautique, des Indes au Pérou, de la règlementation internationale au transport sanitaire français.
Une vie aux services des voilures tournantes, que seule la mort pouvait interrompre.


LÉGIONNAIRE ET TOUTE UNE VIE DEVANT SOI… PEUT-ÊTRE
Par Jospeh Zantonio

Le protagoniste de cette biographie s’est engagé dans la Légion à l’âge de 20 ans. Il nous relate les combats dans la brousse, la chute de Dien-Bien-Phû mais aussi sa vie sentimentale après la Légion. En outre, l’ouvrage est bien documenté par de nombreuses photos inédites de son album personnel, qui attestent de l’authenticité de ce récit.


Le Blues de Casa
de Guy Bartlay


L’embuscade de Palestro  – Algérie 1956
de Raphaëlle BRANCHE

Palestro, le 18 mai 1956 : vingt et un militaires français tombent dans une embuscade. Un seul d’entre eux survit, les corps des autres sont retrouvés mutilés. Quelques mois après que le contingent a été rappelé pour lutter contre l’insurrection qui se propageait en Algérie, la nouvelle fera l’effet d’une bombe dans l’opinion française. « Palestro » deviendra vite synonyme de la cruauté de cette guerre qui ne disait pas son nom. Pourquoi, alors qu’il y eut d’autres embuscades meurtrières, a-t-on plus particulièrement retenu celle-ci ?
Pour comprendre les raisons de cette persistance dans l’imaginaire national français, Raphaëlle Branche a mené une longue enquête historique, en particulier en Algérie. Car il fallait aussi comprendre ce qu’il en était là-bas : cette action des maquisards de l’Armée de libération nationale avait-elle également marqué les mémoires ? En s’attachant au récit détaillé du drame de Palestro, ce livre de « micro-histoire » permet ainsi d’aller voir plus loin et d’interroger un passé plus ancien, là où se sont noués les liens coloniaux. Sous les pas des combattants de 1956, en effet, d’autres Français et d’autres Algériens avaient laissé leurs traces. Ce livre est aussi leur histoire.
Dans sa postface inédite, où elle revient sur la réception de ce livre, l’auteure témoigne que l’enquête historique continue toujours.
Raphaëlle Branche est professeure d’histoire contemporaine à l’université de Rouen et rédactrice en chef de la revue Vingtième Siècle. Elle est notamment l’auteure de La Torture et l’Armée pendant la guerre d’Algérie, 1954-1962 (Gallimard, 2001) et de Prisonniers du FLN (Payot, 2014).

Ô Algérie, la tragédie du mirage français
de André Casabonne
À l’instar de nombreux jeunes hommes de sa génération, André Casabonne a été appelé à combattre lors de la guerre d’Algérie. Un conflit et, surtout, une rencontre avec ce qui est encore une colonie française qui vont marquer à jamais ce Gersois d’adoption qui cinquante ans après les faits a décidé d’apporter sa contribution à la transmission de cette page de notre histoire qui reste encore passablement douloureuse. Plus encore, ce passionné a trouvé dans l’écriture de son premier ouvrage, «Ô Algérie», l’occasion de faire état de son amour pour ce pays. «Je n’ai pas voulu écrire un témoignage ; cela aurait été trop réducteur. J’ai voulu faire quelque chose d’original, de recevable pédagogiquement, pour ceux qui connaissent mais aussi ceux qui ne connaissent pas». Conscient d’un climat encore à vif autour de la guerre d’Algérie, André Casabonne a veillé à ne pas porter de jugement. «C’est mon postulat de départ», confirme l’auteur. Mieux, pour aider chacun à réaliser sa propre analyse, André Casabonne a choisi de retracer toute l’histoire de l’Algérie française, entre 1830 et 1962. Une chronologie de faits enrichie de témoignages, photographies, textes et poésies. «C’est après ma rencontre avec Jean-Pierre Gaildraud, écrivain et historien, en 2000, que j’ai compris qu’il n’était pas si dur d’écrire sur l’Algérie. Après 40 ans à oublier cette guerre, pendant 10 ans j’ai été ouvert à tout ce qui concernait l’Algérie, textes, livres, films, documents historiques… Une auberge espagnole dans laquelle j’étais comme un enfant, dans la naïveté et l’émerveillement». Une immersion dont André Casabonne a puisé cet essai qui, s’il n’est pas le fruit de son expérience vécue, lui a permis «de comprendre ce que j’ai vécu, les choses étant placées dans un cheminement historique». Si l’auteur aborde les questions politiques, remonte le fil du conflit armé, nul désir pour lui d’affirmer quelconque vérité. «Il n’y en a pas mais des réalités diverses». Lui aura été marqué par des paysages, un climat et, surtout, des communautés, une population miséreuse, «des gens que l’on a envie d’aider, pas de combattre». Et son livre lui aura permis, 50 ans après, de rendre compte de son histoire d’amour avec l’Algérie.

LABYRINTHE ALGÉRIEN, Passé masqué, passé retrouvé
de Maurice Mauviel

Labyrinthe algérien s’ouvre par une expérience personnelle de l’auteur, affecté comme enseignant en 1960 dans un village du Sersou algérien. Le récit invite à découvrir, à travers des récits, témoignages et textes rares, une Algérie méconnue, et des personnages tombés dans l’oubli : hardis corsaires de l’époque ottomane, femmes héroïques des Hautes-Plaines, seigneurs du Sud admirés ou humiliés par les officiers français, condamnés politiques et réfractaires français déportés dans les bagnes…


 Cinquante ans. Ça fait 50 ans, que je suis revenu d’Algérie, que j’ai quitté ce Sahara brûlant, où j’ai vécu et parfois survécu pendant 18 mois. Pendant des années, j’ai cherché à oublier ce désert inhospitalier, l’armée et ses turpitudes. Et puis avec le temps, j’ai été pris d une sorte de nostalgie. Alors, j’ai eu envie de raconter mes aventures : Comment j’ai rendu un fennec à son Sahara natal ; comment je suais à grosses gouttes sans faire le moindre geste ; comment j’ai failli être reçu comme un prince chez les pétroliers ; comment j’ai appris à nager en plein désert ; la fantastique traversée de l’erg oriental et de la vallée de la mort ; comment j’ai tué 70 mouches d’un coup ; comment j’ai été guéri d’une dysenterie en 24 heures grâce à des comprimés d’opium ; comment, comment… Mais lisez plutôt. Ce récit authentique, truffé d’anecdotes, est raconté avec beaucoup d’humour par le jeune appelé, au jour le jour. L’âge venant, l’envie lui est venue de transmettre son histoire.

 


Mes drôles d’années 60 – Catinat en Algérie et 23°RI
de Jacques Ducrey

Dans l’Algérie des années 60, dans le petit village de Catinat, des jeunes appelés ou engagés de l’armée françaises sont pris dans le tourbillon de la guerre.
L’auteur de ce livre, Jacques Ducrey, faisait partie de ces jeunes recrues. Unissant ses souvenirs à ceux de ses compagnons, ils reconstituent l’ambiance de cette période folle. Ils parviennent même à reconstituer une sorte de journal des événements qui se sont succédés de 1959 à 1962. Il s’agit là d’un poignant témoignage, illustré de photos prises sur le vif et de documents d’époque.


J’ai oublié mes galoches à l’école
de Alban Boyer

Les aventures et la vie quotidienne d’un jeune garçon, né aux alentours des années quarante, dans un milieu où les parents cherchaient encore à imposer leur manière de vivre. Les dégâts récents causés par la dernière guerre mondiale, étaient alors très présents dans toutes les mémoires et la vie de ces enfants, partagée entre l’école primaire et les rudes travaux des champs, n’était pas tous les jours facile. Le portrait sans fard des personnages qui entourent cet enfant, nous transporte à travers cette période aujourd’hui quelque peu oubliée bien qu’elle ait fortement contribué à forger les assises de notre mode de vie actuel. Devenu adulte, le garçon en question connaîtra à son tour les horreurs générées par une autre guerre, de l’autre côté de la Méditerranée.


Sous le banal l’étrange
de Georges Morel

Avec modestie, l’auteur se retourne sur son vécu en apparence anodin, pour démontrer qu’il cache parfois, comme pour beaucoup de gens, des situations sortant de l’ordinaire. Il est attentif à la part d’étrangeté qui s’immisce souvent dans le réel. Le dicton « plus de peur que de mal » est tout désigné pour résumer sa façon de traverser l’existence. Il lui arrive par exemple de frôler le pire lors de plusieurs accidents de la route. Il manque de finir électrocuté en faisant le mur, parvient à guérir de la poliomyélite, ou encore à revenir sain et sauf de la guerre. Son séjour dans l’armée, ainsi qu’à tout militaire en Algérie, donne lieu à de multiples péripéties. Ces diverses expériences improbables lui suggèrent que la plupart des humais vit, parfois sans en prendre conscience, des évènements pas aussi anodins qu’ils en ont l’air. Guidé par son instinct, il continue de s’émerveiller et de se laisser surprendre par le hasard des coïncidences intrigentes ou heureuses.


Vie d’une Harka en Algérie française
Un livre de Jean-Claude Picolet

Jean-Claude Picolet, officier de réserve passé par l’EMI de Cherchell, en 1960, nommé sous-lieutenant, choisit d’être affecté au 1/22ème RI, unité qui avait le privilège d’être «le régiment le plus décoré à titre posthume». Il était stationné dans la région de Gouraya, à une centaine de km à l’ouest d’Alger, à moins de 10 km de la mer
Son livre est un livre de mémoires. Mais l’auteur a pris soin de confronter ses souvenirs à ceux de ses camarades, comme lui engagés dans la guerre d’Algérie, et il a tenu à chercher confirmations et informations dans les archives du SHD (Service historique de la Défense) et dans le JMO (Journal de marche et d’opérations) du bataillon.
Cet ouvrage est riche en anecdotes et informations. Il serait difficile d’en faire une liste exhaustive. Laissons au lecteur le plaisir de les découvrir. On retient de sa lecture l’extrême engagement des harkis dans la lutte contre les indépendantistes, motivé en grande partie par l’opposition séculaire entre les Berbères (les Kabyles) et ceux appelés «Arabes», leur discipline et le respect du chef s’il est juste.
On retient encore un certain amateurisme de l’armée française avec des erreurs stratégiques, une méconnaissance des populations et de leur psychologie et un manque manifeste de moyens. Et malgré cela, les harkas ont effectué un travail remarquable pour finir par être piteusement abandonnées par ceux qui les avaient engagées dans une guerre qu’elles ont aidé à gagner militairement.
Et puis, il y a des moments souriants telle l’histoire de la petite Zohra que sa maman voulait donner au sous-lieutenant pour qu’elle ait une meilleure vie en France, en vertu d’une tradition locale que le métropolitain n’a découverte que tardivement. Des moments surprenants où un prisonnier garde les armes des appelés partis se restaurer et des instants tristes où un harki est tué dans son sommeil par une balle qui ne lui était pas destinée.
Et puis il y a ce qu’on imagine plus aisément, les patrouilles, les accrochages, les missions, les opérations avec leur cortège de surprises, d’attentes et l’incomparable connaissance du terrain de Cherifi, le pisteur. Un livre très attachant qui se lit très facilement…

Roger Vétillard

Jean-Claude Picolet, Vie d’une Harka en Algérie française, Affecté au quartier du 1/22e RI, 1960-1961, éditions Dualpha, Paris, 2017, 255 p, 29€.


HISTOIRE DESSINÉE DE LA GUERRE D’ALGÉRIE
SÉBASTIEN VASSANT ET BENJAMIN STORA
LE SEUIL (2016)

La guerre d’Algérie fut le grand épisode traumatique de l’histoire de la France des Trente Glorieuses et les blessures ouvertes alors ne sont pas encore refermées, comme en témoignent les polémiques mémorielles récurrentes qu’elle continue de soulever. En 250 pages, Benjamin Stora et Sébastien Vassant retracent en textes et en images les moments-clés de cette guerre longtemps restée  » sans nom « , avec ses épisodes majeurs et ses acteurs principaux, français comme algériens. A partir d’archives, de portraits et de témoignages, Benjamin Stora et Sébastien Vassant donnent à voir et à comprendre la guerre d’Algérie comme on ne l’a jamais fait. La bande dessinée restitue cette histoire dans toutes ses dimensions tout en intégrant les acquis de la recherche historique la plus récente, et en faisant place à la diversité des mémoires.


TRANSMETTRE SUR LA GUERRE D’ALGÉRIE
BERNARD HERVY ET LOUIS JOUANNEAU
ÉDITIONS CAPPAS (2016)

Les anciens soldats appelés de la guerre d’Algérie ont maintenant entre 73 et 82 ans. Ils n’ont souvent rien dit sur leur vécu de cette guerre, et l’arrivée dans les dernières étapes de leur vie ravive des souvenirs, et parfois l’envie voire la nécessité de dire et transmettre. Les animateurs auprès des personnes âgées, mais aussi les proches, les familles, les autres personnels sont témoins de leurs souhaits de transmettre. Mais comment faire ? Quelle était cette guerre ? Comment peut se construire cette transmission ? Comment la faciliter ?
L’ouvrage est construit en deux parties :
– Une partie sur la guerre d’Algérie et son contexte, celui des deux pays dans les années 50, souvent très mal connu des interlocuteurs de ces anciens,
– Une partie sur le fonctionnement de la transmission et comment la faciliter, phénomène encore peu connu et peu travaillé.
Avec le soutien du GAG (Groupement national des Animateurs en Gérontologie) et de l’association Lilavie (éditrice du journal « Vite-Lu »)


LA GUERRE D’ALGÉRIE VUE PAR LES ALGÉRIENS (TOME 2)
BENJAMIN STORA ET RENAUD DE ROCHEBRUNE
ÉDITIONS DENOËL (2016)

Peut-on raconter autrement l’histoire de la guerre d’Algérie? L’ambition de ce livre est de rapporter, en se fondant sur toutes les sources possibles et en particulier sur des documents inédits ou difficilement accessibles, un récit de cette guerre telle qu’elle a été vue, vécue et relatée par les Algériens, et en premier lieu par les combattants indépendantistes.
Ce second volume, qui s’ouvre avec l’assassinat d’Abane Ramdane par les autres chefs du FLN, au lendemain de la bataille d’Alger, et va jusqu’à l’indépendance et les implacables luttes pour le pouvoir qu’elle entraîne, confirme que, sous ce regard neuf, la plupart des aspects du conflit prennent un tour totalement différent. Le temps de la politique et des négociations en vue de mettre un terme au conflit, quand l’aspect militaire du combat devient peu à peu moins essentiel, sera en effet aussi celui de profonds bouleversements, ignorés du côté français, au sein du FLN. Des bouleversements provoquant des affrontements dont les premiers bénéficiaires seront Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene au cours de l’été 1962 , mais dont les conséquences se font sentir jusqu’à aujourd’hui.


JEUNESSE PERDUE
ANDRÉ HENRI
AUTOÉDITION (2016)

Un témoignage vivant, où la sincérité n’exclut pas un certain talent dans l’écriture, André HENRI a voulu raconter son parcours de jeune militaire (de 1959 à 1961) dans un régiment opérationnel en Algérie, le 8è Régiment d’Infanterie de Marine. Sans se ‘prendre la tête’, mêlant souvenirs de franche camaraderie, moments de durs crapahuts où la peur était bien souvent au rendez-vous, et moments de nostalgie du pays, page après page, il nous fait découvrir la triste réalité de ce qui se passait sur les terrains opérationnels, ce que les gouvernements appelaient alors ‘le maintien de l’ordre’, et nous fait part de son sentiment sur cette guerre qui, à l’époque, n’osait pas avouer son nom mais fit cependant des milliers de victimes civiles et militaires de part et d’autre des communautés engagées.
Affecté à la 2è Compagnie du 1er Bataillon, nombre de ses anciens copains de crapahut pourront s’y remémorer cette vie du djebel, depuis le centre oranais (Frenda, Tiaret, Trézel, Berthelot, Aïn-Djadja, le col des Zarifète, la forêt d’Hafir, Saïda),  le massif de l’Ouarsenis (Ammi-Moussa, Inkerman, Relizane, Zemmora, Perrégaux), les monts des Ksour ( les djebels Tamedda, Tanout, Chemarickh, Koukra, Bou-Leghfad, El Ghelida, Tiamert, Djara, Mzi, le col de Témmasser, les centres militaires: Aïn Sefra, Tiout, Chellâla, Boussemghoun, Noukhila, Méchéria, Géryville),  la frontière marocaine (Marnia, Béni Abir, Béni-Ounif, Sebdou, Tlemcen), où le partage de la vie , entre opérations de ratissage, de bouclage et d’embuscade se succédant, n’était que respect et solide amitié.
Ce livre qui comporte de nombreuses notes rétrospectives sur l’Algérie, est destiné à ceux qui ont vécu ces difficiles moments, mais aussi à tous les Français sans limite d’âge, qui veulent savoir comment s’est déroulé cette période cruciale de la décolonisation de ce pays. (Robert HERAIL, correspondant à ‘L’Indépendant’- Perpignan).
Livre broché, de format 15,5 x 23,5 cm, comportant 430 pages et 122 photos en noir et blanc. Son prix: 20 euros + 7 euros de frais d’expédition (France et Corse seulement). A commander à l’auteur André HENRI. e-mail: andrehenri3941@orange.fr


ET SOUDAIN LA NUIT EXPLOSE
BERNARD ROCHE
ÉDITIONS POURPRES (2016)

Nos année cabossées… L’Algérie par un appelé.
La lecture de cet authentique témoignage, journal de bord d’un appelé en Algérie sur sa période militaire, rafraîchira étonnamment au fil des pages la mémoire de ses contemporains.
Son parcours, du Conseil de révision à son retour à la vie civile ou de Berlin au baroud en Algérie en passant par le putsch et du tribunal militaire à sa cassation avant de reprendre enfin le bateau pour Marseille, leur rappellera des situations où ils y retrouveront leurs vingt ans !
Les nouvelles générations découvriront le contexte dans lequel évoluait la jeunesse dans ces années difficiles.
L’auteur, natif de l’Entre-Deux -Mers, méconnu, mais conteur naturel, vous emmène à ses côtés dans un récit truffé d’anecdotes :monter la garde dans le froid et la peur, crever de chaleur et de soif dans le djebel, tendre des embuscades la nuit ou y tomber, manger ou boire des trucs improbables et bizarres etc. etc.
En outre, son humour XXL à toute épreuve lui permet d’aborder tous les sujets et de dire ses quatre vérités sans langue de bois.
Collection Pourpre

L’AGONIE DE L’ALGÉRIE FRANÇAISE
JACQUES GOUDROT
EDITIONS JÉRÔME DU BENTZINGER (2016)

Avec l’agonie de l’Algérie Française, l’auteur termine sa trilogie. Il le fait sans parti pris, ni concession, citant des témoignages édifiants. L’année 1962 s’avère décisive. Elle enterre définitivement les derniers espoirs d’une Algérie française, scellant au passage le destin d’un million de nos compatriotes.


UNE ENFANCE DANS LA GUERRE – ALGÉRIE 1954-1962
COLLECTIF D’AUTEURS
ÉDITIONS BLEU AUTOUR (2016)

Nés dans les années 1940 et 1950, quarante-quatre auteurs issus des différentes populations de l’Algérie d’avant l’indépendance racontent leur enfance dans la guerre d’Algérie. C’est inédit. C’est le bon moment puisqu’ils sont les derniers témoins directs du douloureux épilogue de la longue histoire com­mune à la France et à l’Algérie. Et c’est nécessaire : en puisant dans l’intime et l’opacité de l’enfance, leurs récits se chargent d’une incan­descence qui agit comme un révélateur de cette guerre singulière. Une guerre longtemps innommée à Paris, alors qu’elle fut meurtrière, fondatrice de l’Algérie nouvelle et constitutive de la France actuelle, annonciatrice enfin des conflits qui s’écrivent avec les mêmes mots : guérilla urbaine, tortures, exécutions, bombes dans les cafés…


L’ENFANCE DES FRANÇAIS D’ALGÉRIE AVANT 1962
DE LEÏLA SEBBAR
ÉDITIONS BLEU AUTOUR (2016)

Vingt-huit Français d’Algérie en exil, juifs et européens, nés en Algérie de parents nés en Algérie, tous Gens du livre (écrivains, essayistes, conteurs…), donnent un récit et des photographies de leur enfance dans l’Algérie française et coloniale, des années vingt à 1962. On voit, on découvre une Algérie plurielle où l’on vivait « ensemble mais séparés ». On entend les voix et les accents de la Méditerranée : France et Corse, Espagne et Baléares, Italie et Malte. Bonheurs, malheur, mais ni nostalgie lacrimale ni dolorisme, ni folklore réducteur ni ressentiment : un voyage polyphonique, jalonné de dessins inédits ; une mosaïque d’histoires intimes qui composent une Histoire commune entre l’Algérie et la France ; un travail de mémoire, nécessaire, possible aujourd’hui.
Les vingt-huit auteurs ayant contribué à cet ouvrage collectif sont, par ordre alphabétique :
Nora Aceval, Alain Amato, Joëlle Bahloul, Simone Balazard, Gil Ben Aych, Albert Bensoussan, Jean-Pierre Castellani, Roger Dadoun, Jeanine de la Hogue, Alain Ferry, Jacques Fremeaux, Jean-Jacques Gonzalès, Colette Guedj, Danièle Iancu-Agou, Andrée Job-Querzola, Jean-Jacques Jordi, Catherine Lalanne, Anne-Marie Langlois, Louis Martinez, Lucienne Martini, Martine Mathieu-Job, Georges Morin, Mireille Nicolas, Michelle Perret, Jean Sarocchi, Alain Vircondelet, Jean-Claude Xuereb et Bernard Zimmermann.


SOLEIL BRÛLANT EN ALGÉRIE
GAÉTAN NOCQ
ÉDITIONS LA BOÎTE À BULLES (2016)

Appelé du contingent, Alexandre Tikhomiroff dit Tiko, 21 ans, débarque en 56 sur les collines brûlées d’Algérie, déjà secouées par la guerre d’Indépendance. Sur le chemin qui le mène d’Alger à l’école d’infanterie de Cherchell, il découvre avec fascination cette terre inconnue et son éblouissante lumière. Mais bien que son œil et son âme soient à même de savourer la beauté des montagnes algériennes, Alexandre peut difficilement fermer les yeux sur ce qui se passe alentour. ,Car depuis sa caserne, l’apprenti soldat ne découvre pas seulement le quotidien du service militaire : il découvre aussi ce que représentent fameux « événements d’Algérie », euphémisme de l’époque pour désigner une guerre coloniale…
Un témoignage authentique sur une guerre trop longtemps étouffée mais qui a marqué une génération de jeunes hommes, dans chaque famille.


GUERRE D’ALGÉRIE : LA DERNIÈRE SÉANCE
MICHEL JACQUET
EDITIONS ANOVI (2016)

Il semble convenu que le cinéma français n’a pas su montrer la guerre d’Algérie et qu’il ne l’a représentée que de manière très allusive. Cette contre-vérité quasiment instituée nourrit les complexes que les Français entretiennent par rapport au cinéma américain, prétendument beaucoup plus libre et plus critique quand il s’agit de mettre en images les épisodes les moins avantageux de l’histoire récente des États-Unis. Et si l’on faisait un mauvais procès à nos réalisateurs ? Un minimum d’objectivité permettrait en effet de constater qu’ils ont proposé au public les images manquantes du conflit. Comment nous représenterions-nous cette guerre « refoulée » s’il n’y avait eu R.A.S., Avoir vingt ans dans les Aurès ou L’Ennemi intime ? Il est peut-être temps de rendre justice à notre cinéma en réexaminant comment chacun de ces films, à sa manière, a contribué à modeler la conscience collective nationale.


UN DERNIER REGARD
DE JEAN VIEGAS PIRES
ÉDITIONS DU BOUT DE LA RUE (2016)
Un dernier regard : celui porté par l’auteur, après tant d’années, à travers la lecture de lettres, oubliées dans une boîte à chaussures, d’un frère appelé sous les drapeaux durant vingt-sept mois, dont une grande partie en Algérie. Ces lettres font ressurgir les souvenirs d’une enfance heureuse en famille avant le départ du père provoquant ainsi les angoisses d’une mère devant assumer seule la conduite de la famille : s’occuper de l’éducation du cadet et vivre dans l’attente interminable et inquiète du retour de l’aîné.
C’est un témoignage poignant et réaliste sur la vie quotidienne d’une famille de proche banlieue dans le contexte de la guerre d’Algérie.
La découverte des lettres génère les retrouvailles d’un passé, d’une enfance imprégnés d’images et de souvenirs.
L’auteur rend hommage à sa mère, à son frère, des personnages attachants loin des codes classiques du roman.


BIBLIOGRAPHIE DE LA GUERRE D’ALGÉRIE (1954-1962) VOLUME 2
DE MAURICE SARAZIN
LES ÉDITIONS DUALPHA (2016)

Ce supplément quinquennal à la Bibliographie parue en 2011 comprend plus d’un millier de titres de livres, brochures, n° spéciaux de revues et magazines, en langue française parus de 2010 à 2014, avec quelques références complémentaires pour les années précédentes, principalement pour 2009. Ces ouvrages concernent la guerre d’Algérie, ou guerre de l’indépendance algérienne (1954-1962), les thèmes associés associés : rapatriés, harkis, FLN, etc. Ce sont essentiellement des ouvrages documentaires, la littérature d’imagination (romans, nouvelles) n’y figure que de façon sélective. D’autre part, débordant le strict cadre chronologique 1954-1962, et dans une but de contextualisation historique, on y trouve aussi un certain nombre d’ouvrages sur l’histoire de l’Algérie aux XIXe et XXe siècles. Pour ce qui est des livres édités en France, on trouve, dans ces cinq années, plusieurs études des plus sérieuses, dont nous laissons le lecteur apprécier l’intérêt. Mais la plus grande partie est toujours constituée de témoignages, souvenirs, mémoires, provenant surtout d’anciens militaires du contingent – continuant à s’exprimer à la suite de beaucoup d’autres – et aussi de Français d’Algérie « rapatriés » ; de supplétifs (harkis) ; d’opposants à la guerre, de divers acteurs du conflit, etc., le tout dans une grande variété de tons et de points de vue.
L’auteur, nommé à la Bibliothèque nationale d’Alger dans un poste de bibliothécaire-adjoint en août 1957, a passé près de cinq ans dans cette ville, jusqu’à son retour en France en juin 1962.

UN MAILLOT POUR L’ALGÉRIE
DESSIN : REY – TEXTES : GALIC, KRIS
DUPUIS ÉDITIONS (2016)

En 1958, à la veille de la Coupe du monde en Suède, douze footballeurs de Première Division quittent clandestinement la France et rejoignent les rangs du FLN. Nous sommes en pleine guerre d’Algérie et leur but est de créer la première équipe nationale algérienne de football et d’en faire l’ambassadrice de l’indépendance à travers le monde… Parcourant le monde souvent clandestinement, cette équipe de champions devenus des va-nu-pieds, devant parfois accomplir plusieurs milliers de kilomètres en minibus à travers le désert pour jouer un match, sans remplaçants, va accomplir exploit sur exploit au fil de plus de 80 matches. Ils s’appellent Zitouni, Arribi, Kermali, Mekhloufi… et ils sont devenus des légendes du sport.
On dira de ces « fellaghas au ballon rond » qu’ils ont fait avancer la cause algérienne de dix ans et évité des dizaines de milliers de morts supplémentaires.
Javi Rey, Bertrand Galic et Kris n’ont jamais déserté les stades et ont trouvé dans les destins de ces joueurs l’occasion de croiser leur amour du ballon rond et de l’histoire avec un grand H. Kris, l’un des chefs de file de la bande dessinée du réel (on lui doit les succès « Un homme est mort » ou « Notre mère la guerre »), a trouvé les parfaits coéquipiers en Bertrand Galic, habile scénariste et historien, et Javi Rey, un jeune dessinateur catalan qui mêle subtilement les émotions humaines et l’intensité des scènes de match.
Prix de la BD RTL du mois d’avril 2016 : « Une histoire vraie et totalement incroyable ! » (Monique Younès)
– « le Coup de coeur » (iBookstore)
– « Un magnifique album » (L’Obs, Renaud Fevrier)
– « C’est génial ! » (France Inter, « L’Oeil du Tigre », Joy Raffin)
– « Les trois auteurs (…) mêlent savamment aspects historiques et rebondissements sportifs« … »Un maillot pour l’Algérie parle intelligemment d’exil et d’identité nationale » (Libération, Quentin Girard)
– « Une belle histoire qui ravira autant les amateurs d’Histoire que les amoureux du foot » (AFP, Alain Jean-Robert)
– « Une très belle bande dessinée » (Radio Nova, Elodie Font & Thierry Paret)
– « Un album qu’il est urgent de découvrir« … »C’est splendide ! » (iTélé, Marie Colmant)
– « Un coup de coeur » (Ouest France, Pierre Fontanier)
« Le style graphique de Javi Rey est remarquable »« À lire pour se sentir regonflés à bloc. » (DBD – Marie Moinard)
« Un album sensible sur un sujet de société délicat. » (Ouest France, Pierre Fontanier)
« Un album graphique, captivant et ponctué d’humour » (Le Parisien-Aujourd’hui en France (BD du mois), Pierre Vavasseur)
« Un roman graphique captivant » (GQ – Mathieu Le Maux)

DE NOS FRÈRES BLESSÉS
JOSEPH ANDRAS
ACTES SUD (2016)

Alger, 1956. Fernand Iveton a trente ans quand il pose une bombe dans son usine. Ouvrier indépendantiste, il a choisi un local à l’écart des ateliers pour cet acte symbolique : il s’agit de marquer les esprits, pas les corps. Il est arrêté avant que l’engin n’explose, n’a tué ni blessé personne, n’est coupable que d’une intention de sabotage, le voilà pourtant condamné à la peine capitale.
Si le roman relate l’interrogatoire, la détention, le procès d’Iveton, il évoque également l’enfance de Fernand dans son pays, l’Algérie, et s’attarde sur sa rencontre avec celle qu’il épousa. Car avant d’être le héros ou le terroriste que l’opinion publique verra en lui, Fernand fut simplement un homme, un idéaliste qui aima sa terre, sa femme, ses amis, la vie – et la liberté, qu’il espéra pour tous les frères humains.
Quand la Justice s’est montrée indigne, la littérature peut demander réparation. Lyrique et habité, Joseph Andras questionne les angles morts du récit national et signe un fulgurant exercice d’admiration.


LE PARTAGE DES MÉMOIRES, la guerre d’Algérie en littérature, au cinéma et sur le web
DJEMAA MAZZOUZI
CLASSIQUES GARNIER (2015)
Écrivains, cinéastes, quidams du Web, les auteurs issus de groupes de mémoire différents (harkis, immigration algérienne, pieds-noirs) vivent leur rapport au passé à partir du présent et font mémoire, (tout) contre l’histoire. De leur médium d’énonciation, un lieu de mémoire de la colonie s’érige.

DEUX FERS AU FEU : DE GAULLE ET L’ALGÉRIE – 1961
(SUIVI DE UN CRIME D’ETAT : PARIS 23 MAI 1959)
JEAN-PHILIPPE OULD AOUDIA
TIRÉSIAS (2015)

» Un livre majeur pour éclairer les générations futures sur la décolonisation française, sur la fin d’un empire. Il donne les clés pour comprendre cette période cruciale pour la France, au-delà du bruit et de la fureur de la guerre, du sang et des larmes des familles des victimes  » Jacques Ould Aoudia
Deux fers au feu – De Gaulle et l’Algérie : 1961, tel est le titre du livre que Jean-Philippe Ould Aoudia publie le 6 mai 2015 dans la collection Ces oubliés de l’Histoire (dirigée par Michel Reynaud) des Éditions Tirésias.
En voici le « synopsis » : Tout n’a pas encore été révélé sur la conduite de la politique algérienne menée par le général de Gaulle. Parcourant l’année 1961, riche en événements, l’auteur analyse l’habileté du chef de l’État pour contourner ou bousculer les obstacles et les hommes placés sur son chemin. Des témoignages incontestables et des documents inédits nous plongent au cœur du projet élyséen de partager l’Algérie en deux entités, française et algérienne, une sorte « d’Israël pied-noir », avec ses manœuvres, ses chantages et ses intrigues qui finiront dans le sang et les larmes d’Algériens, de Tunisiens et de Français.
Ce livre se situe au cœur du conflit entre deux logiques : la raison d’État contre la recherche de la vérité au service de l’Histoire. Tel l’assassinat, par l’OAS, de six dirigeants des Centres sociaux éducatifs créés par la déportée résistante Germaine Tillion. Le lecteur découvrira avec stupéfaction la responsabilité de la délégation générale à Alger, fourvoyée avec les membres les plus bruts de l’OAS.
Lire Deux fers au feu et ses révélations inédites et « surprenantes » est indispensable pour qui veut découvrir le fil exact des arcanes de la politique ayant mené à l’indépendance de l’Algérie.


LE DERNIER TABOULES « HARKIS » RESTÉS EN ALGÉRIE APRÈS L’INDÉPENDANCE
PIERRE DAUM
ÉDITIONS ACTES SUD (2015)

On pense en général que les harkis, ces Algériens intégrés à l’armée française pendant la guerre d’indépendance, ont soit réussi à s’enfuir en France, soit été “massacrés” en 1962. En réalité, la plupart d’entre eux n’ont pas été tués, et vivent en Algérie depuis un demi-siècle. Une réalité historique difficilement dicible en Algérie comme en France.
Pendant deux ans, Pierre Daum a parcouru des milliers de kilomètres à travers toute l’Algérie afin de retrouver les témoins de cette histoire occultée. Des témoins qui, pour la première fois de leur vie, ont accepté de parler.


LA GUERRE D’ALGÉRIE REVISITÉE
AÏSSA KADRI, MOULA BOUAZIZ, TRAMOR QUÉMENEUR (SOUS LA DIRECTION DE)
ÉDITIONS KARTHALA (2015)

Soixante ans après « la Toussaint rouge » (1er novembre 1954), date du début de l’insurrection algérienne, l’historiographie connhttp://ephmga.com/wp-admin/post.php?post=1918&action=editaît un renouvellement des questionnements. Cette dynamique de recherche est globalement portée par une jeune génération d’universitaires et de chercheurs qui, sans se démarquer totalement de la génération précédente, la renouvelle en grande partie. Celle de l’après-guerre d’Algérie avait posé les cadres généraux de l’histoire de la période et d’une certaine manière « dégrossi » l’histoire de ces années de feu, à travers de grandes « fresques » qui balisaient toute la période, mais plus rarement à travers des travaux ponctuels focalisés sur les principaux acteurs (biographies, portraits et engagements contextualisés).
Ces travaux apportent de nouveaux éclairages sur la compréhension de la guerre. Les approches explorent davantage les racines et les dimensions internationales du conflit. Sont ainsi abordés le rôle de la Hongrie, de l’Italie, d’Israël et de la Croix Rouge. Le caractère nouveau de ces recherches se retrouve également dans l’attention portée aux opinions publiques, à la communication et au rôle de l’imprimé (éditeurs et éditions), aux idéologies, aux représentations et aux pratiques des acteurs de la confrontation (théories et théoriciens de la guerre anti-subversive, combattants et opposants à la guerre), aux rapports hommes/ femmes dans les luttes (militantes et porteuses de valises).
Certaines études descendent jusqu’à la région, à la ville, au village sous forme de monographies, apportant un regard plus localisé et territorialisé sur le conflit (l’action politique en milieu rural, les Aurès, la Kabylie avec la Wilaya III, la manifestation du 14 juillet 1953 à Paris…). La dimension mémorielle est également revisitée non seulement dans une perspective intergénérationnelle, dans ce qu’elle traduit comme recompositions identitaires, mais aussi dans ce qu’elle laisse à voir comme imposition idéologique.
Aïssa Kadri est professeur émérite des universités. Moula Bouaziz est historien, politologue, chercheur, ses recherches portent sur les questions de violences politiques et de crise en Wilaya 3 pendant la guerre de libération nationale. Tramor Quemeneur est ATER à l’Université de Paris 8, ses recherches portent sur les désobéissances et les oppositions à la guerre d’Algérie. 


L’ALGÉRIE C’EST BEAU COMME L’AMÉRIQUE
OLIVIA BURTON ET MAHI GRAND
ÉDITIONS STEINKIS (2015)

Petite-fille de pieds-noirs, Olivia a toujours entendu parler de l’Algérie. Mais, entre nostalgie, images de cartes postales et blessures de guerre, elle trouvait cet héritage plutôt gênant. Dans les années 1990, elle demande à sa grand-mère d’écrire ses mémoires mais n’obtient d’elle qu’un sourire fatigué. Pourtant, en triant ses affaires après son décès, Olivia tombe sur un dossier qui lui est destiné. À l’intérieur : ses souvenirs d’Algérie. Dix ans plus tard, elle décide d’aller sur place, pour confronter ces récits à la réalité. Elle part seule, avec dans ses bagages le numéro de téléphone d’un contact sur place, un certain Djaffar…


L’ALGÉRIE RÉVÉLÉE
GILBERT MEYNIER
ÉDITIONS BOUCHÈNE (1982, réédition en 2015)

Un grand livre d’histoire, incontestablement, que celui de Gilbert Meynier. Si le mot dialectique a un sens, ce dont, à voir l’usage qui en est fait, je ne suis pas toujours persuadé, c’est un livre profondément dialectique. Un livre, d’abord, qui sait jouer sur l’immobile et sur le changeant. « Le colonialisme, disait Jean-Paul Sartre, est un système ». Et certes, le système est en place avant comme après la Première Guerre mondiale. Avant comme après, il y a deux sociétés superposées, le droit des uns qui exclut le droit des autres. Lire la suite


LA GUERRE D’ALGÉRIE, UNE CHRONOLOGIE MENSUELLE
JEAN BALAZUC
L’HARMATTAN (2015)

Cette chronologie est un enchainement de faits historiques, de décisions politiques et d’actes de guerre. Des encadrés mettent en valeur des hommes politiques français et algériens, des militaires français et des combattants algériens, ou encore les grandes unités de l’Armée française. L’objectif de cette chronologie est de permettre à des acteurs de cette guerre, anciens combattants ou Français d’Algérie ou à leurs descendants de se situer dans cette suite d’évènements.


GUERRE D’ALGÉRIE, DESTINS CROISÉSVOYAGE DE RÉCONCILIATION ENTRE UN FELLAGHA ET UN APPELÉ FRANÇAIS
DALILA BERBAGUI
BELLIER EDITIONS (2015)

Au cours de l’année 2007, Sbah Berbagui, ancien fellagha, rencontre Adolphe Hugon, ancien appelé français, par le hasard d’une connaissance commune. Spontanément, ils échangent sur l’Algérie. Adolphe lui confie alors son rêve deretourner dans ce pays quitté en 1961 ; la même année que Sbah lorsque celui-ci émigra en France. Coïncidence, qui va en appeler bien d’autres. Nés tous deux en 1938, ils font partie de cette même génération, qui se retrouva face à face dans un conflit qui les dépassait. Tous deux entrèrent dans cette guerre au même moment, fin 1959, au cœur de l’opération Jumelles, lancée par le général Challe. Ils combattirent alors, l’un face à l’autre, dans la petite Kabylie. Quelques kilomètres seulement les séparaient…
Dalila Berbagui, professeur d’histoire-géographie en région parisienne, prépare une thèse d’histoire. Elle a contribué à plusieurs ouvrages sur la guerre d’Algérie.


SAAD ABSSI, LE COMBAT POUR LA DIGNITÉ
JEAN-MICHEL CADIOT
RIVENEUVE (2015)

L’histoire a fait de Saâd Abssi un homme de dialogue avec tous les hommes épris de justice, en particulier les chrétiens. Enfant, il accompagne son père, ouvrier agricole, dans les immenses palmeraies du Sahara algérien. Pieux musulman, orphelin en pleine adolescence, il quitte bientôt son village et, à 21 ans, s’engage dans le combat anti-colonial au sein du PPA puis du FLN qui lui fixe de périlleuses missions. Il sera arrêté et détenu en Algérie, en région parisienne et à Lyon. En 1965, fidèle à Ben Bella, il renonce à une brillante carrière politique. Installé à Gennevilliers, banlieue ouvrière de Paris, où il avait débarqué en 1957 accueilli par des prêtres-ouvriers, il ne cesse d’agir au service des plus démunis, algériens, français ou immigrés de toutes nationalités, prônant un islam de solidarité. Il joue un rôle décisif pour que les musulmans puissent célébrer leur culte dignement notamment dans les mosquées d’Asnières, de Gennevilliers et d’Argenteuil. Depuis sa rencontre, en 1952, avec les prêtres de Souk Ahras, la ville natale de Saint-Augustin, il noue et approfondit, dans l’action, des relations toujours plus fraternelles. Il est co-fondateur de la Maison islamo-chrétienne.
Cette biographie, richement documentée, rend hommage à un homme de dialogue.
Jean-Michel Cadiot, 61 ans, est journaliste (Témoignage chrétien, France-Pays arabes, AFP). Auteur de plusieurs essais sur le Proche-Orient, les chrétiens et les minorités d’Orient ou les démocrates d’inspiration chrétienne en France, il est membre de l’équipe de «Dieu maintenant», avec le prêtre Michel Jondot et la théologienne Christine Fontaine impliqués depuis plus de 20 ans dans le dialogue islamo-chrétien avec Saâd Abssi.


GUERRE D’ALGÉRIE, ETHNOLOGUES DE L’OMBRE ET DE LA LUMIÈRE
FRANÇOIS MARQUIS
L’HARMATTAN (2015)

Ce livre a pour origine une conférence de Nelly Forget consacrée à la création, par Germaine Tillion, du Service des centres sociaux en Algérie, pendant la guerre d’indépendance. Michel Cornaton a proposé d’inscrire le sujet dans le contexte plus large de l’engagement des autres ethnologues français confrontés à la guerre d’Algérie (Lacoste-Dujardin, Servier, Bourdieu, Berque, Favret-Saada).
Enfin, la décapitation d’Hervé Gourdel en septembre 2014 a conduit François Marquis à faire le rapprochement avec une tuerie commise en 1956 par l’armée française dans la région de Collo.


ALLIA, SOUVIENS-TOI
HALIMA MIMOUNI
L’HARMATTAN (2015)

Il s’agit d’un récit parmi tant d’autres, un témoignage pour que celles et ceux qui ont souffert de la violence du terrorisme et vécu des traumatismes en Algérie, pendant les années noires, ne tombent pas dans l’oubli.
Cette violence a réveillé des souvenirs de blessures et de souffrances, antérieures à la guerre d’Algérie et à la colonisation.


HISTOIRE INTÉRIEURE DE LA REBELLION DANS LES AURÈS
RAYMOND NARD
L’HARMATTAN (2015)

L’histoire de la rébellion dans les Aurès est ici relatée par l’un de ses acteurs principaux, Adjoul-Adjoul. Combattant de l’indépendance, il est l’un des collaborateurs de Mostefa Ben Boulaïd, Chihani Bachir et Laghrour Abbas. A la mort de Ben Boulaïd, que certains imputent à Adjoul, une véritable guerre de succession s’engage. Amirouche tente de faire exécuter Adjoul, qui se place alors sous la protection de l’armée française.
Il livrera aux autorités (2e bureau et DST) un récit d’une valeur exceptionnelle sur ces événements.


LA GUERRE D’ALGÉRIE : 1954-1962
GUY PERVILLÉ

PUF (QUE SAIS-JE?) (2015)

En France, il a fallu attendre la loi du 16 octobre 1999 pour que l’expression « guerre d’Algérie » soit officiellement reconnue. De 1954 à 1962, l’euphémisme « opérations de maintien de l’ordre » permettait de ne pas reconnaître le statut de belligérants à ceux que l’État considérait comme des « rebelles », des « terroristes »…
Dans une perspective centrée sur la France, et en partant de la chronologie des faits, cet ouvrage retrace l’histoire d’une décolonisation douloureuse. Plus de quarante ans après les accords d’Évian, il interroge nos difficultés à normaliser les rapports franco-algériens.
Professeur émérite à l’université de Toulouse-Le Mirail, Guy Pervillé est spécialiste de la colonisation et décolonisation de l’Empire colonial français. Il est notamment l’auteur d’un Atlas de la guerre d’Algérie. De la conquête à l’indépendance (Autrement, 2003) et de Les accords d’Évian (1962). Succès ou échecs de la réconciliation franco-algérienne (1954-2012) (A. Colin, 2012).


FINIR LA GUERRE
MICHEL SERFATI

PHÉBUS (2015)

Confronté au brutal suicide de son père, Alex va se mettre en tête de comprendre les raisons qui ont poussé le vieil homme à commettre l’irréparable.
Une mystérieuse lettre en provenance d’Algérie, arrivée quelques jours avant sa mort, éveille sa curiosité et l’incite à explorer cette piste, celle de son père mobilisé au sud de Tébessa en 1959. Là-bas, il découvrira une culture fascinante, des paysages grandioses et Kahina – l’auteure de la fameuse lettre –, mais aussi les affres de la guerre qui ont tôt fait de transformer les héros en bourreaux.
Divorcé, père en mal de reconnaissance, Alex a besoin de connaitre la vérité sur son aïeul pour devenir le pilier qu’il souhaite être pour son fils et faire éclater la chape de plomb qui écrase leur famille.


LETTRES FILMÉES D’ALGÉRIE 1954-1962 – DES SOLDATS À LA CAMÉRA
JEAN-PIERRE BERTIN-MAGHIT
NOUVEAU MONDE ÉDITIONS (2015)

Entre 1955 et 1962, des soldats du contingent se sont transformés en cinéastes amateurs, ils ont pris leur caméra comme d’autres leur appareil photographique. Non pas dans le but d’organiser une projection avec leurs camarades, mais pour envoyer à leur famille, leur donner des nouvelles de leur vie de militaire et les rassurer.
Ces très jeunes soldats offrent le contre-champ de la guerre, eux qui sont partis pour l’Algérie afin de « maintenir l’ordre », puis de pacifier et qui, en même temps, découvrent une terre inconnue.
En confrontant tous ces fragments de vie, il se dégage une réalité commune, une « contre-histoire » d’anonymes qui témoignent d’autre chose que des événements. Comment chacun prend place dans la guerre d’Algérie et comment la petite histoire fait effraction dans la grande. Car malgré leur présence au cœur des combats, les soldats-cinéastes ne nous disent rien de l’acte de guerre.
L’auteur a rencontrés 38 de ces soldats-cinéastes, et les a mis face à leurs propres images (au total 72 films). Par ce dispositif, il met en regard, au présent, mémoire des soldats et mémoire des images afin de restituer une expérience de leur guerre. À travers ce contexte « hors champ », ces voix en disent long sur le poids du social et du politique qui a entouré le vécu des cinéastes : autocensure, masque social, omniprésence du danger dans ce contexte de guerre, refoulement…
Un très beau travail d’historien qui a su faire un pas de côté pour donner un autre regard à travers le témoignage d’acteurs de la guerre d’Algérie.


JACQUES SOUSTELLE, L’HOMME DE L’INTÉGRATION
ALAIN HERBETH

L’HARMATTAN (2015)

Jacques Soustelle, nommé gouverneur général de l’Algérie par Pierre Mendès France pendant l’insurrection en 1955 a pour mission de réussir l’intégration de l’Algérie à la France et de donner aux habitants les mêmes droits et devoirs.
L’ouvrage retrace les six années, de 1955 à 1961, qui ont changé sa vie et l’ont conduit jusque sur les routes de l’exil. Soixante ans après, son combat perdu résonne encore dans l’actualité.
L’envie de justice proclamée par cet homme nous parle toujours aujourd’hui.


LES JUIFS ALGÉRIENS DANS LA LUTTE ANTICOLONIALE :
TRAJECTOIRES DISSIDENTES (1934-1965)
PIERRE-JEAN LE FOLL LUCIANI

PUR (2015)

En 1959, l’auteur est affecté à Kef Lahmar comme infirmier pour soigner les 4500 nomades habitant quelques 650 tentes. Il s’indigne des conditions inhumaines de leur vie. Dans ces « lettres journal » adressées à ses parents, il parle du quotidien, des conditions précaires des nomades, des exactions des militaires, de ses démêlés avec ses supérieurs. Un témoignage « à chaud » d’une guerre où la torture est banalisée…


LA RAGE FUT MON PAYS D’ACCUEIL
NADIA ALCARAZ

L’HARMATTAN (2015)

Retrouver les perceptions, les ressentis, la banalité de ce racisme colonial vécu au jour le jour, tellement érigé en « normalité » qu’aucune autre vision possible n’émergea jamais de ma conscience d’enfant.
On se dit que, peut-être, il serait important d’oser l’écrire, pour ces Algériens qu’on rencontre, descendants de ceux qui ont vécu la colonisation et à qui leurs parents n’ont rien relaté, parce que c’était inracontable.
Ce livre nous parle du passé, mais les questionnements qu’il soulève résonnent très fort dans les pages les plus violentes de notre actualité.


NOSTALGÉRIE
ALAIN RUSCIO

LA DÉCOUVERTE (2015)

Pour des centaines de milliers d’Européens qui ont naguère vécu en Algérie, l’idéalisation du passé s’est transformée en une « nostalgérie », beau mot chargé de mélancolie. Mais le drame commence lorsqu’on constate qu’une seule famille politique française, celle des anciens de l’Organisation armée secrète (OAS) et de leurs héritiers, l’a malhonnêtement et durablement instrumentalisée. Non contents d’avoir mené toute une communauté à l’impasse puis à l’exil, les « ultras » de l’Algérie française ont tenté, depuis, d’accaparer sa mémoire. Et ils y sont en partie parvenus.
Ces hommes ont fait le choix, à partir de février 1961, d’enclencher en toute connaissance de cause une incroyable spirale de violence terroriste, en Algérie comme en France. Alain Ruscio propose dans ce livre un récit synthétique des racines et de l’histoire de ce tragique épisode, ainsi que de ses séquelles contemporaines. Mobilisant un impressionnant corpus documentaire – dont beaucoup de Mémoires d’anciens de l’OAS –, l’auteur retrace la dérive de ces officiers à l’idéal patriotique dévoyé, militants fascisants et petits malfrats transformés en assassins, qui ont eu l’incroyable prétention de « bloquer l’histoire », comme l’avait écrit Pierre Nora dès 1961. Enfin, Alain Ruscio explique comment et pourquoi la mémoire brûlante de ces années de folie meurtrière travaille toujours, de façon souterraine, la société française.
Ce livre est une précieuse réponse à l’un des derniers négationnismes que véhicule encore une certaine histoire coloniale « à la française ».


DJELFA 41-43 : UN CAMP D’INTERNEMENT EN ALGÉRIE
BERNARD SICOT

RIVENEUVE (2015)

Si beaucoup a été dit et écrit sur les camps d’internement en France, il n’en va pas de même pour ceux d’Afrique du Nord, et notamment d’Algérie. Or, de 1939 à 1943, plusieurs milliers de Français, d’Algériens, de Juifs, d’« indésirables » de diverses nationalités (principalement espagnols, polonais, russes, allemands, anciens de la guerre d’Espagne et des Brigades internationales) y ont été reclus. À Djelfa, à 300 kilomètres au sud d’Alger, dans une région de hauts plateaux, c’est quelque mille d’entre eux qui, de mars 1941 à juin 1943, ont subi les épreuves de cet internement. Certains y sont morts, victimes des dures conditions de vie, des soins insuffisants lorsqu’ils étaient malades et de violences diverses à leur égard. Le présent ouvrage entend les sortir de l’oubli et rappeler ce à quoi put conduire la politique d’exclusion et d’éloignement voulue par Vichy.
L’attention portée à l’iconographie qui en provient, aux archives, aux témoignages, aux œuvres qui lui sont consacrées, permet d’établir ici une véritable radiographie du camp, enrichie de nombreux documents inédits.
Bernard Sicot, professeur émérite à l’Université Paris Ouest, est spécialiste de littérature espagnole de l’exil et des camps. Il a notamment publié l’édition bilingue de Journal de Djelfa, du poète Max Aub et les Lettres des camps de concentration du Catalan Pere Vives i Clavé. Il est aussi traducteur de Sonnets votifs (ex-voto érotiques) de Tomás Segovia et de Lorsque finira la guerre, d’Enrique de Rivas (Riveneuve 2013).


PIEDS-NOIRS, LES BERNÉS DE L’HISTOIRE
ALAIN VINCENOT
ÉDITIONS L’ARCHIPEL (2014)

Toussaint 1954: une trentaine d’attentats anti-européens fait basculer l’Algérie dans la guerre. Huit ans plus tard, plus d’un million de pieds-noirs, spoliés, traumatisés, chassés d’un pays où ils croyaient être chez eux, sont « rapatriés » en catastrophe en métropole, où leur exode est minimisé et leur mémoire piétinée, alors que la plupart ne sont pas de riches colons « à cravache et cigare », comme disait Camus, mais des ouvriers et des ingénieurs, des enseignants et des médecins, des commerçants… Documents à l’appui, Alain Vincenot retrace l’histoire de la présence française en Algérie, du débarquement de Sidi Ferruch (1830) aux accords d’Évian (1962). Surtout, il donne la parole aux pieds-noirs de tous milieux: un avocat dont le père était lié à Ferhat Abbas et au général Jouhaud ; l’épouse d’un homme engagé dans la branche armée de l’OAS ; la lle d’un résistant juif proche des milieux chrétiens anticolonialistes ; une des victimes de l’attentat du Milk Bar, à Alger, en 1956 ; la lle d’un habitant de Sidi Bel Abbès, disparu lors du massacre du 5 juillet 1962 à Oran… Simples et précis, leurs récits sont irremplaçables. Ils témoignent, dit Boualem Sansal, de «ce que fut au jour le jour, avec ses heurs et ses malheurs, ses espoirs et ses désillusions, la vie de ces migrants venus de toute la Méditerranée, ces Français de la Métropole, ces Juifs, ces Arabes, ces Berbères, qui étaient tous si proches et si lointains».


PAROLES D’APPELÉS
BERTRAND FOURNIER
ÉDITIONS L’HARMATTAN (2014)

Ce recueil de témoignages a été réalisé principalement en interviewant 32 appelés à servir en Algérie pour « y maintenir l’ordre » selon l’expression de l’époque. Informations minimisées, censure systématique de certains sujets, cercueils rapatriés en silence, comment, dans ces conditions, oser témoigner publiquement ?
Avec 50 ans de recul, ces récits relatent la diversité et la complexité des situations vécues et contribuent à la transmission de la mémoire pour mettre un point final à un long silence.


FRANCE ALGÉRIE, L’IMPOSSIBLE DIVORCE
STÉPHANE BABEY
ÉDITIONS DU ROCHER (2014)

L’Algérie est une chance pour la France et la France une chance pour l Algérie ». Telle est la conviction profonde à l origine de cet essai dans lequel Stéphane Babey appelle les deux pays à fonder une relation nouvelle, enfin débarrassée des séquelles d un passé douloureux savamment entretenu des deux côtés de la Méditerranée.
Né d une mère française et d un père algérien qu il n a pas connu, Stéphane Babey, de par son parcours personnel, intime, s est attaché à saisir l extrême richesse de cette double identité alors que la France et l Algérie, pour des raisons différentes, se trouvent chacune à la croisée des chemins.
À travers une dénonciation sans concession du mépris français envers l’Algérie et de l’autoritarisme d un pouvoir algérien qui n a que faire de son peuple, ce livre constitue un vibrant plaidoyer en faveur de la mise en oeuvre d un projet franco-algérien qui saura unir non seulement nos deux États mais nos deux peuples. Un projet qui nécessite d abord de mieux connaître cette Algérie d’aujourd hui, dans toute sa profondeur et sa complexité. Loin des préjugés et de l ostracisme en cours dans une France plus crispée que jamais. C’est en retrouvant la capacité d aller vers l autre que la France retrouvera son destin.


SOUVENIRS DE GUERRE D’ALGÉRIE
JEAN-MARIE MATTHIEU
L’HARMATTAN (2014)

Les souvenirs racontés ici concernent les années 1957 et 1958. Intellectuel, l’auteur était partisan de la décolonisation et profondément hostile à la torture. Patriote critique mais discipliné, il refusa d’accomplir des fonctions autres que celles auxquelles il fut employé. La lecture de la presse algéroise pendant la bataille d’Alger, son détachement à l’état-major divisionnaire de Bône, sa présence dans un bureau chargé administrativement de l’application des « pouvoirs spéciaux » lui firent observer de près la brutalité systématique de la répression.


DEVOIR ET DISCIPLINE : LA GUERRE D’ALGÉRIE AUTREMENT
FRANÇOIS HEIM
BASTIANS ÉDITIONS (2014)

François Heim fait partie de ces 1 343 000 appelés ou rappelés (chiffre de l’ONAC) envoyés en Algérie de 1956 à 1962 pour y « rétablir la paix ». Le 1er janvier 1958, il a été affecté à la Compagnie de circulation routière 262, stationnée à Tlemcen, et presqu’aussitôt détaché à l’Etat-Major de la 12e DI, où il a servi comme officier d’appui aérien jusqu’à sa libération en février 1959. Il raconte sa vie quotidienne, partagée entre un travail de bureaucrate à l’Etat-Major le jour, la surveillance de la gare de Tlemcen la nuit, et les échappées en avion et en hélicoptère au-dessus des djebels du Nord et de la plaine d’alfa du Sud, le long de la frontière marocaine. Ce récit, exaltant, fondé sur l’expérience personnelle, se veut objectif et véridique. Il complète d’autres représentations, adossées à des vécus différents.


SUR LES TRACES DU PÈRE
JEAN-CLAUDE ESCAFFIT
EDITIONS SALVATOR (2014)

Il n’est de devoir de mémoire sans devoir de vérité. C’est ce qui a guidé l’auteur dans ce récit émouvant. Jean-Claude Escaffit revisite de façon vivante toute la guerre d’Algérie, à partir d’une histoire personnelle. Il est parti sur les traces de son père, un officier SAS, tué pendant la guerre d’Algérie, il y a demi-siècle. L’auteur a fouillé les archives et a recueilli de nombreux témoignages des deux côtés de la Méditerranée. Il a également fait le voyage en famille dans une zone aujourd’hui contrôlée par les djihadistes. Et par un incroyable hasard il a rencontré l’un des meurtriers du capitaine Escaffit.
Lorsqu’il a entrepris ce récit, l’auteur ne savait pas ce qu’il allait trouver au bout du chemin. Un chemin bordé de larmes, de révélations bouleversantes, mais balisé par une étonnante chaîne algérienne de solidarité. A la veille du 60ème anniversaire d’un conflit resté traumatisant, ce récit fascinant veut être un message de réconciliation et de paix de part et d’autre de la Méditerranée.
Jean-Claude Escaffit a été journaliste à La Croix et à La Vie, et a régulièrement collaboré à diverses chaînes de télévision. Il a réalisé au Jour du Seigneur-France 2 un film documentaire sur Pierre Claverie, l’évêque d’Oran assassiné en 1996. Et a publié au Seuil « Histoire de Taizé ».


SALAN
PIERRE PÉLLISSIER
LIBRAIRIE ACADÉMIQUE PERRIN (2014)

Homme secret et controversé, à la fois dernière grande figure de la France coloniale et chef de l’OAS, la personnalité du général Salan est à bien des égards un mystère. Son action, pourtant, est connue. Elle illustre l’histoire militaire de la France au XXe siècle, des tranchées de la Première Guerre mondiale à la bataille d’Alger. Aspirant en 1918, le conflit de 1940-1945 le trouve partout où un officier peut combattre. Vient ensuite le temps des incertitudes coloniales : en Indochine, il frôlera les sommets de la hiérarchie, sans jamais réunir sous son nom l’autorité civile et militaire. Salan ne séduit pas le pouvoir politique, qui lui refuse renforts et moyens. Il renâcle mais reste discipliné. La question algérienne change tout : il entre pratiquement en rébellion contre les derniers gouvernements de la IVe République, pour rejoindre ceux qui appellent au retour de Charles de Gaulle. Les évolutions de celui-ci, sa démarche incertaine, troublent et exaspèrent Salan. Il choisit alors l’exil avant d’aller compléter le « quarteron » de généraux révoltés puis de prendre la tête de l’OAS ; ce qui le conduira dans les prisons de la République. Pierre Pellissier, en racontant ce parcours unique, livre les clés de lecture d’un homme passé de l’obéissance à la dissidence et, grâce à des archives inédites, lève le voile qui recouvre la personnalité d’un soldat admiré puis honni par la République.
Ancien journaliste au Figaro, biographe reconnu, Pierre Pellissier a retracé la vie de plusieurs personnages controversés, dont Jacques Massu, Robert Brasillach ou de Lattre. Il est également l’auteur de Diên Biên Phu (Tempus, 2014) et de La Bataille d’Alger (Tempus, 2002).


ORAN, 5 JUILLET 1962, LEÇON D’HISTOIRE SUR UN MASSACREUNE NOUVELLE ÉTUDE HISTORIOGRAPHIQUE
GUY PERVILLÉ
EDITIONS VENDÉMIAIRE (2014)

De tous les événements liés à la guerre d’Algérie, aucun n’a subi une occultation aussi complète que le massacre subi à Oran, le 5 juillet 1962, soit quelques mois après les accords d’Evian et deux jours après la proclamation officielle de l’indépendance de l’Algérie, par une partie de la population européenne de la ville. C’est pourtant celui dont le bilan est, de très loin, le plus lourd : en quelques heures, près de 700 personnes ont été tuées ou ont disparu sans laisser de traces.
Qui a organisé ce massacre ? S’agit-il d’un mouvement de foule spontané, dans une ville ravagée depuis des mois par les attentats de l’OAS ? Ou d’un règlement de compte entre les diverses tendances du nationalisme algérien ? Et pourquoi l’armée française, pourtant dûment informée, est-elle-restée des heures sans intervenir ? A Paris, le gouvernement était-il au courant et a-t-il délibérément laissé dégénérer une situation dont le règlement revenait désormais à l’Algérie indépendante ?
Reprenant les témoignages, les ouvrages des journalistes et les travaux des historiens sur la question, Guy Pervillé propose ici une magistrale leçon d’histoire pour comprendre cet événement tragique, ainsi que le silence qui l’entoure.
Guy Pervillé est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse-Le Mirail, spécialiste de l’histoire de l’Algérie coloniale ainsi que de la guerre d’Algérie. Il a notamment publié Pour une histoire de la guerre d’Algérie (Paris, Picard, 2002), La Guerre d’Algérie (PUF, Que-sais-je ?, 2007), Atlas de la guerre d’Algérie (Autrement, 2003), Les accords d’Evian, succès ou échec de la réconciliation franco-algérienne (Armand Colin, 2012), et chez Vendémiaire, La France en Algérie, 1830-1954 (2012, prix Lyautey 2012 de l’Académie des sciences d’outre-mer).


LES BAGNARDS D’ASSI-BOU-NIF
PAUL HAIRAULT (2014)

En 2001, avec son premier ouvrage : « Les dernières nouvelles du jour », Paul Hairault publiait la correspondance de son jeune frère et faisait revivre l’année 1961 : c’était l’avant dernière année de la guerre d’Algérie…Jacky, le jeune poitevin de six ans, correspondait avec son frère aîné qui terminait son service militaire en Algérie. Dans son récit, plein de saveur et de curiosité, l’auteur nous donnait sa version personnelle du conflit. Paul était affecté à la 701ème compagnie des transmissions basée à Assi-Bou-Nif, village situé près d’Oran. A la lecture du livre tous les transmetteurs ayant séjourné dans ce village se sont reconnus, c’est ainsi que de très nombreuses correspondances ont été échangées. L’auteur a ainsi redécouvert une compagnie qu’il croyait pourtant bien connaître.
Les témoignages se sont ajoutés aux témoignages et Paul Hairault les a rassemblés dans son huitième ouvrage bizarrement intitulé : « Les bagnards d’Assi-Bou-Nif ». Les jeunes appelés construisirent un collège dans le village et comme le matériel était insuffisant, il fallut casser des cailloux. Le chantier fut donc très vite baptisé : Cayenne. Ces militaires devinrent alors tout naturellement « les bagnards d’Assi-Bou-Nif ». Toutes les correspondances échangées commencent par : « mon cher bagnard ». Le quotidien pour tous ces jeunes gens était composé d’opérations dans le sud oranais, d’escortes de train, de patrouilles, de gardes et de corvées au chantier de Cayenne. Maintenant ces « bagnards » ont plus de soixante-dix ans et depuis dix ans déjà, une vingtaine d’entre eux se retrouve chaque année pendant plusieurs jours. Les lieux des rencontres sont sans cesse renouvelés : la France n’a donc plus de secret pour eux.
Dans ce livre, l’auteur accorde une place particulière à ces réunions qu’un journaliste qualifiera de « merveilleuses ». A chaque retrouvaille, avec les cris de joie, les embrassades et les tapes amicales sur l’épaule, les bagnards et les femmes de bagnards sont comme dans une cour de récréation…


PRISONNIERS DU FLN
RAPHAËLLE BRANCHE
PAYOT (2014)

Frère Luc, du monastère de Tibhérine, dont on sait l’enlèvement et la fin tragique en 1996, avait déjà connu la capture. C’était le 1er juillet 1959, en pleine guerre d’Algérie. Les hommes en armes qui l’avaient rapté ne le libérèrent que cinq semaines plus tard. En Algérie, contre toute attente, le FLN fit des prisonniers – militaires mais aussi civils, des hommes mais aussi des femmes – pour internationaliser le conflit grâce à l’action de la Croix-Rouge internationale. Beaucoup moururent. Leur histoire, qui est aussi celle de la première tentative d’appliquer les conventions de Genève lors d’un conflit, n’avait encore jamais été faite.
Ce livre entend leur redonner vie, les réinscrire dans notre mémoire, et dire au plus près l’expérience de ces prisonniers de la guérilla, témoins étranges d’une guerre dont on a largement perdu le sens.


L’ALGÉRIE DES PIEDS-NOIRS
ANNE DUPHY
VENDÉMIAIRE (2014)

À la veille de l’indépendance de l’Algérie, un Pieds-Noirs sur deux avait des origines espagnoles. Ce livre entend retracer l’histoire méconnue de cette immigration. Commencée bien avant la colonisation française, notamment dans la région d’Oran, elle s’est poursuivie ensuite pour connaître un point d’orgue durant la guerre d’Espagne à partir de 1936.Tantôt encouragée, tantôt refrénée voire combattue par les différents gouvernements français, la présence espagnole a marqué de son empreinte la communauté des Français d’Algérie, tant sur le plan culturel, architectural que sur celui des moeurs et des mentalités. C’est à une autre histoire des Pieds-Noirs que convie cet ouvrage.


ALGÉRIE 1956 – CHRONIQUES D’UN RAPPELÉ
ALEXANDRE BRIANO
LES PRESSES DU MIDI (2014)

Algérie 1956 : chroniques d’un rappelé Le rappel sous les drapeaux, au printemps 1956, des hommes des classes 1952 et 1953, en vertu de l’application de la loi du 31 mars 1920 et en exécution du décret du 12 avril 1954, a mis en effervescence, et durant plusieurs mois, la France métropolitaine. On pouvait constater de nombreuses manifestations dans les grandes villes. Cette agitation fut renforcée par l’action des opposants à cette ultime guerre coloniale qui organisèrent durant de longs mois une énorme pagaille notamment sur le réseau SNCF. De plus, le milieu pacifiste de notre pays, qui réunissait un grand nombre d’intellectuels et d’artistes, comme Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Claude Roy, Jean-Jacques Servan-Schreiber, Gérard Philippe et Yves Montand montra son opposition à tous les conflits de cette époque.


LA GRANDE MAISON DE BRIQUE ROSE
DELPHINE RENARD
ÉDITIONS PERSÉE (2014)

Delphine Renard retrace ici l’aventure d’une maison hors du commun, véritable concrétion de l’histoire de sa famille, où elle-même a grandi et qui fut marquée par la présence d’André Malraux entre 1945 et 1962. Jusqu’à ce qu’explose une bombe posée par l’OAS le 7 février 1962, peu avant la signature des accords d’Évian (18 mars 1962) et la fin de la guerre d’Algérie. La petite Delphine, âgée de quatre ans et demi, y fut grièvement blessée. Elle a retrouvé des correspondances et journaux intimes de ses grands-parents et d’autres personnages qui furent à l’origine de la construction de cette étonnante maison des années trente, d’allure vaguement hollandaise, située entre Roland-Garros et le Parc des Princes en bordure de Paris. Elle montre comment se tissent les destins de ceux qui viendront à en être commanditaire, propriétaire et habitants, en passant par l’inévitable occupation allemande. L’histoire d’une famille tourmentée s’y joue, faite de drames, de secrets d’alcôve mais aussi de grandes passions.


LA PACIFICATION
HAFID KÉRAMANE
ÉDITIONS LES PETITS MATINS (1960, réédité en 2014)

Paru en février 1960, La Pacification dresse le terrible répertoire des moyens de répression exercés par le gouvernement français contre les combattants algériens et les opposants à la guerre d’Algérie. Il recense des témoignages de victimes et d’appelés, mais aussi des lettres adressées aux autorités politiques et judiciaires, des interventions d’avocats, des articles de presse. Il aura fallu près d’un an de travail, mené par des militants anticolonialistes avec la Fédération de France du FLN, pour sélectionner et authentifier avec rigueur les documents. Sorti en Suisse, ce livre est alors interdit en France : silence, on torture ! Voici donc à nouveau sur la table cette importante pièce historique, mise en contexte par son éditeur originel, Nils Andersson. Il relate l’aventure de ce livre, depuis son élaboration jusqu’à sa diffusion clandestine en France. Plus largement, il rappelle le combat des éditeurs engagés contre la guerre d’Algérie, autour notamment de Jérôme Lindon ou de François Maspero, soulignant par là l’inestimable pouvoir de résistance de l’écrit.


ANNÉES D’ALGÉRIE 1959-1968
DOMINIQUE PETER
L’HARMATTAN (2014)

L’auteur découvre l’Algérie lors de sa nomination en tant que sous-lieutenant de l’armée française aux SAS (sections administratives spécialisées), pour servir en 1959 dans ses domaines de compétence : l’eau, l’équipement rural, l’agriculture…Il retrace ici trois années, d’abord sous statut militaire puis comme ingénieur civil durant la guerre d’Algérie, suivies par six nouvelles années en tant que coopérant mis à disposition des autorités algériennes.


LA FÉDÉRATION DE L’EDUCATION NATIONALE PENDANT LA GUERRE D’ALGÉRIE
JACQUES SIMON
L’HARMATTAN (2014)

L’histoire de la FEN pendant la guerre d’Algérie est intéressante pour deux raisons principales : La FEN, qui plonge ses racines dans l’histoire du mouvement ouvrier français, est restée indépendante de l’Etat et des partis politiques ; elle respecta dans son fonctionnement la démocratie ouvrière et fut la seule organisation à proposer, avec la Table Ronde, une solution démocratique au problème algérien et s’est prononcée dès son congrès de novembre 1954 pour l’émancipation du peuple algérien.


L’ENFANT DE LA HAUTE PLAINE
HAMID BENCHAAR

L’HARMATTAN (2014)

Zine, un petit garçon de sept ans de la plaine Er-Mila dans les Aurès, assiste, avec son regard d’enfant, à la descente aux enfers de sa famille prise dans la tourmente de la guerre. Nous sommes en 1958 et la guerre d’Algérie est entrée dans sa quatrième année.
Tortures, viols et tueries s’abattent du jour au lendemain sur de paisibles paysans de cette région qui fut à la pointe de la lutte pour l’indépendance.


TRAUMATISMES DE GUERRE, DU RACCOMMODEMENT PAR L’ÉCRITURE
CORINNE CHAPUT LE BARS
L’HARMATTAN (2014)

L’injonction à se réjouir plutôt qu’à se plaindre, conduisent parfois les traumatisés de guerre à taire leurs souffrances, jusqu’à ce que, pour certains, des facilitateurs de paroles ou des déclencheurs d’écriture puissent produire des effets de « raccommodement ».
Concept qui désigne l’ensemble des aptitudes du sujet à mieux accepter ses traumatismes, à se réparer des dommages causés, à ajuster sa vie à leurs effets, à les rendre présentables aux autres et à se réconcilier avec celui que la guerre l’a fait devenir.


SOLEILS D’ALGÉRIE, JE NE SUIS PAS ENCORE REVENUE
NELLY LESELBAUM

L’HARMATTAN (2014)

Empreintes indestructibles d’une culture originelle, ces évocations sont autant de jalons dans le cours d’une vie. Une vie ordinaire, dont l’auteur entend laisser des traces.
Soleils d’Algérie voudrait éveiller chaque lecteur à la persistance de la culture originelle et des héritages rémanents de la terre natale tout au long de la vie.


ITINÉRAIRE D’UN HARKI, MON PÈRE
MICHEL MESSAHEL

L’HARMATTAN (2014)

Durant cinq ans, l’auteur a collecté les témoignages de ceux qui ont connu, parfois en payant de leur personne, cette part d’ombre du XXè siècle : l’histoire des Harkis.
Il s’est attaché à restituer la tragédie des siens, de la vie paisible de Borély-la-Sapie, petit village d’Algérie marqué par les traditions orales, jusqu’à l’arrivée en métropole, en passant par les événements tragiques de la guerre d’indépendance.


LES RÉSISTANCES PIEDS-NOIRES À L’OAS
BERNARD ZIMMERMAN

L’HARMATTAN (2014)

L’histoire des Européens d’Algérie – les Pieds-Noirs −  est encore l’objet de tabous ; la question des résistances pieds-noires à l’OAS en est un. S’appuyant sur des travaux dispersés de diverses disciplines et des témoignages de Pieds-Noirs, le constat est fait ici qu’il y a bien eu des résistances pieds-noires à l’OAS, résistances multiformes, manifestées dans tous les milieux de la société européenne de la colonie. Ce constat va à l’encontre des idées reçues ayant cours encore dans la société française qui, trop souvent, ne fait pas le partage entre Pieds-Noirs et OAS. Cet essai tente d’éclairer l’origine de ces représentations réductrices, pointe la part de responsabilité du silence des historiens et note les conséquences de cet abandon de terrain aux Ultras de l’Algérie française. Il donne surtout la parole à ceux qui sont restés des invisibles de l’histoire jusqu’à nos jours.


GUERRE D’ALGÉRIE, DES MOTS POUR LE DIRE
CATHERINE BRUN

CNRS EDITIONS (2014)

C’est un lieu commun que les relais médiatiques et les commentateurs pressés manient encore avec gourmandise : la guerre dite d’Algérie aurait été une « guerre sans nom ». Dès l’origine, ce conflit a mobilisé des termes très divers visant à masquer la guerre derrière une prétendue « affaire intérieure » : dire ou écrire « événements », « pacification », « maintien de l’ordre », « opérations de police », ce n’est pas la même chose que de dire ou écrire « révolution », « guerre d’indépendance », « guerre de libération ». Pour chacune de ces options verbales, quels locuteurs, quand, où, pourquoi ? Quelle valeur d’usage ? Les textes rassemblés ici émanent d’universitaires, d’intellectuels, d’artistes : Étienne Balibar, Mathieu Belezi, Slimane Benaïssa, Messaoud Benyoucef, Catherine Brun, Jean Daniel, Daho Djerbal, Fatima Gallaire, Jeanyves Guérin, Jacques Guilhaumou, Pierre Guyotat, Julien Hage, Daniel Lançon, Francine Mazière, Gilbert Meynier, Edgar Morin, Bernard Noël, Nathalie Quintane, Régine Robin, Todd Shepard, Pierre Vermeren. Ils s’attachent à penser la charge souvent brutale, toujours vive, de termes dévoyés, de silences subis, d’abus de langage. Ils manifestent la diversité et la concurrence de désignations irréductibles et irréconciliables. Ils dénoncent les unanimismes de façade. Ils récusent les réductions et les simplifications consensuelles. Ils lient cette histoire et notre présent.
Catherine Brun est maître de conférences en littérature à la Sorbonne nouvelle – Paris 3. Ses travaux portent sur la littérature et le théâtre du deuxième xxe siècle, et leur rapport au politique. Derniers ouvrages : Engagements et déchirements, les intellectuels et la guerre d’Algérie (IMEC/Gallimard, 2012) ; Algérie : d’une guerre à l’autre (PSN, 2014).


UN PITON SÉPARÉ DU MONDE
CLAUDE GEORGES PICARD
LES EDITIONS DU NET (2013)

Claude Georges Picard apporte ici le témoignage d’un soldat « appelé », chasseur alpin, envoyé, en 1961, lors des «événements d’Algérie» sur un piton de Kabylie, dans un poste militaire isolé au coeur de la zone rebelle, à 1200 m d’altitude dans la neige hivernale et sous le soleil accablant de l’été, remplissant à la fois son devoir de soldat et celui d’instituteur-infirmier-écrivain public improvisé dans un village kabyle entièrement acquis à la rebellion. « Encore un accrochage dans le village avec les fells. Leur pouvoir d’évanouissement est magique. Ne dit-on pas disparaître par enchantement. A la première rafale ils se fondent dans la nuit, se volatilisent et nous restons comme des cons, seuls et désemparés sur le terrain. Ils doivent bien rire, planqués dans la forêt, enterrés dans leurs caches invisibles…Les lendemains d’accrochage, toujours beaucoup d’appréhension en descendant dans le village. Entre le soldat de nuit, qui n’hésiterait pas à tirer et le gentil soldat qui soigne, apprend à lire et compter, je m’y perds. Lequel est le vrai ?»
Un témoignage unique, sans la moindre concession sur les faits et une interrogation profonde sur le drame de conscience qui fut celui de la jeunesse de l’époque. Témoignage qui a fait l’objet en avril 1984 , de cinq émissions à France-inter : « Le Passé singulier », de Michel Winock et en 1992 d’une lecture de certains passage par Richard Berry sur France 2 dans « Envoyé Spécial ».
« Ce manuscrit édité par les EDITIONS DU NET est unique en son genre. J’ai déja publié trois de ses prédécésseurs au CNRS. À ma connaissance il est un des rares à dire ce qu’il tente de faire pour saisir sa hiérarchie contre l’abus des tortures et autres exactions. » Jean-Charles Jauffret.
Né en 1937, Claude Picard, jeune appelé en Algérie en 1961 livre un témoignage poignant d’une période qui a bouleversé à jamais son existence


LA GUERRE D’ALGÉRIE ET LES MEDIAS
QUESTIONS AUX ARCHIVES (2013)

De nombreux travaux ont étudié la guerre d’Algérie sous l’angle politique, militaire et économique mais peu ont utilisé les médias comme source d’information et d’étude. Cet ouvrage rassemble des textes proposés par les institutions (ECPAD, Ina, BnF, Gaumont Pathé Archives) qui conservent des archives relatives aux images et aux sons de cette guerre.
Des parcours de recherche, qui se réclament de l’analyse historienne, sont ensuite présentés, dont les sources ont été les images et les chansons. L’ensemble de ces articles privilégie la description de méthodes et de problématiques novatrices. Ils portent un regard singulier sur la représentation des événements entre 1954 et 1962 ou sur leur mémoire. Ces travaux, qui intéresseront tout lecteur curieux, visent à initier de futurs travaux et à participer à la construction d’une histoire de la guerre d’Algérie par les médias.


LA KABYLIE EN FEU
CHRISTIAN SICARD
EDITIONS GEORGES SUD (2013)

Le 15 mars 1871, le bachaga Mohamed El Mokrani seigneur de la Medjana, déclenchait contre la présence française en Algérie la plus formidable insurrection depuis Abdelkader, exilé en Syrie en 1855.
L’état-major d’Alger que la guerre avec la Prusse a privé de ses meilleures troupes au profit du théâtre d’opérations métropolitain ne sait comment faire face à une situation chaque jour plus critique.
A Tours, puis à Bordeaux, le gouvernement de la Défense nationale multiplie les directives et les nominations aussi maladroites qu’intempestives. Le gouvernement de Thiers au prise avec la Commune de Paris sera long à réagir. Laissées seuls face à la rébellion, colons et armée d’Algérie s’organisent pour survivre. C’est l’angoisse et l’héroïsme au quotidien des acteurs de cette époque troublée que ce livre tente de faire revivre.


TEMPS NOIR N°16 : « LA GUERRE D’ALGÉRIE DANS LE ROMAIN NOIR »
EDITIONS JOSEPH K. (2013)

– Que signifie écrire sur la guerre d’Algérie par Benoît Falaize
– Polar et histoire par Dominique Manotti
– Comment raconter la guerre d’Algérie dans le roman noir ?

Table ronde animée par Gérard Meudal avec François Muratet, Francis Zamponi, Barouk Salamé, Benoît Falaize, Dominique Manotti et Anissa Belhadjin


MONZAMI
ALAIN RAFESTHAIN
EDITIONS LA BOUINOTTE (2013)

Ils étaient les  » Monzami « … Dans la France de la fin des années 40, c’est ainsi que l’on nommait ces colporteurs arabes, combattants rescapés, qui sillonnaient les campagnes en vendant de maigres effets. Une nuit froide, l’un d’eux demanda l’hospitalité à Edmond et Simone, les boulangers de Presly. Au petit matin, Monzami laissa derrière lui une montre pour remercier ses hôtes. Elle ne quittera plus François, leur enfant, qui la reçut pour sa communion. Bien des années plus tard, c’est à cette montre que celui-ci se raccrocha, blessé grièvement lors de son premier accrochage en Algérie. On l’y avait envoyé pour maintenir un ordre, celui des colons, qu’il ne comprenait pas.
Ce roman magnifique raconte une génération sacrifiée pour une guerre qui n’avoua jamais son nom. C’est l’histoire d’une résurrection, par la force de l’amour et la puissance évocatrice des souvenirs de l’enfance, tandis que s’écroulent les dernières fondations d’une civilisation rurale en déshérence. Alain Rafesthain nous fait partager avec tendresse et pudeur le destin de ces hommes et de ces femmes à la croisée de l’histoire et livre un salutaire message de tolérance et d’espoir.


HISTOIRE DE DANIEL V.
PIERRE BRUNET
ÉDITIONS SIGNES ET BALISES (2013)

“De son visage, de son corps, après tant d’années, j’ai presque tout oublié. J’avais une seule photo de lui, il y a longtemps que je l’ai perdue. C’était une photo de groupe, prise au cours d’une des rares patrouilles que nous ayons menées ensemble pendant mon bref séjour à Rio Salado. Son visage s’y fondait en profil perdu sur l’horizon flou des collines ; seule sa main droite, posée bien à plat sur le chargeur du pistolet-mitrailler, parvenait, quand je regardais cette photo, à accrocher des bribes de mémoire.” Algérie – juin 1962 Les souvenirs de ce printemps à la fois chaotique et violent refluent à la mémoire du narrateur. Qui était Daniel V., engagé volontaire dans l’armée française, ce jeune homme avec qui il n’a pas eu le temps de nouer amitié ? Au fil des années, les traces des événements se sont mêlées et diluées. Plus de quarante ans après, quelle part ont la mémoire et l’imagination – se confondant parfois, jusqu’au bord de la folie ?


DE L’ALGÉRIE À L’AFGHANISTAN
BERNARD GAILLOT
ÉDITIONS NUVIS (2013)

De l’Algérie à l’Afghanistan Après Tazalt, avons-nous pacifié Tagab ? Bernard GAILLOT Préface du général Georgelin « Cet ouvrage original met en perspective deux campagnes de pacification et rend assurément plus intelligible une opération militaire récente, difficile et complexe qui nous a beaucoup interrogés. » André PALLUEL GUILLARD, historien, Professeur honoraire à l’université de Savoie et aux Etats-Unis. « Dans ce livre, on voit les choses à la fois de l’extérieur, avec clarté, et de l’intérieur, avec le c ur. La comparaison entre l’Afghanistan et l’Algérie est complète, claire, précise et pertinente. » Henri HUDE, écrivain et philosophe français, professeur aux Ecoles de Saint-Cyr Coêtquidan. « A la lecture de ce livre, j’ai revécu une aventure humaine hors du commun où se mêlent les joies et les peines, la tension des combats et la plénitude du devoir accompli. Au-delà de la réflexion sur les conflits contemporains que l’ouvrage suscite, il faut y voir un émouvant hommage aux soldats français. » Colonel Vincent PONS, commandant du groupement tactique interarmes BLACK ROCK en Kapisa en 2010. « Lecture hyper intéressante et passionnante. Lorsqu’on commence la lecture, on a du mal à lever les yeux du texte avant la fin ! » Capitaine Valéry VINSON, commandant d’unité en Kapisa en 2010


LES CANONS DU CIEL
FRANCIS DUCREST
ÉDITIONS ALPICREST (2013)

Appui-feu en Kabylie… Durant la guerre d’Algérie, l’appui de l’aviation s’est révélé indispensable pour les combattants terrestres. Au cours de leurs missions d’appui-feu en Kabylie ou dans les Aurès-Nementcha, les équipages d’avions et d’hélicoptères ont subi eux aussi des pertes, même si elles se sont révélées sans commune mesure avec celles des tro-sols, comme on appelait les troupes au sol. Il n’empêche que certains pilotes ont connu eux aussi le traumatisme du combat.
Francis Ducrest était l’un d’eux. Au point qu’il décida de quitter l’armée de l’Air, mettant fin à une carrière militaire prometteuse, pour devenir pilote de ligne. Une question, un devoir de conscience.


CAMUS ET LE TERRORISME
JEAN MONNERET
ÉDITIONS MICHALON (2013)

« J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément dans les rues d’Alger par exemple, et qui peut un jour frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. » En condamnant la terreur comme système politique et arme de guerre, Camus est devenu le bouc émissaire de l’intelligentsia. La fameuse apostrophe par laquelle il honnit le terrorisme a été souvent déformée ; elle lui est toujours reprochée. À ses yeux, le terrorisme est le fléau de notre époque. L’organisation terroriste, parce qu’elle s’attaque à des civils innocents, parce qu’elle postule la diabolisation de l’adversaire et met en avant l’idée de responsabilité collective, reproduit ce qu’elle voulait abolir : l’arbitraire. Elle joue toujours contre la justice. Camus a distingué le terrorisme révolutionnaire et le terrorisme d’État, mais pressenti qu’on pouvait passer de l’un à l’autre.
« Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente. » Comme l’écrivit La Bruyère, il apparaît de temps en temps sur la surface de la Terre des hommes rares. Tel fut Albert Camus. Ennemi du terrorisme d’État, ennemi du terrorisme tout court, il fut la voix de ceux que l’on privait de parole. Pour lui, l’axe fondamental de l’action politique devait être de ne pas consentir au Mal et de ne pas légitimer le meurtre. Une leçon qui ne sera jamais perdue.


LA GUERRE D’UN GENDARME EN ALGÉRIE
MAURICE GILBERT
ÉDITIONS L’HARMATTAN (2013)

Durant dix années, dont sept de guerre, des territoires les sahariens aux départements algériens, des combats dans l’Ouarsenis contre l’ALN aux enquêtes judiciaires lors des attentats du FLN ou de l’OAS, l’auteur décrit l action quotidienne des gendarmes au contact des populations musulmanes, juives, européennes et des militaires.
Il dépeint une Algérie complexe et trouve des espoirs de fraternité entre les peuples dans sa confrontation avec les plus extrêmes des violences.


REPENSER L’ALGÉRIE DANS L’HISTOIRE
TAHAR KHALFOUNE, GILBERT MEYNIER
BIBLIOTHÈQUE DE L’IREMMO (2013)

Ce livre est composé d’une étude qui inclut l’histoire de l’Algérie dans le temps long via notamment sa phase coloniale, d’un bilan de l’Algérie indépendante, et de documents officiels indiquant que l’histoire commune franco-algérienne reste un enjeu politique majeur et que les deux Etats tentent de contrôler la recherche et l’écriture de l’histoire et de les instrumentaliser à des fins politiques.


MEKTOUB – DESTINS ENCHEVÊTRÉS
ALIL GOUDJIL
EDITIONS L’HARMATTAN (2013)

Même si les armes se sont tues depuis des décennies, la guerre d’Algérie n’est pas terminée.
Par ses conséquences humaines, ce conflit fratricide, le plus complexe du XXe siècle, alimente encore d’âpres controverses entre (et au sein) des deux camps.
Dans ce récit, tiré de faits réels, les acteurs du drame s’affrontent en un combat douteux.
Evelyne exige une vengeance, Saïd, le harki à la grande âme, souhaite revoir la terre de ses ancêtres…
Mektoub !


UN JEUNE KABYLE FACE AUX HORREURS DE LA GUERRE D’ALGÉRIE
KACI BOUCHAÏB

L’HARMATTAN (2013)

1956 dans le massif du Babor, la guerre atteint le village de Beni Dracene.
Attachés à leurs coutumes kabyles, les habitants de ce village ont d’abord coopéré avec les Djounouds kabyles de la wilaya 3.
En 1957, ceux-ci sont remplacés par des Arabes de Djidjelli dits Jouajels, qui s’imposent par la terreur.
En 1959, les hommes du village se révoltent et s’engagent comme harkis. La moitié d’entre eux sera massacrée en 1962.
L’auteur se souvient.


LES EVENEMENTS D’ALGÉRIE EXPLIQUÉS À MON FILS
LOUIS ESPARZA
EDILIVRE (2012)

Après avoir servi en Algérie, l’auteur nous confie dans cet ouvrage beaucoup plus que de simples souvenirs.
Embrassant dans une même vue plus d’un siècle d’Histoire, il remonte jusqu’aux origines du pays, évoque l’action de Talleyrand, la conquête de l’armée française, puis décrit sous des angles à la fois personnels et factuels les événements qui ont conduit à l’indépendance de l’Algérie.
Il déroule ainsi jusqu’à nos jours le fil d’une chronique où se mêlent anecdotes, témoignages et réflexions.


HISTOIRE SECRÈTE DE L’ALGÉRIE INDÉPENDANTE
MOHAMED SIFAOUI
NOUVEAU MONDE ÉDITIONS (2012)

En cette période de « révolutions » arabes et au moment du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, ce pays continue d’être contrôlé par des services secrets omniprésents qui suscitent fantasmes et interrogations. Cette enquête raconte pour la première fois l’histoire tumultueuse de la Sécurité militaire algérienne, (devenue en 1990 le Département du renseignement et de la sécurité DRS), en mettant à nu certaines de ses pratiques liens entretenus un temps par les services algériens avec des organisations terroristes (l’ETA) et avec des milieux du grand banditisme (le gang des Lyonnais), assassinats d’opposants (Khider, Krim, etc.), implication dans l’élimination du président Mohamed Boudiaf le 29 juin 1992, dans la mort des moines de Tibhirine, etc. Tout en rappelant les crimes des Islamistes, l’auteur apporte, sans manichéisme, un regard nouveau sur la guerre civile ayant ensanglanté l’Algérie durant les années 1990. Ce livre permet également de découvrir les dessous de la guerre que se livrent l’Algérie et le Maroc à propos du Sahara occidental, les détails sur l’assassinat, en 1987 àParis , d’André Ali Mecili, un avocat franco-algérien. Il revient sur la personnalité et le rôle des différents patrons dé rviêe e Abdelhafid Boussouf, leur fondateur, à Mohamed Mediène aliasToufik, qui les dirige depuis 1990. Riche en révélations et témoignages inédits, cet ouvrage relate l’histoire des cinquante années d’une Algérie indépendante sous l’emprise d’une police politique aussi opaque qu’omniprésente, qualifiée par beaucoup d’Algériens de « premier parti politique du pays ». Résultat de plusieurs entretiens avec des responsables civils ou militaires, de rencontres avec d’anciens officiers des « services », cette enquête décrit le rôle joué par le renseignement militaire dans l’histoire du Mouvement national algérien, et sur son utilisation par les hauts gradés comme instrument de pouvoir d’un régime autocratique qui a beaucoup de mal à s’ouvrir à la démocratie.


MIRAGE DE LA CARTE
HÉLÈNE BLAIS
FAYARD (2012)

Lorsque les troupes françaises débarquèrent à Alger en 1830, le territoire qui s’étendait devant eux leur était à peu près inconnu. Quelques récits de voyageurs, les traités des géographes antiques : le bagage était mince. La conquête allait commencer, mais aucun Français ne savait ce qu’était l’Algérie. Quelles étaient ses limites, à l’est et à l’ouest, en direction de la Tunisie et du Maroc ? Fallait-il se contenter d’occuper une bande de terre côtière ou pénétrer en direction du mystérieux Sahara ? Comment établir des frontières dans les confins traversés par des populations nomades ? Et, dans l’immédiat, sur quelles cartes s’appuyer pour assurer le contrôle du territoire, identifier les populations locales et nommer les régions occupées ? Mirages de la carte renouvelle en profondeur l’histoire de la conquête de l’Algérie, en suivant au plus près les travaux des géographes et des cartographes chargés d’arpenter ce territoire et d’en tracer les contours dans le sillage de l’armée.
Hélène Biais montre que la géographie coloniale sert à prendre possession d’un territoire, aussi bien militairement que symboliquement, mais qu’elle ne se réduit pas à imposer une domination. En nous conviant à l’invention de l’Algérie coloniale, à la croisée des pratiques savantes et des ambitions impériales, ce livre original et novateur démontre brillamment comment l’histoire des savoirs peut renouveler celle des empires coloniaux.


L’AFFAIRE ALGÉRIENNE
CLAUDE GÉRARD
LES ÉDITIONS DE L’OFFICINE (2012)

Après un demi-siècle d’indépendance, une certaine ignorance de l’Histoire de ce pays, si proche et si lointain, demeure le lot de la majorité des Français et même des Algériens. Passions et désillusions alternent des deux côtés de la Méditerranée, brouillant ainsi une vision claire et exempte d’a priori.
Avec L’Affaire Algérienne, Claude GERARD, spécialiste reconnu de l’Algérie (pour y avoir séjourné de nombreuses années) nous livre son cinquième ouvrage, toujours aussi brûlant, en réalisant une synthèse éclairée par des chronologies bilatérales. Il nous fait vivre des moments d’histoire : * les circonstances ayant conduit à l’intervention française en 1830, * les réussites, aussi bien que les difficultés et les échecs sont analysés sans parti pris à partir de faits souvent méconnus. C’est ainsi que l’auteur nous rappelle notamment : * qu’en 1865 la nationalité française est reconnue à tous les musulmans d’Algérie… sous condition de se placer sous l’égide de la loi civile française, * qu’en 1894, l’Institut Pasteur ouvre ses portes à Alger !
L’Affaire Algérienne constitue un ouvrage de référence utile pour mieux comprendre l’engrenage qui a provoqué la guerre et la teneur des problèmes d’aujourd’hui.


JOURNAL D’UN PRISONNIER
GÉNÉRAL ANDRÉ ZELLER
TAILLANDIER (2012)

Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, André Zeller, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, participe au coup d’État d’Alger avec les généraux Challe et Jouhaud, bientôt rejoints par le général Salan. Ce coup de force vise à maintenir l’Algérie dans la République française. Le 23 au soir, le général de Gaulle apparaît en uniforme à la télévision. Ses formules choc donnent un coup d’arrêt à l’opération : « Un pouvoir insurrectionnel s’est installé en Algérie par un pronunciamiento militaire. Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite… Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer la route de ces hommes-là… » En métropole, l’opinion est lasse du conflit algérien. Le 25 avril, le putsch est un échec. Le 6 mai à Alger, André Zeller se met à la disposition de l’autorité militaire. Incarcéré à la prison de la Santé, il est condamné à 15 ans de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques par le haut tribunal militaire. Transféré à la maison centrale de Clairvaux puis à la prison de Tulle, il sera libéré par décret du président de la République le 13 juillet 1966, à l’âge de 68 ans. « Au fil des jours de sa captivité, André Zeller va noter ses conditions de vie, ses joies et ses déceptions, mais aussi ses réflexions sur la vie politique, sur l’armée, sur la situation mondiale, confronter ses actes à ses convictions.
Ce journal de captivité nous présente ainsi l’autoportrait d’un de ces vaincus du processus de sortie de la crise algérienne, brisé par une raison d’État qu’il n’a pas acceptée, mais somme toute assez différent de l’image stéréotypée du militaire aux vues “expéditives et limitées” qu’en a conservé l’histoire. » Serge Berstein.
Édition établie et annotée par Bernard Zeller, fils du général Zeller.


TÉMOIGNAGES ALGÉRIE 1955-1962
ALAIN DESAULTY
ÉDITIONS PERSÉE (2012)

Le conflit algérien a duré plus de huit années. La multiplication des attentats a d’abord conduit à des actions de maintien de l’ordre puis à des opérations de pacification.
Sous ce vocable se cachait une guerre civile, les Algériens étant partagés entre les volontés indépendantistes et l’attachement à la France.
Nos hommes politiques, par leurs hésitations, firent durer les épreuves et perpétuer les drames. L’arrivée du général de Gaulle provoqua un espoir de règlement rapide et un véritable élan de fraternité.
Le nouveau Président renonça à maintenir l’Algérie au sein de la République, considérant que l’indépendance était nécessaire pour une paix durable.
Et l’issue de la guerre fut longue et tragique.


LES RÉPROUVÉS DE LA RÉPUBLIQUE
ALEXIS VIGNON
ÉDITIONS PERSÉE (2012)

En 1985, la communauté des Pieds-noirs fit appel aux services secrets français pour enquêter sur le meurtre de deux des leurs dans le sud de la France.
Le commandant Schultz, ancien directeur de la DST et vétéran de la guerre d’Algérie, fut chargé d’élucider discrètement l’affaire. En enquêtant, il découvrit des méfaits commis lors de la révolte populaire des Berbères dans le Constantinois en 1945, au retentissement médiatique conséquent pour de hautes personnalités de l’État.
L’analyse implacable des faits d’alors rend les dirigeants versaillais des IIIe et IVe Républiques responsables de l’échec de la colonisation jusqu’en 1962. Sont particulièrement incriminés les dirigeants de la SFIO, se disant progressistes, démocrates et respectueux des Droits de l’Homme, qui donnèrent les « pleins pouvoirs » à l’armée, se déchargeant ainsi de toute responsabilité sur une simple mission de « maintien de l’ordre ».


HISTOIRE DE L’ALGÉRIE À LA PÉRIODE COLONIALE
S. THÉNAULT, A. BOUCHÈNE, O. SIARI TENGOUR ET JP. PEYROULOU
ÉDITIONS LA DÉCOUVERTE (2012)

A l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, les Editions La Découverte (Paris) et les Editions Barzakh (Alger) publient conjointement et simultanément cet ouvrage collectif destiné à un large public sur l’histoire de l’Algérie à la période coloniale (1830-1962). En effet, en France comme en Algérie, celle-ci reste souvent mal connue des non-spécialistes, alors qu’elle est essentielle pour mieux comprendre la situation actuelle dans les deux pays, ainsi que leurs relations depuis l’indépendance en 1962. Or, depuis les travaux pionniers de Charles-André Julien et Charles-Robert Ageron, malgré la multiplication des publications, on manquait d’une vaste fresque synthétique de cette histoire, rendant compte des travaux les plus récents.
Ce livre, écrit principalement par des historiens (algériens, français et d’autres nationalités), a donc pour but de mettre à disposition des lecteurs une histoire partagée et critique de cette période historique, qui tienne compte des interrogations actuelles des sociétés sur ce passé. Cet ouvrage replace ainsi la guerre d’indépendance dans le temps long de la période coloniale, car c’est bien dans cette longue durée que le conflit s’enracine. Il permet ainsi de rendre compte des résultats des nombreux travaux de recherche novateurs conduits sur la période comprise entre la conquête et le début de cette guerre. Dans ce cadre historique, l’ouvrage entend questionner comment l’histoire de ces deux pays et de ces populations s’est nouée, dans des rapports complexes de domination et de violence, mais aussi d’échanges, dans les contextes de la colonisation puis de la décolonisation. Il s’agit enfin d’interroger les héritages de ces cent trente-deux ans de colonisation qui marquent encore les sociétés algériennes et françaises.


LES FRANÇAIS D’ALGÉRIE
PIERRE NORA
ÉDITIONS REGAIN DE LECTURE (1961, réédité en 2012)

Cet essai a paru en mars 1961, au moment le plus tragique de la guerre d’Algérie : au lendemain du référendum sur l’autodétermination, qui ouvrait la voie à une négociation sur l’indépendance, et à la veille de l’insurrection du « quarteron de généraux », comme l’avait baptisé le général de Gaulle, décidé à mobiliser les Européens pour conserver l’Algérie française. Une réaction inattendue lui vint de Jacques Derrida, dont il avait été le condisciple en khâgne et qui était resté un ami. En cinquante pages manuscrites truffées de notes, celui-ci, pour l’unique fois de sa vie, prenait appui sur ce livre pour se mettre à jour avec son Algérie natale. Ce texte est pour la première fois présenté aux lecteurs, dans cette nouvelle édition des Français d’Algérie.
Pierre Nora est né le 17 novembre 1931 à Paris. Licencié ès lettres et en philosophie, agrégé d’histoire, il enseigne à la fin des années cinquante en Algérie avant de devenir pensionnaire de la fondation Thiers en 1961. Il intègre quatre ans plus tard l’Institut d’études politiques de Paris en tant que maître assistant. Soucieux d’effectuer dans un même temps « un travail d’essayiste » et « d’enquêteur du présent », Pierre Nora a l’idée de « publier tels quels les documents d’archives montés par des historiens et rendu accessibles au grand public ». Christian Bourgois, chez Julliard, est favorable au projet et lance, avec succès, la toute nouvelle collection « Archives » en 1964. Remarqué par Claude Gallimard, Pierre Nora rejoint la NRF en 1972, et réussit le difficile pari de poursuivre une double carrière dans le milieu universitaire et au sein des Éditions. Au début des années 1980, Pierre Nora fonde en compagnie de Marcel Gauchet la revue Le Débat. Peu après, l’éditeur entreprend un autre chantier d’envergure, « Les Lieux de Mémoire ». Le travail de Pierre Nora, déjà salué par la remise des prix Diderot-Universalis en 1988, Louise Weiss Bibliothèque nationale en 1991 et du Grand prix national d’histoire (1993). Pierre Nora a été reçu à l’Académie française le 7 juin 2001. En février 2012, le Prix Montaigne lui est décerné pour son ouvrage Historien public et pour l’ensemble de son œuvre.


FRONTIÈRES
ALAIN GUILLOU
ÉDITIONS L’HARMATTAN (2012)

Un petit village à la frontière algéro-tunisienne pendant la guerre d’Algérie. Des hommes et des femmes d’horizons divers sont entraînés malgré eux dans le tourbillon des événements. Chacun détient une vérité qu’il voudrait unique et qui se heurte sans cesse à la vérité de l’autre.


666 THÈSES ET MÉMOIRES EN LANGUE FRANÇAISE SUR LA GUERRE D’ALGÉRIE, 1954 1962
MAURICE SARAZIN
ÉDITIONS L’HARMATTAN (2012)

Cet essai bibliographique recense des thèses et mémoires universitaires ayant pour sujet la guerre d’Algérie et consultables dans les bibliothèques universitaires des villes de soutenance. Sans prétendre à l’exhaustivité, ce relevé permet de constater les directions prises par la recherche sur ce sujet dans les années 1960-2011 et de mesurer ce qu’il reste à faire sur des voies inexplorées.


APPELÉ, RAPPELÉ, MAINTENUOU LE DRAME DU SOLDAT D’ALGÉRIE
GEORGES MUTH
ÉDITIONS PERSÉE (2012)

L’histoire d’un soldat pendant la guerre d’Algérie. Les combats, les tortures, les amitiés et aussi un grand amour. Cinquante ans après l’indépendance algérienne, ce roman rédigé par un ancien soldat plonge le lecteur dans la réalité vécue au quotidien. Par-delà les événements historiques et leur complicité géopolitique, ce sont aussi les émotions, les sentiments, les certitudes qui se muent en doutes, les interrogations sur le sens des relations entre les êtres et entre les peuples qui transparaissent et invitent tout un chacun à la réflexion.
Georges Muth, né dans l’Est de la France en 1934, est aujourd’hui retraité du secteur l’automobile. En 1959, la première parution de son roman a été saisie et interdite à la vente pour propos antimilitaristes. C’est une version retravaillée qu’il nous présente ici.


PASSÉ SOUS SILENCE EN ALGÉRIE
BERNARD NICOLAS
ÉDITIONS L’HARMATTAN (2012)

Témoignage d’un « appelé » embarqué à Marseille le 15 juillet 1957 Bernard Nicolas HISTOIRE MÉMOIRES, RÉCIT HISTORIQUE MAGHREB, MONDE ARABE, MOYEN ORIENT Algérie Très peu d’ouvrages sur la Guerre d’Algérie ont relaté la vie journalière d’un militaire « appelé », sur le terrain, dans les zones à risques de ce conflit. Bernard Nicolas, sergent à la 8e Cie du 8e RIM dans le sud oranais, années 1957/1958, nous en fait ici partager le quotidien, sans craindre d’aborder les sujets tabous : les interrogatoires, la torture, les « corvées de bois », ainsi que le comportement parfois déshonorant de militaires de carrière.


ALGÉRIE MON AMOUR
PAUL OLLIER
ÉDITIONS L’HARMATTAN (2012)

1960–1962 : 2 ans, 24 mois, 730 jours. 730 lettres écrites avec une régularité de métronome, non par défi ou serment, mais par besoin et nécessité. Besoin de tout dire d’événements qui appartiendraient un jour à l’histoire, de ne rien cacher, même si l’inquiétude de la destinataire est à la clef. Journal épistolaire que cette chronique au jour le jour de la vie d’un appelé, comme les 1 400 000 jeunes Français du contingent qui firent leur service militaire en Algérie de 1954 à 1962, mais qui ne connurent pas tous la même expérience de ce « maintien de l’ordre » : la guerre n’exista que longtemps après sa fin. Le destin militaire plaça l’auteur dans un secteur dangereux, celui de la frontière tunisienne, mais à un poste qui l’était moins, celui de responsable chiffre du bataillon, au coeur des informations les plus secrètes, dans une unité en charge du poste de Sakiet sur la frontière même. Là il fit la découverte de la guerre, telle qu’il ne pouvait l’imaginer : quadrillage, ratissage et accrochages, mais aussi intervention de l’aviation, de l’artillerie, des blindés, déplacement des populations, ramassage des suspects et leur fouille, torture suivie de la « corvée de bois », embuscades qui tuent les copains, garde nocturne avec la peur au ventre, mesquinerie de la vie militaire, chaleur et manque d’eau mais aussi froid et boue. Par-dessus tout, ce fut la découverte d’un pays magnifique et d’une misère insondable, d’un peuple déchiré et accueillant, avec toute la révolte et l’indignation d’un jeune homme plein de l’idéal humaniste, mais stoppé dans son élan et ses projets d’avenir.
Paul Ollier débuta comme instituteur au sortir de l’École Normale de Montbrison (Loire). Au retour du service militaire il enseigna longuement au collège de Boën-sur-Lignon (pays d’Honoré d’Urfé) et reprit les études universitaires. Après l’agrégation, il fut chargé de cours de littérature comparée à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne et termina sa carrière à l’antenne stéphanoise de l’IUFM de Lyon. Engagé dans le mouvement associatif, il fut cofondateur de la MJC du pays d’Astrée et son président pendant dix ans.


UNE VIE SANS PROMESSE…
MARIE JACOMIN
YVELINE EDITIONS (2012)

Comment devient-on un personnage de roman ? 1961 : rencontre improbable à la gare de Marseille. Ulysse, le voyageur, est un jeune analphabète « libéré du contingent ». La guerre sera-t-elle jamais finie pour lui ? Charles, l’inventeur, est un adolescent, admirateur de Nicolas de Staël, qui veut devenir peintre. Parviendra-t-il à réaliser son rêve ? Pendant plus de trente ans, de Marseille à Bordeaux, les deux hommes vont avancer vers leur destin, tels des funambules oscillant entre réalité et fiction.
Née à Bordeaux, Marie JACOMIN a passé son enfance près de Malagar, le domaine où François MAURIAC venait se ressourcer. Elle connaît bien la vie dans le vignoble girondin dont elle a pu approcher les secrets. Elle a publié Sous le pin parasol, Un an sans sebastienne et Les saisons immobiles, trois chroniques girondines situées dans le village de Castejac.


PAROLES DE LA GUERRE D’ALGÉRIE
JEAN-PIERRE GUÉNO
SOLEIL (2012)

La fin des années 1950. En pleine insouciance des Trente Glorieuses. En cette seconde moitié de vingtième siècle et de toute fin du Baby Boom, les premiers ordinateurs font leur apparition sur notre territoire, les disques d’Elvis Presley déferlent, Dalida triomphe, l’Europe des Six voit le jour et les premiers puits de pétrole jaillissent dans le Sahara. A la même époque, la France et l’Algérie basculent dans une guerre atroce qui ne dira que trop récemment son nom.
Un conflit accompagné dans les deux camps de toutes les horreurs, de tous les excès, de toutes les exactions. Pris dans la tourmente de la torture physique ou psychologique, des civils ordinaires, des appelés, des militaires, des étudiants algériens résidant en Métropole ou en Algérie… envoyaient leurs témoignages à des journaux, à la justice ou à leurs proches. Aujourd’hui , ces récits écrits il y a plus de cinquante ans et qui semblent pourtant surgis d’un autre âge, celui des ténèbres de l’inquisition, ont une valeur essentielle : ils nous rappellent que la barbarie peut toujours être activée dans les coulisses feutrées de nos démocraties.
Un ouvrage monumental sur l’histoire de l’Algérie pendant la colonisation française.
On ne pouvait s’attendre à mieux. Au milieu des dizaines d’ouvrages publiés à la faveur du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, Histoire de l’Algérie à la période coloniale 1830 -1962 se veut un livre qui s’inscrit dans le temps long. A travers plusieurs séquences historiques qui ont marqué pour certaines l’histoire algérienne, les auteurs interrogent, dépouillent, expliquent et vont au fond des événements avec une lecture clair, impartiale et novatrice.
Dirigé par Abderrahmane Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari-Tengour et Sylvie Thénault, ce livre collectif coédité par La Découverte et Barzakh sans doute Original est cet ouvrage, en ce sens que le lecteur aura à loisir des 720 pages de choisir les sujets qui l’intéressent pour les lire. Dense donc, ce nouveau livre critique de la période coloniale est écrit principalement par des historiens des deux pays (Algérie, France). Mettre à perspective les rapports complexes de la période coloniale qu’a vécue l’Algérie pour les expliquer est sans doute l’essence de cette fresque historique.
« Cette histoire, en France comme en Algérie, reste souvent mal connue des non-spécialistes, alors que sa connaissance est essentielle pour mieux comprendre la situation actuelle dans les deux pays, ainsi que leurs relations depuis l’indépendance en 1962, lit-on en introduction. (…) On ne peut comprendre les grandes questions que posent la  fin de la colonisation et la guerre d’indépendance sans saisir les enjeux et les modalités de la conquête militaire, de la colonisation, des évolutions des sociétés française et algérienne et de la construction des nationalismes, le tout dans le cadre de la constitution et de la transformation des empires coloniaux dans le monde et de l’histoire politique générale ».
L’ouvrage est partagé en quatre chapitres, dans lesquels on retrouve des études poussées sur des événements les plus saillants et des portraits de résistants et hommes politiques algériens.
Le premier chapitre pose une lumière crue  sur la conquête coloniale et la résistance des Algériens. Le décor de l’Algérie est vite planté pour expliquer le pourquoi de la conquête. Les historiens passent au crible la période de la domination turque. On apprend, selon l’historien Xavier Yacono qu’en 1830, la population algérienne ne dépassait pas 3 millions d’habitants. Majoritairement des ruraux. « Si les Turcs ont pu régner en maîtres sur l’intérieur du pays, c’est grâce à certaines grandes familles locales qui ont su négocier leurs appuis moyennant de vastes apanages et autres avantages matériels », précise les auteurs du premier chapitre. Les premières pages lues on entre très vite dans le vif de la colonisation et de la résistance. L’un ne va pas sans l’autre, car les Algériens n’ont jamais cessé de résister à la brutalité de la colonisation.
Vincent Joly décrit les différentes résistances et révoltes algériennes. Mohamed Brahim Salhi pousse l’analyse sur l’insurrection de 1871. Pour ceux qui souhaitent plonger dans les chiffres de la démographie aux premières années de la colonisation n’ont qu’à se pencher sur l’étude menée par Kamel Kateb.
Lieux et espaces, les acteurs, l’ordre ou le désordre colonial sont aussi décortiqués, étudiés dans cet ouvrage. Dans les voies de l’indépendance, Hocine Malti revient sur le pétrole saharien et Amar Mohand Amer sur les déchirements du FLN à l’été 1962. « Comment centre-trente deux-années d’une colonisation sans équivalent à l’époque contemporaine, dont ce livre à plusieurs voix tente de retracer l’histoire, ont-elles marqué la société algérienne et française ? » s’interrogent dans une postface lumineuse rédigée par Gilbert Meynier et Tahar Khalfoune. « Dans l’Algérie indépendante des années 2010, la prégnace de lhéritage colonial reste une puissante évidence, au point que le pouvoir actuel, depuis les années 1980, est parfois accusé de reproduire à l’encontre de son peuple les pires pratiques du gouvernement général et des grands colons », écrivent ces derniers.
L’ouvrage est dense. Son éclectisme fait qu’on a sous la main plusieurs livres dans un seul.
Kassia G.-A.
Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830 – 1962. Editions La Découverte et Barzakh


LA GUERRE D’ALGÉRIE VUE PAR LES ALGÉRIENS
TOME 1 : DES ORIGINES À LA BATAILLE D’ALGER
DENOEL (2012)

Peut-on raconter autrement l’histoire de la guerre d’Algérie ? L’ambition de ce livre : rapporter, à partir de toutes les sources possibles, un récit, lisible par tous, de cette guerre telle qu’elle a été vécue et relatée par les Algériens, et en premier lieu par les militants et combattants indépendantistes. Comme l’aurait fait, en historien, un hypothétique envoyé spécial français de l’autre côté de « la ligne de front » pendant le conflit.
Ce changement de perspective permet de jeter un regard neuf sur ce que l’on appelle généralement, du côté algérien, la guerre d’indépendance, la guerre de libération nationale ou la Révolution. Qu’il s’agisse des dates essentielles, du nombre des victimes, du déroulement des batailles, du comportement des populations civiles, des rapports entre Européens et Algériens, de l’utilisation de la violence ou de la torture, des objectifs de la lutte ou, bien sûr, des « héros », tous les aspects du comflit, et notamment les plus tragiques, prennent un tour totalement différent et très instructif dès qu’on les considère à partir de ce seul point de vue. Ce qsui permet aussi d’éclairer d’un jour nouveau le destin contemporain de l’Algérie.
Renaud de Rochebrune
Journaliste et écrivain, rédacteur en chef à l’hebdomadaire « Jeune Afrique », est notamment l’auteur de « Les patrons sous l’occupation » (Odile Jacob, 1995).
Benjamin Stora
Historien professeur des universités, est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont « la gangrène et l’oubli », « la mémoire de la guerre d’Algérie » (La Découverte, 1991) et Algérie, 1954-1962 (les Arènes, 2010), ainsi que de nombreux films ou émissions de télévision sur la guerre d’Algérie
Editions Denoël, 446 pages, 23.50 €, en librairie le 13 octobre 2012


LES VIOLENTS DE L’AUTOMNE
PHILIPPE GEORGET (2012)

« En boxe comme dans le polar, on les appelle des stylistes… Ils touchent avec grâce… Philippe Georget en fait partie ! » Olivier Maison / MARIANNE

À Perpignan, l’automne est une saison tumultueuse. Le vent violent le dispute à la pluie diluvienne. Un temps à ne pas mettre un flic dehors. Pourtant un retraité pied-noir est retrouvé dans son appartement, assassiné d’une balle dans la tête… Le sigle OAS laissé près du cadavre, la destruction quelques jours plus tard d’une stèle controversée et la découverte d’un autre ancien Français d’Algérie abattu au volant de sa voiture sèment la panique dans la communauté. Le lieutenant Sebag, qui a par ailleurs promis à sa fille de faire toute la lumière sur l’accident mortel survenu à un de ses amis, est officiellement chargé de l’enquête. Flic réputé et intuitif, il va, en traquant le tueur avec son équipe, faire ressurgir du passé un mystérieux commando ayant sévi, il y a bien longtemps, du côté d’Alger. C’est dans ce contexte que les derniers mois de poudre et de sang de la guerre d’Algérie, ses horreurs, ses espoirs, ses trahisons et ses errances vont remonter à la surface jusqu’à la nausée… Cinquante ans plus tard, il est temps de régler l’addition…
Après avoir surfé sur tous les prix polars avec son premier roman, L’été tous les chats s’ennuient, récompensé par le Prix du Premier Roman Policier et le Prix SNCF du Polar 2011, après nous avoir assené une sacrée claque avec un incroyable second roman, Le Paradoxe du cerf-volant, Philippe GEORGET nous propose aujourd’hui de retrouver le héros fétiche de son premier polar. Sebag est flic au commissariat de Perpignan. C’est un flic réputé et talentueux, doté d’un sixième sens imparable et qui excelle à se glisser dans la peau de l’assassin, à renifler sa piste en s’imprégnant des lieux… Sebag est un intuitif qui promène sur chacune de ses enquêtes un regard inspiré qui lui permet (souvent) d’aller dénicher la vérité là où elle se planque ! C’est aussi un père attentionné et un mari amoureux parfois rongé de doutes… Bref un homme sensible, au monde, à ses proches, à ses incertitudes… Dans ce troisième roman, LES VIOLENTS DE L’AUTOMNE, Philippe Georget nous entraîne sur les traces d’une communauté bousculée par l’Histoire et aujourd’hui en voie d’extinction, celle des pieds-noirs. Cinquante ans plus tard subsistent les souvenirs emmêlés… Ceux de la vie au pays, l’amertume et la désillusion du départ annoncé, la folie, la trahison, les exactions des combattants, la guerre bien sûr, une sale guerre comme les autres, escortée de son cortège de saloperies… Puis le débarquement sur cette terre d’accueil inconnue et inhospitalière. Et la vie qui va… nostalgique ! On frôle avec frissons, au travers de ces pages un goût de sang et de fleur d’oranger, de senteurs d’épices et de détresse, de douceur d’une époque révolue et de peur ! La performance c’est la capacité de Philippe Georget à nous entraîner insidieusement au bout du récit, pris dans les mailles d’un filet qu’il a adroitement tressé. De fil en aiguille, de page en page, de vies bancales en vieilles histoires, de souvenirs heureux en explosions de haine, on est happé par ce style et ces mots tissés de main de maître. Du style précisément, une atmosphère moite, des doutes existentiels, des flash-back saisissants, des vies minuscules, des personnages criants de réalisme… Philippe Georget nous confirme avec brio son réel talent de conteur. Du grand art !


GUERRE D’ALGÉRIE, GUERRE D’INDÉPENDANCEPAROLES D’HUMANITÉ
ASSOCIATION DES 4 ACG (2012)
PRÉFACE DE RAPHAËLLE BRANCHE ET D’OUNASSA SIARI TENGOUR

Cet ouvrage rassemble des récits divers de combattants français et algériens, harkis, pieds-noirs, réfractaires, médecins, infirmières, membres de leur famille, tous mêlés d’une façon ou d’une autre à la guerre. Ce dont ils témoignent, c’est qu’aujourd’hui pour tous ces acteurs, l’heure est venue de parler et d’entendre, de donner et de recevoir, des deux côtés de la Méditerranée. C’est bien le sens de ce livre : faire entendre la multiplicité des voix, contribuer à une mémoire chorale de la guerre.


ALGÉRIE 60
MICHEL BUR
L’HARMATTAN (2012)

Ce livre ne se range pas dans la catégorie des mémoires qui supposent un certain recul.
Il s’agit d’un constat dressé au retour de l’appelé à la vie civile.
C’est un aérolithe qui vient du passé. Cinquante ans séparent la rédaction de ce document de sa publication.
Il se divise en deux parties.
Le maintien de l’ordre du côté de Mascara; la guerre du côté de Sétif.
Et partout la lèpre du Renseignement qui gagne jusqu’aux plus petites unités.


19 MARS 1962 ? WATERLOO !
MICHEL DELENCLOS
L’HARMATTAN (2012)
L’auteur revient ici sur les « Déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 relatives à l’Algérie », au sujet desquelles certains entretiennent encore la confusion.
L’emploi fréquent des référendums, le scrutin d’autodétermination, les disparitions, les enlèvements, les prisonniers et les massacres collectifs de civils et de militaires… tous les événements qui ont précédé cet accord en expliquent le dénouement tragique.
« Une véritable mine d’or pour les chercheurs », selon l’historien Maurice Faivre.


D’OCRE ET DE CENDRES
MICHÈLE PERRET

L’HARMATTAN (2012)
« Ocre était la ville, figée dans ses tranquilles certitudes…
…et grise la mer – un gris presque noir, comme de cendres. »
Alors que l’Algérie est en proie aux violences de sa guerre d’indépendance, treize destins d’Oranaises évoquent la vie quotidienne de ces années de braise, avec ses alternances cruelles de gaieté, d’amour, d’espoir et de drames, de Joséphine la lingère à Halima la laveuse, de Solange, la femme-enfant, épouse comblée d’un jeune colon à Malika la survivante, veuve d’un chahid, de Leïla qui ne sait pas qu’elle est morte à Nadia, la petite fille perdue un soir de manifestation, ou à Soledad la trop jolie, détruite par son ambition.


CES APPELÉS QUI ONT DIT NON À LA TORTURE
XAVIER JACQUEY

L’HARMATTAN (2012)
En 1959, l’auteur est affecté à Kef Lahmar comme infirmier pour soigner les 4500 nomades habitant quelques 650 tentes.
Il s’indigne des conditions inhumaines de leur vie.
Dans ces « lettres journal » adressées à ses parents, il parle du quotidien, des conditions précaires des nomades, des exactions des militaires, de ses démêlés avec ses supérieurs.
Un témoignage « à chaud » d’une guerre où la torture est banalisée…


LA MÉMOIRE LITTÉRAIRE DE LA GUERRE D’ALGÉRIE
DANS LA FICTION ALGÉRIENNE FRANCOPHONE
DÉSIRÉE SCHYNS
L’HARMATTAN (2012)
Comment la littérature intègre-t-elle la mémoire individuelle et collective de la guerre d’Algérie ? Et plus précisément : comment cette mémoire prend-elle forme dans les oeuvres d’écrivains aussi divers que Myriam Ben, Rachid Boudjedra, Assia Djebar, Rachid Mimouni…, qui ont vécu cette guerre en position de colonisés – et bien souvent de combattants, et plus souvent encore de victimes ?


LE DESTIN SANS FRONTIÈRE
AHCENE AZZOUG
L’HARMATTAN (2012)
Ce récit aborde le dur sujet de la guerre et ses conséquences à travers la vie et les souvenirs d’enfance de l’auteur.
Nous découvrons l’arrivée en France, avec le choc des cultures puis la nostalgie de cet ouvrier immigré qui espère jusqu’à la retraite un retour au pays natal avec ses enfants ; ses questionnements quant à ce pays, l’Algérie, tant aimée qui pourtant désenchante sa jeunesse…


LA PETITE FILLE SUR LA PHOTO
BRIGITTE BENKEMOUN
FAYARD (2012)
« J’ai longtemps pensé que l’Algérie n’était pas mon histoire. Je suis pourtant née à Oran en 1959 et suis l’une de ces milliers d’enfants rapatriés en 1962. Comme beaucoup de pieds-noirs, mes parents avaient tourné la page, ne vivaient pas dans la nostalgie, mais je rejetais même le peu qu’ils disaient d’eux. On n’est pas pied-noir quand on a 17 ans.
« Et puis, il y a dix ans, je suis tombée sur un journal qui commémorait les 40 ans des accords d’Evian, avec une photo en noir et blanc à la une : une petite fille, dans les bras de son père, sur la passerelle d’un paquebot. Marseille, juillet 1962. Et j’ai pleuré, toute seule, le journal entre les mains.
« Mais que savais-je de ce pays que plus personne chez moi ne semblait regretter ? Je me suis donc lancée dans une sorte d’enquête pour essayer de reconstituer cette histoire à hauteur d’enfant. Voici donc le journal de ce passé recomposé, d’une quête qui m’a menée jusqu’en Algérie, d’une mémoire qui s’est cherché des souvenirs chez les miens et les autres : Jacques Attali, Julien Dray, Mehdi Charef, un fils de colon, un jeune engagé dans l’OAS, une victime d’attentat du FLN, une fille de harki, celle d’un professeur communiste. Au final, ce puzzle m’a permis d’approcher ce qui “nous” est arrivé. » B.B.


UN MÉDECIN D’ORAN DANS LA GUERRE DE LIBÉRATION
SORAYA MEDJBEUR BENYELLES
L’HARMATTAN (2012)
A travers le récit de la vie de son père Tami Medjbeur, médecin algérien engagé dans le FLN, l’auteur retrace le déroulement de la guerre d’Algérie. Après sa mort, réunissant ses notes de prison dans lesquelles il décrivait les derniers instants de ses jeunes codétenus condamnés à mort, la nécessité s’est imposée à elle de tenter de reconstituer le cheminement existentiel de son père, de la période coloniale aux années âpres de la guerre.


RETOUR À SAINT-LAURENT DES ARABES
DANIEL BLANCOU
DELCOURT (2012)
Robert Blancou et Claudine Cartayrade, jeunes instituteurs nommés aux postes de Saint-Maurice-l’Ardoise pour la rentrée de 1967, découvrent une réalité dont ils ignorent tout : la condition des Harkis dans les camps militaires.
Sans véritablement mesurer l’impact des traumatismes endurés par les familles, ils tissent des liens privilégiés jusqu’à la révolte de 1975 qui mènera à la fermeture du camp.


LES IMPURS
CAROLINE BOIDÉ
SERGE SAFRAN (2012)
Alger, fin des années cinquante. Malek, jeune musulmane, n’a d’autre religion que celle des livres. David est un ébéniste juif de Batna. Ensemble ils vont vivre un amour fou alors que s’installe la guerre civile. Si Malek est décidée à vivre sa passion jusqu’au bout, David, lui, reste plus perméable au nouvel ordre du monde.
Loin des images sépia de l’Algérie de l’époque, Les Impurs lève le voile sur ce bastion de paix millénaire entre juifs et arabes, fait de jours communs et bariolés, éclaire à sa manière notre présent et ce que l’on nomme à tort l’entente impossible.
Dans ce roman d’une grande sensualité, Caroline Boidé nous montre combien par-delà la disparition et la guerre suffocante, écrire ouvre une espérance inouïe d’entendre les voix qui se sont tues et de voir enfin sans limites.


MÉMOIRE D’UN APPELÉ EN ALGÉRIE
PIERRE BRANA
EDITIONS SUD-OUEST (2012)
« Pendant des années après mon retour de la guerre d’Algérie, j’ai gardé le silence sur cette période difficile de ma vie. Ce n’est pas que je l’avais gommée. Bien au contraire, son souvenir revenait sans cesse, à tout bout de champ, me hanter, accaparer mon esprit. Je luttais, souvent en vain, pour me débarrasser de son emprise, pour chasser cette pénible obsession. C’est progressivement, sans trop m’en rendre compte, par des échanges, des discussions, à la suite d’interviews, d’articles pour lesquels j’étais sollicité, que je renouais avec le passé. Je pus alors laisser ces souvenirs remonter à la surface… » Pierre Brana fait part dans ce livre de son vécu. Mais il rapporte aussi, au fur et à mesure du déroulement des « événements », les réactions de son quartier natal de Bacalan, comme celles des milieux syndicaux – auxquels il a appartenu – et du monde universitaire bordelais où il a fait ses études.
Une contribution à l’histoire de la guerre d’Algérie par un de ceux qui l’ont faite.


DICTIONNAIRE AMOUREUX DE L’ALGÉRIE
MALEK CHEBEL
PLON (2012)
Ce livre reprend les grandes lignes de l’histoire algérienne de l’Antiquité jusqu’à nos jours, avec un éclairage sur les points les plus forts, notamment la période romaine, la Régence ottomane et la présence française (colonisation et décolonisation) et traite principalement de l’Algérie contemporaine, de ses merveilles et de sa culture. Des ruines romaines de Timgad aux noces du soleil et de la mer à Tipaza, du désert algérien cher à Eugène Fromentin à la conversion d’Isabelle Eberhardt, des tableaux de Delacroix aux femmes de Biskra d’Etienne Dinet, de la prise d’Alger en 1830 à l’indépendance du pays en juillet 1962, de l’émir Abd el-Kader à Bouteflika, Malek Chebel, en observateur averti du pays ou il est né, ou il a grandi, n’élude rien et aborde beaucoup de non-dits.
Mais, ce dictionnaire est aussi un ouvrage ludique. Il nous parle d’une Algérie tour à tour romaine, musulmane, ottomane, espagnole, arabe et a fortiori algérienne, occupée mille fois et sans cesse réinventée. Au gré des entrées, nous découvrons avec bonheur son charme pittoresque, ses fragrances, ses espoirs et ses désillusions.
Né à Skikda en Algérie, Malek Chebel, anthropologue des religions et psychanalyste, est aujourd’hui l’un des meilleurs connaisseurs du monde islamique, auteur de nombreux ouvrages sur la société musulmane qui sont des références, notamment : L’Encyclopédie de l’amour en Islam (Payot) et Dictionnaire des symboles musulmans (Albin Michel). Il est l’auteur du Dictionnaire amoureux de l’Islam (2004) et du Dictionnaire amoureux des Mille et une nuits (2010).


ALGÉRIE, SOUVENIRS D’OMBRE ET DE LUMIÈRE.
DE LA GUERRE D’INDÉPENDANCE À L’EXODE DES PIEDS-NOIRS EN 1962

JEAN-PIERRE COMES
L’HARMATTAN (2012)
Durant quatre ans, l’auteur a pris part à la guerre d’Algérie dans deux régiments parachutistes, mais aussi durant quinze mois au DOP de Sétif. Là, il prend le risque de refuser d’obéir et de participer à des actes qu’il considère en contradiction avec l’éthique de l’officier. Témoin privilégié à la tête d’une compagnie du 3e RPIMa, il apporte notamment un éclairage intéressant sur la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962.


NI VALISE, NI CERCUEIL
PIERRE DAUM
SOLIN, ACTE SUD (2012)
Le 5 juillet 1962, l’Algérie devient indépendante. Six cent mille Pieds-noirs ont déjà pris le chemin de l’exil, mais quatre cent mille restent. Au premier janvier 1963, plus de deux cent mille Européens et Juifs ne sont toujours pas partis, tentant le pari de l’Algérie algérienne. Ceux-là, qui les connaît ? Depuis un demi-siècle, les seules voix audibles sont celles des Rapatriés de 1962. Et parmi eux, qui entend-on le plus souvent ? Les plus nostalgiques de l’Algérie française, ceux qui affirment qu’ils sont “tous partis”, et qu’ils n’avaient le choix qu’entre “la valise ou le cercueil”. Or, ces affirmations sont fausses. La seule présence, attestée par les archives, de ces deux cent mille Pieds-noirs présents en Algérie en 1963, le prouve amplement.
Pierre Daum est parti à la recherche de ces hommes et de ces femmes restés dans leur pays après 1962. Ceux et celles qui, au lendemain de l’indépendance, n’ont choisi “ni la valise ni le cercueil”. Certains ont quitté leur pays cinq ans plus tard, ou dix ans, ou vingt ans. De nombreux y sont morts, heureux de reposer dans la terre où ils sont nés. Aujourd’hui, quelques centaines y vivent encore.
« Aucune étude approfondie n’avait jusqu’à présent été entreprise sur le sort des Européens et des Juifs restés en Algérie après 1962. Le livre de Pierre Daum constitue dès lors une grande première », affirme Benjamin Stora dans sa préface. Preuves vivantes qu’un autre choix était possible, ils ont toujours été, au mieux, ignorés des Pieds-noirs de France. Au pire, ils ont été considérés comme “traîtres” pour être restés vivre avec les “Arabes”.
Mêlant archives et témoignages inédits, ce livre permet de se plonger, à travers la vie de quinze témoins choisis pour la diversité de leurs origines et de leur parcours, dans les cinquante années de l’Algérie indépendante. Des années exaltantes quoique difficiles, dans un pays qui ne tint pas ses promesses de pluralisme et de démocratie. Un pays en butte au sous-développement, marqué par les blessures jamais cicatrisées de son passé colonial.
Après Immigrés de force (Actes Sud, 2009), son premier livre-révélation sur les travailleurs indochinois de la Seconde guerre mondiale, unanimement salué par la critique, Pierre Daum nous livre une nouvelle enquête, passionnante et rigoureuse, sur un aspect inconnu du passé colonial de la France.


ILS ONT VÉCU DANS L’ALGÉRIE EN GUERRE
RAPHAEL DELPARD
EDITIONS DE L’ARCHIPEL (2012)
L’histoire officielle de la guerre d’Algérie s’est peu intéressée aux civils, français ou autochtones, leur préférant le récit des combats et les témoignages d’appelés. Ils furent pourtant les premières victimes du conflit. Comment ont-ils vécu au quotidien durant les huit années d’affrontements ? De quelle manière ont-ils réagi aux bombes et aux grenades du FLN ?
Raphaël Delpard s’est attaché à faire entendre la voix des anonymes, femmes et hommes, qui furent les grands sacrifiés de cette guerre et de sa mémoire. Il montre comment s’est dégradée la relation entre Européens et Algériens, cédant à la méfiance et à la peur. Comment le délitement de la société algérienne a entraîné les communautés dans un affrontement sournois, générateur de haine. Il donne la parole aux enfants de l’époque qui, accrochés à leur paradis, ne croient pas à la guerre, refusent l’inéluctable et tournent le dos au massacre dont ils sont parfois les témoins, jusque dans leur famille. Tandis que d’autres, face à la fin programmée de la présence européenne, s’engagent dans la lutte armée, imposant à leur tour un terrorisme de survie.
Témoignages inédits et archives jamais révélées mettent au jour les cicatrices toujours à vif d’une tragédie qui n’a pas encore livré tous ses secrets ni toutes ses souffrances.


LES HÉRITIERS DU SILENCE
FLORENCE DOSSE
STOCK (2012)
Il y a eu plus d’un million d’appelés en Algérie, mobilisés pour ce qui, alors, n’était pas reconnu comme une guerre. Pour beaucoup d’entre eux, l’expérience marquante, voire traumatisante, de ce conflit sans nom et sans gloire est restée enfouie dans le silence. Elle n’avait pas de place dans l’histoire officielle et suscitait plus de gêne que de curiosité. Leurs proches eux-mêmes posaient peu de questions. Au fond, personne ne souhaitait vraiment entendre leur récit et ils ont préféré se taire, durablement.
À la génération suivante et dans un contexte différent, alors que l’histoire et la mémoire de la guerre d’Algérie commencent à s’écrire, certains de leurs enfants se découvrent héritiers de ce silence. C’est le cas de Florence Dosse. Entre quête personnelle et enquête, elle a interviewé à la fois d’anciens appelés, les épouses de ces derniers et leurs enfants, aujourd’hui adultes, à qui rien ou presque n’a été transmis. On découvre le « vécu congelé » des premiers, raconté avec les mots du passé, le désarroi des femmes, les non-dits dans les couples et le mélange d’ignorance, d’interdit, de douleur ou de honte confusément ressenti par les enfants. L’originalité profonde de ce livre tient à la juxtaposition de ces trois paroles et à l’écoute attentive de Florence Dosse.


OUJDA
BENABDALLAH DRIDJ
L’HARMATTAN
Yacine envisage d’aller en Algérie, mais une étrange hésitation le retient, qui devient l’occasion d’un retour sur le passé de son père, l’évocation de blessures nées de la guerre d’Algérie. Août 1975. Un homme emmène sa femme et ses enfants voir sa famille en Algérie. Il se voit refuser l’entrée de son pays natal et se retrouve seul, bloqué pendant vingt jours à Oujda, ville frontière entre le Maroc et l’Algérie. Plusieurs récits se croisent, plusieurs époques. Roman généreux, Oujda retrace la vie de femmes et d’hommes dissemblables, complexes, mais animés par un même espoir.


LE MAL D’ALGÉRIE
JACQUES DUQUESNE
PLON (2012)
C’est l’histoire d’un jeune professeur qui veut savoir comment son père, cultivateur, a combattu en Algérie. Et qui va de découverte en découverte. C’est aussi l’histoire d’un poste de soldats français presque isolé dans une zone montagneuse. Et c’est encore l’occasion d’une réflexion sur la violence et le mal. Mais c’est d’abord un roman.


L’OAS, LA PEUR ET LA VIOLENCE
ANNE-MARIE DURANTON-CRABOL
ANDRÉ VERSAILLE ÉDITEUR (2012)
Septembre 1959 : de Gaulle affirme le droit de l’Algérie à l’autodétermination. A Alger, la colère des partisans de l’Algérie française se manifeste, en janvier 1960, par la Semaine des Barricades. A partir de ce moment, des activistes Pieds noirs vont multiplier les violences jusqu’à attaquer les forces de l’ordre. Quelques mois plus tard, la peur, la haine, la rancoeur devant la progression du pays vers l’indépendance amènent les ultras à créer l’OAS dans le but de renverser la situation, par tous les moyens, y compris par l’assassinat de De Gaulle. La spécificité du temps de l’OAS tient à sa situation dans la phase terminale d’une guerre de décolonisation très dure dont il constitue l’épisode le plus violent. A partir de sources aussi variées que possible, l’auteur s’efforce de retrouver le sens et les modalités du combat dans lequel des civils et des militaires s’engagèrent, afin de défendre l’Algérie française contre un gouvernement accusé d’abandon.
Elle interroge également les convictions des militants qui se mobilisèrent contre le retour du danger fasciste. Entre ces deux pôles, elle met en évidence une zone d’indécision propre à favoriser la mise en oeuvre de liens inattendus dont l’Organisation secrète se prévaut, quoique l’opinion métropolitaine ait finalement tranché contre elle et pour de Gaulle. Si respectueux qu’il soit de la progression chronologique, ce livre se veut donc moins une histoire que la restitution du climat des quelques mois pendant lesquels les deux rives de la Méditerranée s’embrasèrent, ambition favorisée par l’ouverture progressive des archives. Aucun des acteurs ne retrouvera pleinement le souvenir qu’il garde de la période ; c’est la rançon d’une démarche qui associe des imaginaires et des pratiques restées inconciliables après plus de cinquante ans, sans avoir rien perdu de leur charge émotionnelle.


MÉMOIRES D’UNE JEUNE FILLE ENGAGÉE
ANITA FERNANDEZ
EDITIONS CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉ (2012)
En 1960, à  quelques kilomètres d’Aix, une famille habite Le Mas, une maison sans eau courante. Le père est potier, la mère fait des massages à l’établissement thermal ; des quatre enfants, les deux aînés sont partis (l’un, Michel, fait son service militaire en Algérie) et les plus jeunes suivent leurs études. On se déplace dans une vieille 2CV, on ne roule pas sur l’or, mais les difficultés matérielles sont reléguées à l’arrière-plan de cette famille qui puise sa force vitale en son unité et en l’idéal d’une société communiste : « Mes parents sont communistes. Je suis dans le droit chemin familial. », précise d’emblée Anita Fernandez. Ces souvenirs se présentent sous la forme d’un journal émaillé de quelques documents de l’époque (articles de journaux, extraits d’agendas,…) et de correspondances (nombreuses lettres de la mère à une cousine ou à sa fille).
Mélange heureux car l’auteur propose son témoignage comme elle aurait écrit son journal de bord, capitaine du bateau ‘qu’est-ce que je veux faire de ma vie ?’ – en 1960, elle a vingt ans –, consignant les faits du jour, ses activités et observations. Et quoi qu’il arrive, pas question de changer de cap ! Cet exercice, qui appelle une écriture cursive, sans recherche stylistique ni analytique, aurait pu lasser à la longue sans les précieuses lettres d’Adèle, toutes douces et d’amour emplies. Le ton est donné, il n’est pas monotone et on se laisse porter par le fil d’une narration bientôt enveloppante comme si, à notre oreille, murmurait une voix amie dont la sincérité ne fait aucun doute…. (sources : http://des-livres-et-moi.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/11/15/memoires-d-une-jeune-fille-engagee-d-a-fernandez.html)


JACQUES CHEVALLIER, L’HOMME QUI VOULAIT EMPÊCHER LA GUERRE D’ALGÉRIE
JOSÉ ALAIN FRALON
FAYARD (2012)
Juin 1962 : l’Algérie française vit ses derniers instants dans une violence crépusculaire. L’OAS menace de détruire Alger et le FLN se prépare à lancer un millier d’hommes sur les quartiers européens. Jacques Chevallier va réussir à éviter le pire en permettant un compromis entre les ennemis irréductibles.
Destin exceptionnel que celui de cet homme qui, à onze ans, débarque à Alger avec sa mère, américaine de Louisiane, et son père, descendant de Français installés en Algérie depuis deux générations. Plus jeune maire de France en 1941, honorable correspondant des services secrets du général de Gaulle à Washington en 1944, il est élu triomphalement député, puis maire d’Alger, avant d’être appelé au gouvernement par Pierre Mendès France.
Très vite, il comprend que la politique coloniale n’a plus d’avenir et prône un nouveau dialogue entre Européens et musulmans, tout en menant une politique ambitieuse de construction qui va remodeler la ville.
S’il a toute la confiance de la communauté musulmane, il devient la cible des ultras de l’Algérie française, qui le font éjecter de sa mairie en 1958 par le général Salan. En juillet 1962, il sera l’un des rares Européens d’Algérie à ne pas choisir l’exil.
Ce livre raconte, à partir d’archives inédites et d’entretiens avec des acteurs de ce drame, l’histoire d’un homme qui fut, avec Albert Camus, l’une des figures tutélaires des « libéraux » – ceux-là mêmes qui, si on les avait écoutés, auraient pu empêcher la guerre d’Algérie.


A L’OMBRE DE CHARONNE
ALAIN ET DÉSIRÉE FRAPPIER
MAUCONDUIT (2012)
Maryse, une jeune lycéenne de 17 ans, décide de participer avec ses copains de lycée à une manifestation contre le fascisme et pour la paix en Algérie. Nous sommes à Paris, en 1962.
Après 8 ans de guerre, l’indépendance de l’Algérie devient inéluctable. L’OAS, regroupant dans ses rangs les fervents défenseurs du dernier bastion d’un empire colonial agonisant, multiplie les attentats à la bombe sur la capitale. Le 8 février, après 14 attentats, dont un blessant grièvement une petite fille de quatre ans, des manifestants se regroupent dans Paris aux cris de « OAS assassins », « Paix en Algérie ». La manifestation organisée par les syndicats est interdite par le préfet Maurice Papon. La répression est terrible. La police charge avec une violence extrême. Prise de panique, Maryse se retrouve projetée dans les marches du métro Charonne, ensevelie sous un magma humain, tandis que des policiers enragés frappent et jettent des grilles de fonte sur cet amoncellement de corps réduits à l’impuissance. Bilan de la manifestation : 9 morts, dont un jeune apprenti, et 250 blessés.
50 ans plus tard, Maryse Douek-Tripier, devenue sociologue, profondément marquée par ce drame dont elle est sortie miraculeusement indemne, livre son témoignage à Désirée Frappier. C’est une véritable histoire dans l’Histoire à laquelle nous invite l’auteur, restituant ce témoignage intime dans son contexte historique et tragique, tout en nous immergeant dans l’ambiance des années soixante : flippers, pick-ups, surboums, Nouvelle Vague, irruption de la société de consommation.


LE CAMP DE LODI
NATHALIE FUNÈS
STOCK (2012)
Le village de Lodi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Alger, près de Médéa, porte le nom prestigieux du pont italien qui a permis aux troupes de Napoléon d’entrer victorieuses à Milan.
Il incarne aussi un épisode occulté de l’histoire.
C’est là, pendant la guerre d’Algérie, que des centaines de pieds-noirs, sympathisants de l’indépendance, ont été enfermés de façon arbitraire. Des années durant, ils ont croupi dans des baraques délabrées, entourées de barbelés, inspectées jour et nuit par une armée de gendarmes mobiles, loin des regards indiscrets et des grandes villes. Sans avoir été jugés ni même inculpés. Sur simple arrêté préfectoral, la « lettre de cachet » des années noires du conflit algérien.
Parmi la dizaine de « centres d’hébergement », qui sont nés après l’insurrection du 1er novembre 1954, Lodi occupe une place à part. C’est le camp des Français, le camp des pieds-noirs. Là se sont croisés des médecins, des architectes, des cheminots, des gaziers, des électriciens, des résistants de la Seconde Guerre mondiale, des anciens internés de Dachau… Mais aussi Albert Smadja, l’avocat de Fernand Iveton, seul Français du conflit guillotiné pour avoir tenté de faire sauter une bombe ; Georges Hadjadj, le dernier compagnon de cellule du professeur de mathématiques Maurice Audin, qui a « disparu » après une ultime séance de gégène ; ou encore Henri Alleg, l’auteur de La Question, arrivé à l’été 1957, après avoir été torturé des jours durant par les parachutistes. Et beaucoup d’autres encore.


LES CATHOLIQUES D’ALGÉRIE ET LEUR ÉGLISE, HISTOIRE ET TRAGÉDIE, 1830-1954
GÉRARD GRIMAUD
L’HARMATTAN (2012)
L’auteur donne vie à la communauté des Européens catholiques d’Algérie en prenant comme fil conducteur le rôle de leurs évêques. Ces derniers ont tenté, au sein d’une histoire mouvementée, de maintenir des valeurs humanistes au sein des différentes strates sociales tout en tenant compte de la réalité politique et multiconfessionnelle de l’Algérie.
Un chapitre est consacré à l’année 1962 et au départ des Européens d’Algérie.


CES APPELÉS QUI ONT DIT NON À LA TORTURE
XAVIER JACQUEY
L’HARMATTAN (2012)
En 1959, l’auteur est affecté à Kef Lahmar comme infirmier pour soigner les 4500 nomades habitant quelques 650 tentes. Il s’indigne des conditions inhumaines de leur vie. Dans ces « lettres journal » adressées à ses parents, il parle du quotidien, des conditions précaires des nomades, des exactions des militaires, de ses démêlés avec ses supérieurs. Un témoignage « à chaud » d’une guerre où la torture est banalisée…


LE TEMPS DE LA JUSTICE – ALGÉRIE : 1954-1962
JEAN LAJONCHERE
L’HARMATTAN (2012)
De 1954 à 1962, le peuple algérien se rebella contre son colonisateur, la France. Le gouvernement français fit tout pour cacher cette guerre aux Français. Robert Davezies prit fait et cause pour les Algériens, en essayant d’éveiller la population française. Au printemps 1961, il écrit Le temps de la justice. Ce livre fut interdit de vente par arrêté ministériel et resta inconnu du public français. Cinquante ans plus tard, il est plus que temps de faire éclater la vérité au grand jour.


FRANCE-ALGÉRIE, LE GRAND MALENTENDU
JEAN-LOUIS LEVET
EDITIONS DE L’ARCHIPEL (2012)
Deux enfants d’Algérie, un Algérien et un pied-noir, engagent un dialogue sans préjugé ni tabou, mettant ainsi en perspective l’histoire commune de l’Algérie et de la France.
À partir des souvenirs de leur jeunesse, vécue dans les tourments d’une guerre qui ne disait pas son nom, Jean-Louis Levet et Mourad Preure reviennent sur 130 ans d’aventure coloniale, achevée par un conflit sanglant, et sur l’accueil que la France a ensuite réservé aux « réfugiés » d’Algérie, pieds-noirs et harkis.
Ils évoquent également l’évolution de l’Algérie indépendante, ainsi que ses relations avec la France pendant ce demi-siècle. Sans laisser de côté des sujets aussi cruciaux que l’immigration, l’intégration, la place de l’islam, etc.
Ce livre énonce un certain nombre de propositions pour l’avenir des relations entre les deux pays, une nécessité stratégique pour l’un comme pour l’autre.


JOHN F. KENNEDY, LA FRANCE ET LE MAGHREB
FREDJ MAÂTOUG
L’HARMATTAN (2012)
Fruit de recherches effectuées sur les papiers Kennedy à la JFK library de Boston, grâce à des sources inédites, ce livre montre le jeune sénateur Kennedy dans un « discours algérien » retentissant du 2 juillet 1957 devant le sénat américain. Il s’y déclare sans réserve pour l’indépendance de l’Algérie, et dénonce la guerre « archaïque » menée alors par la France. Puis à Sakiet, village tunisien bombardé en 1958, et lors de la bataille de Bizerte en 1961, JFK se trouve balloté entre deux hommes en qui il croyait : De Gaulle et Bourguiba.


UNE FAMILLE DE HARKIS – DES OLIVIERS DE KABYLIE AUX CAMPS FRANÇAIS DE FORESTAGE
MALIKA MEDDAH
L’HARMATTAN (2012)
Récit d’une Française fille de harkis qui témoigne de l’impact que les événements d’Algérie ont eu sur sa famille, du quotidien de petits paysans kabyles au long isolement dans les camps forestiers et au désir d’intégration et d’assimilation.
Dans le cadre de ce qu’elle a vécu, l’auteur relève les erreurs commises et désigne sans détours ceux qu’elle juge responsables. Elle démontre également que l’on peut retrouver la lumière en combattant et en témoignant.


POUR UN PAYS D’ORANGERS – ALGÉRIE 1959-2012
FRANÇOIS MARQUIS
L’HARMATTAN (2012)
Né de l’émotion suscitée par l’explosion du terrorisme en Algérie dans les années 1990, cet ouvrage n’est pas simplement un nouveau livre sur la guerre. C’est un récit où s’entrecroisent les mémoires : celle des deux conflits mondiaux, de l’Indochine, de l’Algérie, des événements postérieurs des années 1990. La guerre, que l’auteur a faite comme appelé, sera pour lui le moment des choix essentiels. Il confronte ses souvenirs et les traces écrites qu’il en a conservées pour comprendre son cheminement individuel.


COMMENT DE GAULLE ET LE FLN ONT MIS FIN À LA GUERRE D’ALGÉRIE
CHANTAL MORELLE
EDITIONS ANDRÉ VERSAILLE (2012)
Le 18 mars 1962, la signature des accords d’Évian met fin à la guerre d’Algérie. Cet ouvrage se propose, non pas de faire l’histoire de cette guerre, mais de comprendre comment elle s’est terminée.
Après avoir brièvement rappelé l’histoire singulière qui unit l’Algérie et la France, et les jalons du conflit, Chantal Morelle concentre son analyse sur les étapes du processus de sortie de guerre et donne toute la place aux deux principaux protagonistes : de Gaulle et le FLN.
C’est à partir du retour au pouvoir de De Gaulle en 1958 que tout semble se nouer. Bien qu’il n’ait pas de politique clairement établie au départ, la fermeté de ses propos, à partir de son annonce de l’autodétermination en septembre 1959, donne une première indication quant à la manière dont il veut organiser cette sortie de guerre, jusqu’à la négociation qu’il entend mener à travers son ministre d’État, Louis Joxe – mais sur laquelle il veille de très près.
En suivant les longues discussions menées par les délégations françaises et algériennes, Chantal Morelle évoque toutes les embûches qui ont dû être franchies avant de pouvoir enfin parvenir à la paix. L’ouvrage développe les étapes mouvementées de ces pourparlers, dans le contexte de violences terroristes perpétrées par le FLN, comme par les partisans de l’Algérie française, dont l’OAS à partir de 1961.
Dans un récit prenant, l’auteur montre également comment se sont déroulés les derniers mois de la présence française entre mars et décembre 1962, la poursuite des attentats, en France et en Algérie, les départs massifs des pieds-noirs et des harkis, ainsi que leur difficile arrivée en France, avant d’évoquer l’amorce des relations diplomatiques et de coopération entre les deux pays. Enfin, après avoir dressé le bilan des accords, l’auteur se livre à une réflexion sur la mémoire de cette guerre d’Algérie.
Chantal Morelle, agrégée et docteur en histoire, a été chargée des études et recherches à la Fondation Charles de Gaulle. Elle a publié notamment De Gaulle, le gaullisme et les gaullistes (A. Colin), Louis Joxe, diplomate dans l’âme (André Versaille éditeur) et te Gaullisme pour les Nuls (Éditions First).


ALGÉRIE MON AMOUR, JOURNAL ÉPISTOLAIRE D’UN APPELÉ EN ALGÉRIE (1960-1962)
PAUL OLLIER
L’HARMATTAN (2012)
Composé de larges extraits des lettres écrites quotidiennement par l’auteur à sa fiancée pendant son service militaire en Algérie, l’ouvrage relate les événements qu’il y a vécus, saisis sur le vif, donc au plus près de la réalité. Responsable chiffre de son bataillon à la frontière tunisienne, il découvre la guerre telle qu’il ne pouvait l’imaginer, avec toutes ses atrocités. Plein de l’idéal humaniste, le jeune homme découvre par-dessus tout, un pays magnifique, un peuple déchiré et accueillant.


LES ACCORDS D’EVIAN
GUY PERVILLÉ
ARMAND COLIN (2012)
Ce livre reprend, complète et surtout met à jour le livret illustré d’extraits de presse que son auteur avait publié il y a vingt ans dans la collection de la Documentation française intitulée « Les médias et l’événement », aujourd’hui disparue. Partant de l’événement du 18 mars 1962 (signature des accords d’Evian destinés à mettre fin à la guerre d’Algérie), il remonte davantage vers les origines de la négociation entre la France et les chefs du nationalisme algérien, et montre même pourquoi ces négociations étaient impensables, dans l’esprit des dirigeants français, avant 1955. Mais aussi et surtout il s’intéresse aux suites et aux conséquences de cet événement en allant jusqu’à une histoire immédiate ou presque immédiate (premier semestre 2012). Ainsi ce livre, qui n’a pas d’équivalent, nous présente une première esquisse de l’histoire des relations toujours difficiles entre ces deux partenaires, la France et l’Algérie.
Entre 1954 et 1962, la politique algérienne de la France évolua très rapidement, du principe de l’intégration croissante de l’Algérie dans la métropole à la recherche d’une négociation sur l’autodétermination de ses habitants et la définition de nouveaux rapports entre deux Etats indépendants.
Les négociations entreprises en 1961 entre le gouvernement français et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) représentant le Front de Libération Nationale (FLN) aboutirent aux accords d’Evian du 18 mars 1962. Mais leur application tourna très vite au démantèlement de ces accords, et dans le demi-siècle qui suivit toutes les tentatives de relance de relations exemplaires entre l’Algérie et la France ont abouti à des désillusions. Pourquoi ? C’est ce que ce livre se propose de rechercher et d’expliquer.
Les accords d’Evian, qui mirent fin officiellement au mythe de ’l’Algérie française » et aboutirent en de longs mois chaotiques à la séparation de deux Etats, font bien partie des événements fondateurs de notre temps. Un demi-siècle après leur signature, il appartient à l’histoire de relayer des mémoires trop sélectives.
Guy Pervillé, professeur émérite d’histoire contemporaine, travaille sur la politique algérienne de la France, la guerre d’Algérie, et les relations franco-algériennes, depuis plus de quarante ans.


L’AUBE D’UNE RÉVOLUTION
CHRISTIAN PHÉLINE
PRIVAT (2012)
Le 26 avril 1901, à une centaine de kilomètres seulement d’Alger, la population musulmane d’un petit centre de colonisation vinicole dénommé Margueritte se soulève contre la présence française. On compte cinq victimes parmi les Européens. La répression se veut d’une ampleur « exemplaire ». Coup de semonce dans une Algérie que l’on disait « pacifiée », cette révolte paysanne d’un jour manifeste toute la complexité native du rapport entre oppression politique, résistance économique et manifestation religieuse. Quant à la riposte du pouvoir colonial elle préfigure les méthodes qui se développeront à grande échelle à partir des massacres de Sétif et de Guelma (1945). Resté à juste titre dans la mémoire algérienne comme un jalon porteur d’avenir, ce « micro-événement » mérite aussi d’être relu au regard des aspirations nouvelles qu’exprime le « Printemps arabe ».


CHARONNE – BOU KADIR
JEANNE PUCHOL
TIRÉSIAS (2012)
Janvier 1961: le référendum sur l’autodétermination en Algérie est approuvé à une large majorité. En février, l’Organisation Armée Secrète (OAS) voit le jour et se lance dans une campagne d’attentats en Algérie et en métropole. La guerre devient franco-française. Elle culmine avec les plasticages du 7 février 1962 et la répression de la manifestation au métro Charonne, le lendemain. Pourtant, un mois après, les accords d’Évian sont signés.
J’ai alors quatre ans. Ma famille réside à Paris, dans le quartier Popincourt. Comment ces événements ont-ils été vécus par mes parents, nés en Algérie, et pourquoi m’ont-ils à ce point marquée ?
À mi-chemin de la bande dessinée et du texte illustré, l’ouvrage entrecroise évocation des derniers mois de la guerre d’Algérie, témoignages de proches, enquête sur la mémoire des victimes et souvenirs d’enfance.


RÉSISTER À LA GUERRE D’ALGÉRIE
TRAMOR QUÉMENEUR
LES PETITS MATINS (2012)
Ils étaient soldats, avocats, éditeurs, écrivains, ouvriers. Chrétiens, communistes ou tiers-mondistes. Dans une France imprégnée de discours colonial, ils ont résisté à la guerre d’Algérie en refusant de porter les armes, en prenant la défense des militants condamnés, en témoignant des atrocités commises, en diffusant les textes interdits. Minoritaires dans un pays où « l’Algérie c’est la France », ces insoumis ont pris le parti de leurs frères algériens au péril de leur liberté ou de leur vie.
Ce livre présente des textes de l’époque – lettres de déserteurs, appels au refus ou manifestes anticolonialistes – ainsi qu’une liste de tous les acteurs de cette résistance. Autant de témoignages brûlants ou poignants éclairés par l’analyse de l’historien Tramor Quemeneur et par le regard de l’éditeur Nils Andersson, témoin engagé de l’opposition au conflit.
À l’heure où l’on célèbre le 50e anniversaire de l’indépendance algérienne, cette mémoire anticoloniale, nous dit l’association Sortir du colonialisme, qui a coordonné cet ouvrage, peut contribuer aux combats d’aujourd’hui.


GUERRE D’ALGÉRIE, UNE GÉNÉRATION SACRIFIÉE
PATRICK-CHARLES RENAUD
GRANCHER (2012)
Ce livre raconte la guerre d Algérie vue de l’intérieur, par ceux qui l ont fait ou vécu. Plus qu un aride rappel des faits, la forme originale de ce projet des récits vécus en rend la lecture très émouvante. Cahier central de photo NB


L’HUMANITÉ CENSURÉE
ALAIN RUSCIO
EDITIONS DU CHERCHE-MIDI (2012)
L’engagement de L’Humanité contre la guerre colonialiste en Algérie lui valut un déferlement de procès, de censures, de saisies de la part des gouvernements successifs pendant huit ans, quelle que fût leur couleur, de droite ou socialiste. Saisi à 27 reprises, le quotidien fera l’objet de 150 poursuites.
La première saisie de L’Humanité remonte au 24 août 1955. Le journaliste, ancien déporté de Buchenwald, est déclaré persona non grata et expulsé d’Algérie.
Ceux qui n’ont pas connu cette époque auront du mal à imaginer la frénésie ayant alors saisi les autorités politiques et militaires en place. La cascade de saisies qui s’abattit sur L’Humanité s’accompagna régulièrement d’amendes au montant faramineux. Ainsi, du numéro en date du 7 mars 1961 sorti une nouvelle fois avec une page blanche, marquée en son centre de ce seul mot :  » Censuré.  » À l’origine de la saisie, un article de Madeleine Riffaud sur les tortures pratiquées à Paris même, en particulier dans les locaux du commissariat de la Goutte-d’Or, dans le XVIIIe arrondissement.
Cette boulimie d’interdictions provoque parfois des effets contraires à ceux visés. Ainsi, lorsque L’Humanité est saisi pour la huitième fois, le 30 juillet 1957, pour la publication d’une lettre de l’ancien directeur d’Alger républicain, Henri Alleg, emprisonné et torturé dans l’immeuble d’El-Biar, la censure contribua-t-elle à amplifier l’émotion dans l’opinion.
Une page noire de la liberté de la presse en France.


ET LE SIRROCO EMPORTERA NOS PEINES
SAINT-HAMON DANIEL
GRASSET (2012)
Et si, après cinquante années d’absence, les personnages du Coup de Sirocco imaginés par Daniel Saint-Hamont, revenaient enfin en Algérie ? Les héros de son livre, publié et porté au cinéma en 1978, décident, dans ce nouveau roman, de redécouvrir ce pays qui n’est plus le leur. Adolescents pendant les « événements », ces hommes et ces femmes désormais âgés partent en un groupe animé et bruyant revisiter leur jeunesse à Tadjira, Mascara, Oran et tant d’autres lieux abandonnés dans la grande panique de l’été 62.
« Un pèlerinage donc. Mais un pèlerinage drôle et poignant, où de vieux amis algériens et français, des copains d’école ou de lycée, se retrouvent et s’embrassent, loin de toutes considérations politiques.Chrétiens ou Juifs, les pieds-noirs errent dans les rues de leur ville fantôme, poussent la porte de leurs appartements aujourd’hui occupés par des étrangers, ramassent dans un cimetière ravagé les ossements d’un parent, rient et pleurent.
Mais ils rentreront apaisés en France.Roman de paix et de réconciliation, ce livre évite tous les clichés du genre et l’on ne peut le lire sans sourire. Ni sans basculer dans une mélancolie à la fois puissante et joyeuse. »


VOYAGES EN POSTCOLONIES
BENJAMIN STORA
STOCK (2012)
Fidèle à une approche hybride, dans laquelle l’expérience personnelle et les observations enrichissent l’analyse historique, Benjamin Stora revient ici sur les séjours qu’il fit, de 1995 à 2002, successivement au Viêt Nam, en Algérie et au Maroc. Trois longs voyages dans ces pays devenus indépendants qui ont connu, chacun à sa manière, le système colonial français. Il raconte le silence le soir sur Hanoï comme un renvoi lointain au couvre-feu, les ùtraces de guerre dans les paysages et les ombres diffuses laissées par le passé. Il décrit l’Algérie de 1998, émergeant des horreurs de la guerre civile, les traumatismes, les oublis et la nouvelle génération qui s’ébroue. Il dépeint le Maroc au début du règne de Mohammed VI, un pays saturé d’histoire, qui bouge lentement et où une jeunesse, en mal d’avenir, regarde ailleurs.
Passant de l’analyse comparative au diagnostic politique, de la rencontre avec quelques personnages clés à l’étude des images et des films, l’histoire écrite par Benjamin Stora est tout à la fois intellectuelle, sensible et visuelle. C’est une histoire vive qui puise à de multiples sources et éclaire, aussi, ce qui se passe dans notre propre pays. Un quatrième voyage, d’ailleurs, ramène l’historien en France où il constate, et regrette, que la question postcoloniale soit si largement ignorée. Ni le passé colonial, ni celui des minorités ne sont en effet intégrés dans le récit national républicain. Quant à la mémoire franco-algérienne, 50 ans après l’indépendance, elle demeure conflictuelle.


HARKIS, SOLDATS ABANDONNÉS
FRANK TABALI
XO (2012)
« Je voudrais vous rendre hommage, à vous, harkis, mais ce livre le fait mieux que moi. C’est vous qui parlez, avec une pudeur, une gravité, une distinction.
On vous a abandonnés, trahis, nous, la France, notre France. Vous le dites avec des mots simples. Vous restez fidèles à la France. Vous, les survivants, vous gardez l¹espérance, et cela atténue la tache noire sur le drapeau tricolore. On doit vous dire merci.
» Pierre Schoendoerffer
50 ans après la guerre d’Algérie, Harkis, soldats abandonnés présente le témoignage inédit de six harkis et de quatre « hommes d’honneur » qui reviennent sur un passé qui a mêlé leur histoire personnelle à la grande histoire
L’ouvrage a reçu le Prix Grands Témoins de la France Mutualiste


DE GAULLE ET L’ALGÉRIE
MAURICE VAÏSSE
ARMAND COLIN (2012)
La commémoration en 2012 du 50e anniversaire des accords d’Évian et de l’indépendance de l’Algérie est aussi l’occasion de s’interroger sur « le mystère de Gaulle » : il est au centre de ce livre, sans oublier son rôle dans la période de la Seconde Guerre mondiale, marquée en Algérie par les tragiques événements du 8 mai 1945, et sa politique bienveillante à l’égard du pays devenu indépendant.
Pour les années décisives qui vont de son retour au pouvoir, à la suite du 13 mai 1958, au nom de l’Algérie française jusqu’à la reconnaissance de l’indépendance le 3 juillet 1962, des approches croisées d’historiens français et étrangers tentent d’apporter une réponse aux questions que l’on se pose : avait-il l’indépendance en ligne de mire dès 1958 ? quel rôle son entourage a-t-il joué ? est-ce la pression internationale qui l’a amené à céder ? pourquoi le FLN et le GPRA ont-ils hésité devant ses propositions ? comment l’armée a-t-elle essayé d’imposer sa politique et comment a-t-il fait pour la remettre dans le rang ? dans les négociations, a-t-il fait trop de concessions ? a-t-il suffisamment pris en compte les pieds-noirs et les harkis ? et la mémoire collective le gratifie-t-elle d’avoir fait la paix en Algérie ?
Cet ensemble de textes, fondés sur les archives les plus récentes, a été présenté à l’occasion d’un colloque organisé sous la responsabilité scientifique de Georgette Elgey, Chantal Morelle, Jacques Frémeaux, Jean-Pierre Rioux, Benjamin Stora et Maurice Vaïsse.
Maurice Vaïsse, qui a dirigé l’édition de cet ouvrage, est professeur émérite à Sciences-Po et éditeur des Documents Diplomatiques français.


PRISONNIERS POLITIQUES FLN EN FRANCE PENDANT LA GUERRE D’ALGÉRIE 1954-1962
RACHID ZEGGAG
EDITIONS PUBLISUD (2012)
De très nombreux livres ont été écrits sur la guerre d’Algérie, mais aucun n’a traité des années terribles qui ont concerné des milliers de prisonniers politiques en France pendant la guerre d Algérie. L’auteur, plus jeune prisonnier FLN à Fresnes puis à Loos-les-Lille, parle aujourd hui de ses cinq années d incarcération douloureuse comme d une bataille nourrie par l’idéal de l’indépendance de l Algérie. Comment passe-t-on d une famille analphabète des montagnes de Kabylie à la lutte anticolonialiste en France? Comment les batailles pour l information ont-elles été menées alors que les journaux étaient prohibés ? De quel philosophe des lumières s est inspiré l auteur pour mettre en pratique une expérience démocratique en prison ? Où trouve-t-on la force nécessaire pour survivre à trois longues grèves de la faim pour obtenir le statut politique? Quelles conditions ont permis de réussir à partir de 1959 l alphabétisation de centaines de détenus? Quel a été le rôle des collectifs d avocats et jusqu où la Mission de France de l’Eglise a-t-elle soutenu les prêtres ouvriers solidaires ? Sur toutes ces questions et sur bien d autres encore, l auteur, délégué élu par ses camarades détenus, livre son témoignage, ses réflexions et sa part de vérité.


ORAN, 5 JUILLET 1962
GUILLAUME ZELLER
LE TALLANDIER (2012)
Le 5 juillet 1962, l’Algérie devient officiellement indépendante. Ce jour-là, à Oran, un massacre, expéditif, fulgurant même, a lieu. Pendant plusieurs heures, des Européens sont pourchassés à travers la ville par des soldats algériens et des civils en armes. Les forces de l’ordre françaises, fortes de 18 000 hommes, restent consignées dans leurs casernes, obéissant aux ordres du général Katz. Assassinats et enlèvements : près de 700 Européens sont victimes des tueurs. Les morts musulmans, victimes d’une épuration aussi sauvage que hâtive, n’ont jamais été décomptés avec rigueur.
S’appuyant sur une somme considérable de documents et de témoignages, Guillaume Zeller remet en perspective ce drame oublié qui permet de comprendre ce que fut la guerre d’Algérie dans sa complexité.
Journaliste, Guillaume ZELLER est directeur de la rédaction de Direct 8. Il fut notamment chargé d’enquêtes au service historique de l’Armée de Terre.
Écrivain, journaliste et cinéaste, il est l’auteur d’un roman autobiographique sur la fin de la guerre d’Algérie : Des feux mal éteints (Gallimard, 1967 ; « Folio », 1980). « C’est un texte saisissant, à plus d’un titre. L’attitude si indifférente du général Katz ; les phrases glaçantes des pouvoirs publics en métropole et, en particulier, du général de Gaulle ; la passivité de la majorité des militaires français ; un sentiment général de honte et de douleur… Un massacre n’en efface pas un autre. Oran et ses atrocités ne sont pas exonérés par Alger et ses disparus. Tout doit être dit – même si cela prend cinquante ans. Le silence demeure une faute impardonnable. » Philippe Labro


NOS PÈRES ENNEMIS
MOHAMED ZERUKI
PRIVAT (2012)
« Nous allons parler de cette guerre, de cette ignoble guerre. D’un côté, des soldats d’une armée régulière qui devaient remplir leur mission et, de l’autre, des moudjahidin d’unités clandestines qui se battaient pour la liberté de leur pays. »
Hélène Erlingsen-Creste et Mohamed Zerouki, dont les pères ont été soldats et adversaires pendant cette guerre ont fait le pari d’écrire un livre de paix, où se mêlent l’histoire de leur père et leur parcours d’enfant en plein conflit. Clovis Creste a été tué en 1958 lors d’une embuscade dans le djebel de Tacheta-Zougara et Ibrahim Zerouki a disparu dans l’Ouarsenis en 1959 ; son corps n’a jamais été retrouvé.
A travers ce livre, écrit à quatre mains, nous sommes transportés dans le plus intime de cette guerre : le courage de ces deux hommes face à leurs engagements militaires, l’amour de leur pays mais aussi leur crainte de mourir au combat et de ne plus revoir leur famille.


GERMAINE TILLION, JACQUES BERQUE, JEAN SERVIER ET PIERRE BOURDIEU : DES ETHNOLOGUES DANS LA GUERRE D’INDÉPENDANCE ALGÉRIENNE
FABIEN SACRISTE
L’HARMATTAN (2011)

» Producteurs de savoir « , Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu furent aussi des acteurs de la guerre d’indépendance algérienne. Ethnographe et résistante, Germaine Tillion s’engage dès 1955 contre ce qu’elle nomme la clochardisation des populations algériennes, s’oppose aux violences de la guerre et apporte finalement son soutien à la politique du général de Gaulle. Ancien administrateur colonial et professeur au Collège de France, Jacques Berque défend dès 1956 la création d’une nation algérienne, considérant les décolonisations comme la nouvelle phase d’une révolution anthropologique devant entraîner, via l’avènement du Tiers monde, l’unification de l’humanité dans sa diversité. Après sept années d’enquêtes ethnographiques, Jean Servier s’engage pour la défense de la souveraineté française en Algérie, offrant à plusieurs reprises son expertise aux autorités coloniales. Récemment agrégé de philosophie et envoyé en Algérie pour son service militaire, Pierre Bourdieu choisit d’étudier l’impact des politiques coloniales sur les populations algériennes, avant de prendre parti pour l’indépendance. En proposant de suivre ces trajectoires, cette étude tente de mettre en valeur le dialogue qui s’instaure entre savoir et engagement pour ces quatre chercheurs, confrontés à une guerre qui remet en cause autant leurs valeurs que leurs représentations de la situation coloniale.


L’ARME SECRÈTE DU FLN
MATTHEW CONNELY
ÉDITIONS PAYOT (2011)

Comment le FLN a-t-il fait, alors que ses troupes étaient écrasées par l’armée française, pour amener de Gaulle et le gouvernement de la France à accepter l’indépendance ? La réponse se trouve bien au-delà des frontières de l’Algérie, car c’est sur la scène internationale que les nationalistes ont livré leurs combats les plus décisifs.
Leurs meilleures armes furent psychologiques et médiatiques. Rapports sur les droits de l’homme, conférences de presse, congrès de la jeunesse, etc., furent utilisés pour alerter l’opinion mondiale et invoquer les lois internationales dans un contexte qui était également celui de la guerre froide. Soutenus par des pays aussi divers que l’Arabie Saoudite et la Chine communiste, les Algériens finirent par rallier une majorité contre la France aux Nations unies.
Ainsi vinrent-ils à bout d’un président et d’un gouvernement désormais obsédés par l’impact de la guerre sur la réputation de leur pays à l’étranger. Un exemple pionnier qui allait inspirer l’OLP d’Arafat, ou encore l’ANC de Mandela…
Matthew Connelly est professeur d’histoire à Columbia University. Il est considéré comme l’un des historiens les plus doués de sa génération. Son livre a déjà reçu cinq prix depuis sa parution.


LA GUERRE DE L’OMBRE
BENJAMIN STORA, LAURENT CHABRUN
JACOB DUVERNET
(2011)

Que savait le pouvoir en place de ce qui se tramait dans le milieu du nationalisme algérien en Métropole dans les années 1950 et 1960 ? Avait-il conscience du drame qui allait bientôt se jouer de l’autre côté de la Méditerranée ? Etait-il correctement informé par ses services de police ? De quels renseignements disposait le général de Gaulle, et de quel poids pèseraient-ils dans les décisions cruciales qu’il allait prendre ? Que savait-il de ces clandestins qui prélevaient l’impôt révolutionnaire pour soutenir les combattants du FLN dans le maquis ? Que savait-il des luttes intestines entre les nationalistes historiques du MNA et ceux du FLN ? Que savait-il des tentatives d’attentats et des règlements de comptes ?
Jour après jour, les policiers de la « Sûreté nationale » et des Renseignements généraux, amassant une documentation impressionnante, ont alimenté le pouvoir en notes, analyses et autres synthèses, riche en renseignements d’une extrême précision alors que la France se trouvait engagée dans le conflit algérien, que se rapprochaient le putsch des généraux, la journée du 17 octobre 1961 et bientôt le référendum sur la question algérienne. C’est à une plongée dans ces archives inédites du ministère de l’Intérieur que Laurent Chabrun nous invite, avec la complicité de l’historien Benjamin Stora, professeur d’histoire du Maghreb à l’INALCO (Institut national des langues orientales) et auteur de nombreux ouvrages sur l’Algérie.
Broché: 204 pages
Editeur : Jacob-Duvernet (29 septembre 2011)


LA POLICE PARISIENNE ET LES ALGÉRIENS
EMMANUEL BLANCHARD
NOUVEAU MONDE EDITIONS (2011)

Le «problème nord-africain» : c’est ainsi que la police a pris pour habitude de qualifier après-guerre la question des Algériens installés en région parisienne. Théoriquement égaux en droit avec les autres citoyens français, ils étaient cantonnés à certains emplois et quartiers, en butte à une forte emprise policière et objets de nombreux fantasmes touchant à leurs pratiques sexuelles ou délinquantes.
De 1925 à 1945, les Algériens ont été «suivis» par une équipe spécialisée, la Brigade nord-africaine de la préfecture de police. Celle-ci dissoute, les «indigènes» devenus «Français musulmans d’Algérie» sont désormais l’affaire de tous les personnels de police. Au début des années 1950, l’émeute algérienne devient un sujet de préoccupation majeur, exacerbé parla répression féroce de la manifestation du 14 juillet 1953, place de la Nation. Une nouvelle police spécialisée est alors reconstituée avec la Brigade des agressions et violences. Ses objectifs : pénétrer les «milieux nord-africains» et ficher les Algériens.
Entre 1958 et 1962, dans le contexte de la guerre ouverte en Algérie, le répertoire policier se radicalise : il faut désormais «éliminer les indésirables». Rafles, camps d’internement et retours forcés se multiplient. Les brutalités policières deviennent fréquentes, jusqu’à la torture. Le préfet de police Maurice Papon reçoit un «chèque en blanc» pour combattre le FLN. Les massacres d’octobre 1961 incarnent le moment le plus tragique de cette période noire. Les mécanismes en sont éclairés par une étude historique rigoureuse fondée sur des archives et des témoignages inédits.
Emmanuel Blanchard est maître de conférences en science politique à l’Univers de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, chercheur au Centre de recherches socio logiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Ses recherches portent sur les polices en situation coloniale et sur la socio-histoire des politiques d’immigration.


DEMAIN TU PARS EN FRANCE, DU RAVIN BÉNI-SAFIEN AU GROS CAILLOU LYONNAIS
CLAUDE DIAZ
L’HARMATTAN (2011)

L’ouvrage revisite en filigrane la guerre d’Algérie, l’exode et la fulgurante et douloureuse installation des Pieds-Noirs en métropole, après l’indépendance de l’Algérie, à travers le regard d’un enfant et son parcours sur les deux rives de la Méditerranée. Un témoignage d’une époque révolue, un pont entre communautés.


FRANÇAIS PAR LE CRIME J’ACCUSE ! ALGÉRIE 1954 – 1962
MOHAMMED GARNE
L’HARMATTAN (2011)

Les politiques savaient : les viols, la torture, les exécutions sommaires pendant la guerre d’Algérie. L’auteur apporte un double et terrifiant témoignage : celui de sa mère et de lui-même. Il apprend en 1994 que sa mère a été violée par des soldats français.


MÉMOIRES D’ENRAÇINÉS
ASSITA HAMZA
EDITIONS MICHALON (2011)

« Je suis française d’origine algérienne, et ma double identité, c’est ma richesse. Mais que ferais-je à l’heure du choix, si choix il devait y avoir ? Émettre une préférence reviendrait à renier mon histoire. Et aussi celle de la France. Qu’on le veuille ou non, la France et l’Algérie ont une histoire commune. Une histoire tumultueuse qui a duré un peu plus d’un siècle. Cette introspection m’a menée sur les traces des pieds-noirs qui ont choisi de rester en Algérie au lendemain de l’Indépendance. Un million d’hommes et de femmes se sont arrachés à cette terre l’été 62, très peu ont refusé de partir. J’ai voulu savoir pourquoi ils avaient, eux, renoncé à l’exil et résisté à l’exode. Qu’aurais-je fait à leur place ? » Cécile, Momo, Éliette, Marie-France, Paul, Céleste et les autres lui ont ouvert leur maison et leur mémoire. Dix personnes qui lui ont tendu un miroir, la renvoyant à sa propre histoire, à sa différence, à ses racines, à son intégration à la française.


INSIGNES DE L’ARMÉE DE TERRE
JACQUES JANIER
EDITIONS LBM (2011)

Cet ouvrage répertorie tous les insignes de l’ensemble des unités de l’armée de terre française pendant la guerre d’Algérie : description, photo, numéro d’homologation, dénomination du ou des fabricants.


SOLDATS EN ALGÉRIE 1954-1962
JEAN-CHARLES JAUFFRET
AUTREMENT (2011)

La République nous appelle…
L’envoi du contingent en Algérie, à l’inverse d’une idée reçue, ne date pas de 1956. En effet, l’armée d’Afrique, c’est-à-dire la partie nord-africaine des troupes métropolitaines, comporte des appelés. A la Toussaint 1954, les contours de ce conflit colonial se perçoivent mal. En 1955-1956, l’insurrection gagne l’ensemble du territoire algérien. Pour y faire face, la République fournit des renforts sans cesse croissants. Mais rappelés et réfractaires expriment leur mauvaise humeur.
Département de Constantine, massif de l’Aurès, ville de Batna, 1er novembre 1954, entre 2 et 3 heures du matin :
– Ils ont descendu Gégène !
– Ne dis pas de conneries !
rétorque le brigadier Benjamin Andreu, du 12e régiment d’artillerie, lorsque l’un de ses camarades lui annonce la mort d’Eugène Cochet, 21 ans, qui montait la garde devant la caserne, en compagnie de Pierre Audat, 20 ans, du 9e régiment de chasseurs d’Afrique.
Pris sous un tir croisé, ils n’ont pas eu le temps de se défendre : le règlement du temps de paix interdit de sortir les cartouches de leurs sachets de toile cousue.
Une heure plus tard, à Khenchela, André Marquet, originaire du département du Nord, est réveillé par des coups de feu. Pardessus le mur de la caserne du 4e RA, de mystérieux attaquants balancent des bidons d’essence enflammée par des chiffons. Armé d’un pistolet automatique, il sort sur le pas de la porte du poste de garde. Il n’a pas le temps de riposter. Touché à l’aine, il s’écroule. André Marquet meurt en cours d’évacuation vers l’hôpital de Batna. En compagnie du lieutenant Darneau, ces hommes sont les premiers morts pour la France de cette guerre sans nom.
Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? Y répondre, c’est essayer de comprendre les circonstances de l’envoi du contingent en Algérie, qui, à l’inverse d’une idée reçue, ne date pas de 1956. En effet, l’armée d’Afrique, c’est-à-dire la partie nord-africaine des troupes métropolitaines, comporte dans ses rangs des appelés. À la Toussaint 1954, les contours de ce conflit colonial se perçoivent mal, en dépit de l’avertissement sanglant donné à Sétif, un certain 8 mai 19452. Peu à peu, l’insurrection gagne l’ensemble du territoire algérien en 1955-1956. Pour y faire face, la République fournit des renforts sans cesse croissants. Officiellement, afin de ne pas reconnaître l’état de guerre civile, on ne parle que d’opérations de maintien de l’ordre sans ennemi désigné ; mais plus le conflit se prolonge, plus les hommes du contingent comprennent qu’il s’agit de tout autre chose…
Biographie de l’auteur
Jean-Charles Jauffret, professeur à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, titulaire de la chaire « Histoire militaire, défense et sécurité », a collaboré au Service historique de l’armée de Terre pour la publication de la série « La Guerre d’Algérie par les documents ». Il a publié deux colloques internationaux sur la guerre d’Algérie et, aux Editions Autrement, Ces officiers qui ont dit non à la torture (2005) et Afghanistan 2001-2010, chronique d’une non-victoire annoncée (2010).


UN SILENCE D’ÉTAT, LES DISPARUS CIVILS DE LA GA
JEAN-JACQUES JORDI
BELIN / SOTECA / 14-18 ED (2011)

Écrire scientifiquement sur les Disparus civils européens pendant la guerre d’Algérie, c’est lever le dernier tabou de la guerre d’Algérie. C’est dire ce que nous ne voulons pas entendre depuis près d’un demi-siècle : il y a eu beaucoup plus d’Européens enlevés et dont nous n’avons aujourd’hui aucune « trace » après les Accords d’Évian et après l’indépendance de l’Algérie qu’en « pleine guerre » ! C’est dire aussi que le FLN (Front de libération nationale) et l’ALN (Armée de libération nationale) ont été les principaux acteurs de ces « disparitions » et qu’à aucun moment, leurs dirigeants n’ont désavoué ces pratiques. Le but de faire partir les Français d’Algérie fut finalement atteint par la terreur instituée par le FLN. C’est dire enfin que le gouvernement français était parfaitement au courant des exactions perpétrées contre ses ressortissants sans intervenir autrement que par de vaines protestations. Par cette étude, le manichéisme issu de la guerre d’Algérie, entre les « bons » d’un côté et les «mauvais » de l’autre, n’a plus cours. L analyse de cet ouvrage permet de redonner une histoire à des personnes,
à des familles qui en étaient privées. Approcher cette histoire était toute l’ambition de cette recherche novatrice.


LA MAGIE DU POLITIQUE – MES ANNÉES DE PROSCRIT
ORUNO D. LARA
L’HARMATTAN (2011)

La guerre d’Algérie (1954-1962) a suscité des vocations de réfractaires.
Insoumis, refusant de répondre à leur appel sous les drapeaux, déserteurs quittant illégalement leur camp militaire en France ou en Algérie.
Parmi les premiers figurait un jeune appelé du contingent, Oruno D.LARA, originaire de Guadeloupe, parachutiste du Train.
Son témoignage évoque la situation des étudiants colonisés de cette période et leurs tentatives d’union.


COMMISSAIRE DE POLICE EN ALGÉRIE
ROGER LE DOUSSAL
RIVENEUVE ÉDITIONS (2011)

Arrivé de métropole à 22 ans, il découve à Laghouat puis Bou-Saada, que la France républicaine menait dans ses départements d’Algérie une politique coloniale ? Comment, à partir de 1954, a-t-il vécu le terrorisme FLN et ses horreurs, puis la répression et ses excès? Quelle impression a-t-il gardé des Aurès et de Benboulaid, le chef historique qu’il a interrogé à Tunis? Comment, à Bône puis à Alger, a-t-il ressenti le chaotique passage de la souveraineté intransigeante exercée par la IV° République au retrait total mené par la V° ? Comment, à partir de 1961, a-t-il réagi au terrorisme OAS ? Comment, dans ces temps noirs, la police s’est-elle comportée et combien de policiers ont payé de leur vie leur loyalisme? C’est à ces questions que l’auteur s’est efforcé de répondre en relisant aux Archives Nationales les rapports qu’il a lui-même écrits il y a 50 ans. Comme aucune monographie historique sérieuse n’a encore été faite ni sur la police française en Algérie ni sur le terrorisme urbain (ailleurs qu’à Alger), ce livre apporte, sur ces deux sujets, de nombreuses précisions inédites. Et il aide à comprendre qu’au sein de ce qui s’est progressivement imposé comme la guerre d’indépendance d’un Etat nouveau, il y a eu plusieurs guerres civiles entrelacées. Avec, en filigrane, le conflit de deux conceptions de l’organisation politique d’une société, celle où chaque individu s’intègre à un Etat démocratique laïc et celle où prédomine son allégeance communautaire et religieuse. Ce conflit, porteur de djihad, n’est-il pas toujours actuel ? D’une totale sincérité mémorielle et d’une rare richesse documentaire, cet ouvrage fournit de la guerre d’Algérie une histoire vivante, à partir de faits trop souvent étouffés sous des représentations et des idées reçues. Il est dédié à toutes les victimes, européennes et musulmanes, françaises et algériennes, d’une guerre qui n’aurait pas dû avoir lieu et qui fut inutilement longue et cruelle.


C’ÉTAIT EN 58 OU 59
SAÏD MAHRANE
CALMANN-LEVY (2011)

Un soir, à l’heure où l’on raconte des histoires aux enfants, Mohamed Mahrane sort délicatement d’un sachet en plastique bleu une feuille jaunâtre et la tend à son fils Saïd. C’est ainsi que que le petit garçon découvre le passé de son père, et ce qui fut sa guerre d’Algérie. Une guerre dans l’ombre du second front du FLN, menée depuis Paris.
Dès lors, l’enfant brûle de tout connaître, jusque dans les moindres détails. Seulement son père, « ce sombre taiseux », ne se livre que trop rarement… À peine a-t-il entamé le récit de ses missions secrètes dans les cafés kabyles du IIIe arrondissement, sa cavale sur les toits de Paris, les gendarmes à ses trousses, qu’il disparaît brutalement.
Cinquante ans après ces faits d’armes, Saïd Mahrane se lance dans une enquête très personnelle pour renouer les fils d’un passé englouti. Entre Paris et Alger, il recueille les souvenirs des derniers témoins de cette époque. Faisant ressurgir des fantômes disparus de l’histoire de la guerre d’Algérie, il restitue les images violentes, intenses, clandestines du quotidien des petites mains du FLN et de son père, jeune Kabyle dans ce Paris étouffant des années cinquante.
Un récit intime et bouleversant sur un aspect méconnu de la guerre d’Algérie.


LA TRIPLE OCCULTATION D’UN MASSACRE
GILLES MANCERON
LA DÉCOUVERTE (2011)

À cinq mois de la fin de la guerre d’Algérie, le 17 octobre 1961, Paris a connu le plus grand massacre de gens du peuple depuis la Semaine sanglante de 1871. Des dizaines de milliers d’Algériens manifestant sans armes ont été violemment réprimés par des policiers aux ordres du préfet Maurice Papon, faisant peut-être deux cents morts. Et pendant une trentaine d’années, ce drame a été « oublié ». Pourtant, dès l’époque, des femmes et hommes courageux ont tenté de le faire connaître. En témoigne le texte inédit que Marcel et Paulette Péju devaient faire paraître à l’été 1962 et publié ici pour la première fois. Nourri de nombreux témoignages d’Algériens recueillis à chaud, sa lecture ne laisse pas indemne.
Il est complété par La triple occultation d’un massacre de Gilles Manceron, qui jette une lumière neuve sur cet événement. Papon était appuyé dans le gouvernement par ceux qui désapprouvaient les choix du général de Gaulle dans les négociations en cours pour l’indépendance de l’Algérie. Il a préparé et orchestré la violence de la répression en donnant aux policiers une sorte de permis de tuer. Gilles Manceron éclaire également les raisons de la longue occultation du massacre : sa dissimulation par ses organisateurs au sein de l’État français ; l’effacement de sa mémoire au profit de celle de Charonne en février 1962 ; et le silence des premiers gouvernants de l’Algérie indépendante, car les organisateurs de la manifestation étaient devenus leurs opposants.
Ce livre explique la logique implacable d’un événement qui correspond aux derniers feux de la folie coloniale, paroxysme d’une période où la France s’est écartée des principes hérités des plus grands moments de son histoire.


L’ANCIENNE DEMEURE TURQUE
ANDREE MONTERO
L’HARMATTAN (2011)

Les dernières heures de la guerre d’Algérie sur fond de conflits familiaux. Au sein de l’ancienne demeure turque, qu’ils habitent et aiment très fort., les protagonistes de ce roman en subissent l’impact au plus profond d’eux-mêmes.
Quatre décennies plus tard, Claire, l’épouse, garde l’espoir de retrouver son mari présumé « disparu » durant la guerre. La rencontre insolite d’un étudiant américain lui permettra-t-elle d’éradiquer ses chimères ?


DE MENDÈS FRANCE À BÉRÉGOVOY : L’HONNEUR EN POLITIQUE
RÉGIS PARANQUE
PASCAL GAUDÉ ÉDITEUR (2011)

Pierre Mendès France et Pierre Bérégovoy sont certes des grandes figures de la gauche républicaine, mais ils incarnent au plus haut degré l’honneur en politique. Bien qu’il n’ait dirigé que brièvement le gouvernement de la France, Mendès France représente pour une partie de la gauche en France, une importante figure morale. Pour toute la classe politique française, il symbolise une conception exigeante de la politique, lui, le militant inlassable de l’idée républicaine. Figure marquante de la gauche socialiste, Pierre Bérégovoy connaîtra un destin tragique. Dans un récit particulièrement vivant qui fourmille d’anecdotes, Régis Paranque s’attache à montrer qu’il existe, chez certains représentants, une conception particulièrement exigeante de la politique. La préface du livre, signée François Hollande, vise à montrer que la politique s’écrit au quotidien, mais que cette écriture s’appuie sur un socle de convictions tournées vers la défense des valeurs humaines. Pour Régis Paranque, Mendès France et Bérégovoy incarnent une haute idée de l’action politique, qui
est de servir la France et les Français.
Régis Paranque est inspecteur général des Finances honoraire, et administrateur de l’Institut Mendès France. Né en 1935, à Marseille, il a été journaliste spécialisé en économie, et fut, dès sa jeunesse étudiante, proche de Pierre Mendès France, auprès duquel il a connu Pierre Bérégovoy dont il restera proche collaborateur jusqu’à sa mort. Il a été aussi l’un des proches collaborateurs de Jacques Chaban-Delmas à l’Assemblée Nationale et directeur de cabinet de deux Présidents successifs du Conseil Economique et Social, Gabriel Ventéjol et Jean Mattéoli.


ATLAS DE LA GUERRE D’ALGÉRIE
GUY PERVILLÉ
AUTREMENT (2011)

La conquête coloniale au XIXe siècle, la guerre d’indépendance elle-même (1954-1962) et les déchirements de la décolonisation, sans oublier bien sûr l’issue du conflit, avec la signature des accords d’Évian le 18 mars 1962 : cet atlas, riche de plus de 70 cartes et graphiques, présente de manière limpide et synthétique l’histoire de cette guerre âpre.
Partant du principe que la guerre d’Algérie ne peut être considérée d’une manière globale, le pays n’étant ni homogène, ni uniforme, l’auteur de cet atlas replace les événements dans leur contexte physique, territorial et démographique, ce qui permet de mieux comprendre le déroulement et les enjeux du conflit. Ainsi, l’inégale répartition de la population dite européenne à travers l’espace algérien est une des clefs de compréhension du découpage du territoire en wilayas par les organisateurs de l’insurrection.
Un outil indispensable pour qui veut comprendre cette guerre dont la mémoire ne cesse d’être présente, en Algérie comme en France.
« Ce lumineux atlas raconte la colonisation et la guerre d’Algérie en une série de cartes absolument sidérantes. La géographie au secours de l’histoire éclaire cette guerre comme vous ne l’avez jamais vue et lui donne des correspondances et des échos insoupçonnés. » Télérama


GERMAINE TILLION, JACQUES BERQUE, JEAN SERVIER ET PIERRE BOURDIEU : DES ETHNOLOGUES DANS LA GUERRE D’INDÉPENDANCE ALGÉRIENNE
FABIEN SACRISTE
L’HARMATTAN (2011)

» Producteurs de savoir « , Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu furent aussi des acteurs de la guerre d’indépendance algérienne. Ethnographe et résistante, Germaine Tillion s’engage dès 1955 contre ce qu’elle nomme la clochardisation des populations algériennes, s’oppose aux violences de la guerre et apporte finalement son soutien à la politique du général de Gaulle. Ancien administrateur colonial et professeur au Collège de France, Jacques Berque défend dès 1956 la création d’une nation algérienne, considérant les décolonisations comme la nouvelle phase d’une révolution anthropologique devant entraîner, via l’avènement du Tiers monde, l’unification de l’humanité dans sa diversité. Après sept années d’enquêtes ethnographiques, Jean Servier s’engage pour la défense de la souveraineté française en Algérie, offrant à plusieurs reprises son expertise aux autorités coloniales. Récemment agrégé de philosophie et envoyé en Algérie pour son service militaire, Pierre Bourdieu choisit d’étudier l’impact des politiques coloniales sur les populations algériennes, avant de prendre parti pour l’indépendance. En proposant de suivre ces trajectoires, cette étude tente de mettre en valeur le dialogue qui s’instaure entre savoir et engagement pour ces quatre chercheurs, confrontés à une guerre qui remet en cause autant leurs valeurs que leurs représentations de la situation coloniale.


TOUS À JOUR DE LEUR COTISATION !
FNACA DE PARIS
FNACA DE PARIS (2011)

Intitulé « …TOUS À JOUR DE LEUR COTISATION ! » – antienne devenue célèbre aujourd’hui et avec laquelle Maurice terminait très souvent ses discours – ce livre réunit plus d’une trentaine de témoignages de personnalités différentes qui ont tous un jour croisé la route de Maurice, qu’ils soient responsables de la FNACA, personnalités politiques, présidents de comité, simple adhérent, amis ou proches… Tous ont spontanément écrit et téléphoné pour apporter leur témoignages, fournissant également des dizaines de photos originales et de documents d’époque (articles, interview télévisée, éditos, etc.)
Croisant ces témoignages, ce livre fourmille de centaines d’anecdotes souvent drôles, cocasses ou touchantes qui mises bout à bout retracent le parcours de Maurice : son enfance dans le XIVe arrdt, sa guerre d’Algérie, ses débuts à la FNAA puis à FNACA, sa rencontre avec son épouse, ses amitiés, ses rencontres, ses méthodes, ses combats ou encore sa façon inimitable de pousser la chansonnette à la fin de certains congrès. Certains s’en souviennent encore…
Passionné, travailleur infatigable, « air bourru, mais cœur immense » pour reprendre une formule employée dans le livre, Maurice a marqué tous ceux qu’il a croisé et je terminerai en citant un passage de la préface signée par notre Président, Wlayslas Marek : « Ce recueil de témoignages et d’articles, avec ses anecdotes souvent savoureuses, constitue en fait l’historique de notre Fédération… »


J’AI VU BEN BELLA CE MATIN
JEAN TEIL
L’HARMATTAN (2011)

Avril 1960. La guerre qui ne veut toujours pas dire son nom perdure.
Pierre, qui vient d’effectuer un séjour ‘culturel’ de vingt sept mois sous l’uniforme en Algérie, reprend, après sa démobilisation, un poste d’instituteur dans une école voisine de la base aérienne qu’il vient de quitter. L’auteur, dans ce récit-témoignage, nous fait vivre le quotidien de Pierre et sa famille, de 1960 à 1962, dans un village de la colonisation, petit havre de paix relative, dans une Algérie sujette aux soubresauts de la guerre.


COMMENT DE GAULLE FIT ÉCHOUER LE PUTSCH D’ALGER
CHANTAL MORELLE
ANDRÉ VERSAILLES (2011)

Quand le 22 avril 1961, on apprend que l’armée a pris le pouvoir à Alger, c’est un coup de tonnerre.
La guerre d’Algérie dure depuis sept ans. Elle a provoqué la chute de la IVe République et le retour au pouvoir de De Gaulle. Depuis 1958, le Général a esquissé toutes les solutions : du « Je vous ai compris » en juin 1958, semblant signifier qu’il se ralliait à l Algérie française, à « l’Algérie algérienne » en 1961, en passant par la proposition d’autodétermination de septembre 1959. Pendant ce temps, l’armée française, qui combat en Algérie, se demande pour quoi elle se bat. C’est une partie de ces militaires qui, en voulant refaire le coup du 13 mai 1958, vont faire chanceler durant quatre jours le régime de la Ve République.
Consultant des centaines de documents, archives, témoignages, Maurice Vaïsse a écrit un récit haletant dans lequel il s’attache à décrire les tenants et aboutissants de ce pronunciamiento dirigé par un quarteron de généraux, Challe, Jouhaud, Salan et Zeller : on apprend dans cet ouvrage comment les paras ont réussi à se jouer des forces de l’ordre et à se rendre maîtres d’Alger, comment l’événement a été vécu à l’Élysée heure par heure, comment de Gaulle a réagi, olympien et sombre tout à la fois, comment il a soupçonné les Américains d’être dans le coup et comment il a fait échouer le putsch.


UNE AMITIE ALGERIENNE
BERNARD ZIMMERMANN
L’HARMATTAN (2011)

Oran. 1961-1962. La guerre d’Algérie tire à sa fin. La ville est livrée à la tuerie absurde, à la folie, à l’autodestruction. Un peu à l’écart, un village algérien de paysans et de pêcheurs apparaît comme un havre de paix. Ce n’est qu’une apparence. Un jeune instituteur, Antoine Esquirol, y a été nommé. Il a cru en l’Algérie française mais, sur place, il découvre une société qui lui avait été tenue invisible jusque-là, avec sa culture, son histoire, ses contradictions propres.


L’ÉCOLE ET LA NATIONACTES DU SÉMINAIRE SCIENTIFIQUE INTERNATIONAL
LYON, BARCELONE, PARIS, ÉDITÉ PAR BENOIT FALAIZE, CHARLES HEIMBERG, OLIVIER LOUBES (2010)

Cet ouvrage s’inscrit dans la continuité des nombreux débats qui ont eu lieu en France depuis 2010 sur l’identité nationale, dans lesquels l’école a été très sollicitée.
Loin des idéologies, ce livre, à vocation scientifique, éclaire le débat français par une mise en perspective internationale et pluridisciplinaire.
L’analyse du curriculum, des outils didactiques et des pratiques réelles d’enseignement ainsi que la lecture critique des programmes et des manuels scolaires sont autant de clés essentielles à la compréhension de cette problématique. Les ventes aux particuliers se font par Le Comptoir des presses d’universités (lcdpu.fr)


LES CRS EN ALGÉRIE
JEAN-JACQUES COURTOIS
Editions Marines (2010)

La guerre d’Algérie a été une période charnière dans l’emploi des CRS. De 1952 à 1962, des milliers de fonctionnaires de police ont traversé la Méditerranée pour faire respecter l’ordre républicain. Ces policiers ont payé leur engagement au prix fort, comptant de nombreux tués et blessés dans leurs rangs. Sous le commandement d’un chef d’exception, Henri Mir, ils ont accompli leur mission dans la droite ligne du gouvernement légal de Paris et ceci, malgré les pressions des différents camps. Aux heures les plus sombres de cette période, ils ont su s’opposer aux militaires pour conserver aux compagnies républicaines de sécurité leur vocation de force civile. Leur sang-froid, leur circonspection et leur respect de toutes les communautés qui se sont si douloureusement affrontées ont été reconnus de tous, y compris des plus hautes autorités civiles et religieuses. Pour la première fois, les relations souvent tumultueuses entre les hommes politiques, les militaires putschistes, les officiers de l’armée et les CRS sont dévoilées dans ce livre à partir d’archives confidentielles et secrètes jamais publiées. (Marines Éditions, mars 2010, 416 p. dont 32 p. de photos, broché, 160 x 220 mm)


PETITE MUSIQUE D’UNE DÉCHIRURE – UNE PETITE FILLE ET LA GUERRE D’ALGÉRIE
NICOLE SQUINAZI TEBOUL
L’HARMATTAN (2010)

1962, quelques mois avant la fin de la guerre d’Algérie.
Une petite fille de deux ans et demi est éloignée d’Alger. Confiée à la garde de ses grands-parents à Marseille, elle est séparée de ses parents et de sa ville de naissance.
Ce livre est le récit de tous les bouleversements qu’elle ressent. La petite fille découvre la solitude causée par cet éloignement forcé des lieux et des êtres chers.
Submergée d’émotions multiples, elle vit dans un monde secret qui la soutient et qui l’anime.
En elle, résonne douce amère, la petite musique de cette déchirure.


ENTRE LES DEUX RIVES – TOME 1. MAGHREB, L’IMPOSSIBLE RUPTURE
NICOLE JEAN
L’HARMATTAN (2010)

Au moment de l’indépendance de la Tunisie, une fille de petit colon, Léa, apprend à grandir et vivre auprès de Chadly, un grand bourgeois tunisien. Les deux jeunes gens quittent ce monde encore trop colonial et vivent avec intensité deux ans à Paris. Cette fresque bariolée nous fait suivre Léa dans ses découvertes du monde, dans ses misères et ses espoirs. La nostalgie du sud et la guerre d’Algérie poussent le couple à partir pour le Maroc, où, sur fond de pauvreté et d’opulence, se côtoient coopérants cultivés et raffinés, opposants marocains, « porteurs de valise » réfugiés à Rabat et militants de l’ALN, de « l’armée des frontières », parmi lesquels Hicham, dont Léa tombe amoureuse.


MÉDECIN DU CONTINGENT EN ALGÉRIE
FRANÇOIS BERTON
L’HARMATTAN (2009)

Ce récit n’est pas un ouvrage sur la guerre d’Algérie, mais le point de vue d’un jeune médecin parisien brusquement plongé dans un pays et une époque (1959-1960) fort troublés. Mêlé à la vie militaire (c’est un appelé du contingent) et à la vie civile tant européenne qu’algérienne (le besoin de médecins est aigu), François Berton traverse une histoire unique dont il garde le souvenir et la richesse d’expérience, qu’il retrace dans ce livre au gré de ses rencontres et du foisonnement bariolé des univers côtoyés.


ENSEIGNER L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION À L’ÉCOLE
BENOIT FALAIZE
CITÉ NAT. IMMIGRATION (2009)

L’histoire de l’immigration a longtemps été occultée dans la transmission de l’histoire nationale. Au moment où s’ouvrait la Cité nationale de l’histoire de l’immigration Porte-Dorée à Paris, l’Institut national de recherche pédagogique a lancé une enquête sur l’enseignement de cette histoire longue et riche. Entre prescriptions et écritures des manuels scolaires, entre pratiques réelles de classe et représentations professorales, cet ouvrage entend dresser un état des lieux du statut de l’histoire
migratoire en France, de l’école primaire à la terminale.
Comment s’organisent et évoluent les programmes officiels et l’écriture des manuels scolaires? Comment se définissent les objectifs des enseignants face aux élèves, dans leur classe, et en lien avec l’institution tout entière? Quelles démarches de travail sont initiées afin de rendre compte de cette dimension humaine et sociale qui fait partie intégrante de l’histoire nationale? Quel passé pluriel peut rendre compte de cette histoire longue, complexe et dense, qui a construit la France d’aujourd’hui ?


MA MÈRE AVAIT TROIS FILLES, 1945-1962 : UNE ENFANCE ALGÉRIENNE
ATICCA GUEDJ
L’HARMATTAN (2009)

Ma mère avait trois filles, ou comment un exil forcé peut s’avérer une chance, celle d’apprécier la vie avec délice.
Dans ce texte, l’auteur parle de l’Algérie d’avant 1962, des Juifs et des Arabes, des familles ballottées par les aléas de l’Histoire, mais aussi de son profond ancrage dans la vie française d’aujourd’hui, à Paris.
Elle évoque son amour filial, son appartenance à un petit monde disparu, et puis le cinéma, le théâtre, la gourmandise… Ce récit est aussi le témoignage d’une enfant de la génération baby-boom qui a dû affronter tabous et conformismes pour assumer un esprit libre.


UNE CASERNE AU SOLEIL
ALEXANDRE TIKHOMIROFF
L’HARMATTAN (2009)

Ce n’est pas sans émotion que j’ai relu mon manuscrit écrit au cours de mes 27 mois de guerre d’Algérie. J’en ai retiré quelques pages personnelles et inutiles et j’ai ajouté un « 15 ans après ». A travers le dérisoire, l’humour ou le drame, c’est un texte brut, écrit avec le coeur et les tripes, du récit d’une guerre qui en a tant meurtris. C’est aussi un cri d’espoir, témoignage oublié d’un beau pays au soleil trop chaud. Qu’il apaise tous nos silences.


REVENIR POUR REVIVRE ! ALGÉRIE 1957
CLAUDE-GILBERT TOUSSAINT
L’HARMATTAN (2009)

Un peloton d’hélicoptères militaires quitte Rochefort-sur-Mer pour rejoindre l’Algérie. Le jeune sous-officier pilote Gilles Teller fait la connaissance, dans un village de Gironde, d’une étudiante, Marianne. Par un échange régulier de lettres, elle deviendra un soutien moral précieux pour Gilles, terrassé par une grave maladie contractée lors d’une évacuation sanitaire. Il réalise que la faculté de piloter, son idéal depuis l’enfance, va lui être retiré. Marianne lui tend les bras et lui ouvre la porte sur une nouvelle aventure : quitter l’armée pour un nouveau métier, fonder avec elle une famille. Revivre en sorte !


LA GUERRE D’ALGÉRIE EN TRENTE-CINQ QUESTIONS
JEAN MONNERET
L’HARMATTAN (2008)

Mise à mal par la propagande algérienne et par le politiquement correct français, l’Histoire de la guerre d’Algérie n’a jamais été autant instrumentalisée à des fins politiques douteuses. Loin des exagérations, des simplifications, des mises en accusation unilatérales et des défoulements culpabilisants, ce livre met les choses au point. A la réécriture du passé, à l’agit-prop, au manichéisme, il oppose, tout simplement, les fruits de la méthode historique, de la recherche sereine, et patiente, de la consultation répétée des archives.


LA MER DE SABLE, RÉCIT D’UNE ENFANCE ALGÉRIENNE
JEAN-PIERRE COSTAGLIOLA
L’HARMATTAN (2008)

« La Mer de Sable étendait ses ondulations au sommet de la dune… Cet ondoiement à la sauvagerie muselée terminait sa course sur la plage par une impressionnante cascade figée ». De cette matrice de sable, l’auteur a été le témoin privilégié « des événements d’Algérie » qui ont marqué les dix premières années de sa vie. J.-P. Costagliola témoigne, avec lucidité et poésie, de cette période douloureuse et tragique de l’histoire de ce pays.


LES FILLES ET LES FILS DE HARKIS, ENTRE DOUBLE REJET ET TRIPLE APPARTENANCE
REGIS PIERRET
L’HARMATTAN (2008)

Longtemps, les harkis furent considérés comme des traîtres, personne ne parlait de leur histoire, des raisons de leur engagement pro-français.
Leurs enfants ont grandi, confrontés d’une part au rejet de la communauté algérienne et d’autre part au rejet de la société française, parce qu’ils étaient d’origine algérienne et à ce titre, sujets au racisme.
Tout laisserait supposer que les fils et les filles de harkis seraient dans l’incapacité de se (re)construire : cette recherche sociologique prouve exactement le contraire.


JOURNAL D’UN RAPPELÉ D’ALGÉRIE, MAI-NOVEMBRE 1956 -200 JOURS ENTRE ALGER ET DJELFA
CLAUDE ROSALES
L’HARMATTAN (2008)

Dans ces pages, Claude Rosales, « rappelé au service », n’a nullement l’intention de raconter sa guerre, ce serait la même que celle de tous les autres. Il désire plutôt témoigner de sa vie de tous les jours, raconter ses grandes et ses petites misères, ses joies, la fraternité des armes. Il souhaite faire connaître la façon dont furent traités les rappelés, ces citoyens français qui avaient commis le crime de ne pas être contents d’avoir été rappelés sous les drapeaux pour une cause qui au mieux n’intéressait personne, au pire était jugée mauvaise.


LES HARKIS
FATIMA-BESNACI LANCOU

LE CAVALIER BLEU (2008)

«Les harkis sont des traîtres, des collabos et des mercenaires» – «La France a abandonné les harkis en Algérie» – «Les descendants de harkis sont une génération sacrifiée» – «L’État français a aujourd’hui reconnu la tragédie des harkis»…
Issues de la tradition ou de l’air du temps, mêlant souvent vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes les têtes. L’auteur les prend pour point de départ et apporte ici un éclairage distancié et approfondi sur ce que l’on sait ou croit savoir.
Fatima Besnaci-Lancou est éditrice, auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire et la mémoire des familles de harkis. Prix Séligmann 2005 contre le racisme.
Abderahmen Moumen est historien, chercheur associé à l’Université de Perpignan, spécialisé sur la question des rapatriés d’Algérie et des harkis.
Longtemps occulté, cet épisode dramatique de la guerre d’Algérie commence à être révélé au gré des films et autres témoignages. Cet ouvrage est l’occasion d’apporter un éclairage sur cette page noire de l’histoire de notre pays.


LES RAPATRIÉS D’AFRIQUE DU NORD DE 1956 À NOS JOURS
VALERIE ESCLANGON-MORIN
L’HARMATTAN (2007)

Cet ouvrage se propose d’étudier ce qu’ont vraiment été les structures d’accueil et d’aides prévues par les pouvoirs publics à l’époque des décolonisations ainsi que l’ensemble de la politique d’intégration qui a suivi. Y a-t-il eu négligence ou mépris à l’égard des rapatriés comme cela a été raconté ? L’Etat français a-t-il failli à sa mission intégratrice ? Sont aussi analysés les rapports complexes qui ont lié les pouvoirs publics et les rapatriés, représentés par leurs associations, des années 1960 à nos jours.


PIERRE VIDAL-NAQUET, UN HISTORIEN DANS LA CITÉ
SOUS LA DIRECTION DE FRANÇOIS HARTOG, PAULINE SCHMITT PANTEL, ALAIN SCHNAPP
LA DÉCOUVERTE (2007)

Pierre Vidal-Naquet (1930-2006) aura été sans conteste l’un des plus grands historiens français contemporains : historien de l’Antiquité, historien du monde contemporain, historien de l’histoire aussi. Il fut en même temps un intellectuel engagé : entré en histoire avec la guerre d’Algérie – L’Affaire Audin (1958) a été son premier livre -, il n’aura cessé depuis d’être présent et vigilant, intervenant dans les affaires de la Cité sur un mode qui s’inscrit clairement dans la tradition dreyfusarde, aux antipodes des gesticulations médiatiques auxquelles est aujourd’hui trop souvent identifiée la figure de l’ « intellectuel ». C’est parce qu’ils sont convaincus que ce double engagement, scientifique et politique, reste pleinement d’actualité que des amis de Pierre Vidal-Naquet, eux-mêmes historiens, ont pris l’initiative de cet ouvrage. Ils ont réunis les témoignages de plusieurs de ceux qui ont partagé avec lui des engagements politiques et des choix intellectuels, qui directement ou indirectement ont travaillé avec lui. Ils éclairent les différentes facettes d’une oeuvre et d’un itinéraire singuliers : l’intellectuel citoyen, l’historien de l’Antiquité, l’historien du judaïsme.


MEMOIRES D’UNE ADOLESCENCE VOLÉE – ALGÉRIE 1962-1963
M.A. KHEFFACHE
L’HARMATTAN (2007)

» Je ne pouvais m’empêcher de t’adresser ces quelques phrases que j’ai en tête depuis la lecture de ton premier ouvrage. Même si mon appréciation te semblera flatteuse, ne la prends pas au pied de la lettre car elle ne peut qu’être teintée d’une légitime partialité. Comment, en effet, être impartial à propos d’un livre qui m’a fait revisiter ma mémoire jusqu’à me faire revivre, avec étonnement, des scènes complètement enfouies dans mon subconscient ? Aucun montagnard de notre génération ne peut se permettre le luxe d’une indifférence à la lecture de tes souvenirs. Si ton parcours d’enfant et d’adolescent reste indiscutablement exceptionnel par le vécu personnel, les décors et les acteurs de cette fresque sont communs à tous les enfants de la guerre que nous sommes. Qui de nous n’a pas fait appel à la fée de sa maman dans les moments de terreur qui constituaient le quotidien de notre enfance ? Et dans ce quotidien funeste, qui de nous n’a pas entraperçu un îlot d’espoir colporté par un Cheikh Sadi, excentrique désabusé dont s’orne pratiquement chaque village kabyle ? Mais combien d’entre nous ont eu la possibilité d’exorciser ces terreurs d’une enfance et d’une adolescence volées ? Très peu, je présume, les facultés de le faire n’étant pas à la portée de tous. Tu le soulignes toi-même, ce n’est que des décennies après que tu as pu user de cette thérapie en écrivant tes mémoires. Je t’écris ces quelques phrases simplement pour t’assurer que j’ai largement profité de ce remède en lisant tes livres. J’ai pu, grâce à toi, ramener à la surface puis chasser, bon nombre d’angoisses récalcitrantes. Et pour tout cela, je te dis merci.  »
Lounis Aït Menguellet


BACTÉRIOLOGISTE DES HÔPITAUX MILITAIRES, DE LA FORMATION À L’ALGÉRIE EN GUERRE
ANDRE THABAUT
L’HARMATTAN (2007)

Après avoir connu les rizières d’Indochine au sein d’un bataillon d’infanterie, le médecin lieutenant Thabaut entama une carrière de bactériologiste des hôpitaux militaires.
Formé au contact de ses homologues civils, il fut ensuite affecté à deux reprises dans les hôpitaux de l’Algérie en guerre.
Il revient dans cet ouvrage sur les premières années de son parcours de bactériologiste militaire…


L’ENNEMI INTIME
PATRICK ROTMAN
ÉDITIONS POINTS (2007)

Ils avaient Vingt ans et ils ne laisseront à personne le soin de dire que ce fut l’âge le plus terrible de leur vie. Appelés ou engagés, deuxième classe ou officiers, balancés dans le chaudron de la guerre d’Algérie, ils ont accompli des actes dont jamais ils ne se seraient crus capables. Il faut plonger dans l’affreuse réalité de la guerre pour comprendre pourquoi un jeune engagé de dix-neuf ans peut écraser la tête d’un arabe à coups de pierre, comment un gamin de vingt ans arrive à tourner la magnéto, abattre à bout portant un blessé, violer une jeune fille. Comprendre pourquoi les autres, Complices dans le silence, indifférents ou désespérés s’accoutument pendant des mois, Patrick Rotman a recueilli des témoignages d’hommes qui avaient été confrontés à la violence extrême : torture, exactions, sévices du FLN, viols, exécutions sommaires. Cette trentaine de récits, concrets, brutaux, parfois insupportables, se mêlent à
histoire de la guerre d’Algérie. L’ennemi intime raconte la Spirale infernale qui transforme un homme ordinaire en bourreau banal, décrit ce processus où les barrières morales, éthiques, humaines s’effondrent L’ennemi intime explore les ténèbres de l’âme, Ces contrées vertigineuses où se tapit la bête, fouille la zone obscure qui chez l’homme se refuse à l’humanité
L’ennemi intime, c’est celui qui est en nous.
Patrick Rotman, écrivain et réalisateur a notamment publié Génération et tu vois, je n’ai pas oublié (avec Hervé Hamon). Il est l’auteur de nombreux films historiques : La Guerre sans nom (avec Bertrand Tawernier), La Foi du siècle (avec Patrick Barbéris), Mitterrand le Roman du pouvoir (avec Jean Lacouture), L’Ennemi intime.

LA PETITE FILLE DE MOSTAGANEM
ISABELLE VAHA
EDITIONS L’HARMATTAN (2007)

Une petite photo déchiquetée : Oran 1959. Un légionnaire en uniforme pose à côté d’une fillette en bonnet blanc : Isabelle Vaha. Mars 2002, son histoire vient la rattraper : celle d’un père tortionnaire en Algérie, dont elle découvre, gamine, la réalité dans une boîte à chaussures : des photos de scènes de tortures auxquelles il a activement participé. Une vie réduite à un « misérable tas de secrets » pour reprendre l’expression de Malraux où, dans sa famille, les mots sont aussi tranchants que les lames : « L’Algérie serait si belle sans les arabes ! »


LA BATAILLE DE MARIGNANE
JEAN-PHILIPPE OULD AOUDIA
TIRÉSIAS (2006)

Préface de Pierre Joxe
Les pages ici rédigées par ces fils d’assassinés par l’OAS sont un pan de notre Histoire escamotée, banalisée, enfouie. Les six Inspecteurs des centres sociaux « exterminés » tout comme le commissaire Gavoury massacré est un crime qui demande sentence et non oubli. Aujourd’hui, nous assistons à la réhabilitation des assassins avec en plus l’ignominie de l’article 13 de la loi de février 2005 accordant une légitimité et une réparation à ceux qui ont commis des crimes de sang. L’un nous rappelle découvrant la dépouille de son père « massacré » l’horreur ou l’autre ce jeune enfant suivant l’enterrement de son père l’ignominie. Or il faut que cessent ces vilenies pour l’équité et la vérité de ces enfants de victimes.


L’IMPASSE DE LA RÉPUBLIQUE – RÉCITS D’ENFRANCE (1956-1962)
SALIH MARA
L’HARMATTAN (2006)

Les souvenirs d’une fillette, installée en banlieue parisienne, pendant la « guerre d’Algérie ». Dans un quotidien ponctué de questionnements, de fuites, de squats, de perquisitions et de jeux, elle cherche à comprendre la disparition de son père. Après plus de quarante ans d’oubli, de refoulement, de silence, des impressions puis des images resurgissent. Peu à peu se recompose un chapelet d’histoires qui montrent que les Chibanis, les vieux immigrés d’aujourd’hui « ne rasaient pas les murs ».


GUERRE D’ALGÉRIE : LES PRISONNIERS DES DJOUNOUD
YVES SUDRY
L’HARMATTAN (2005)

Les témoignages de jeunes soldats tombés aux mains des fellaghas ont inspiré à Yves Sudry, médecin aspirant pendant la guerre d’Algérie, un récit vivant.
Il expose les atrocités et les violences, mais aussi les gestes d’humanité dont a notamment fait preuve le corps médical de l’Armée de libération nationale.
Une étude qui met en évidence la complexité des rapports entre français et algériens au cours du conflit, en insistant sur les éléments positifs à l’heure du rapprochement entre les deux pays.


TROUFION EN ALGÉRIE
JEAN DEMAY
EDITIONS CHEMINEMENT (2004)

En septembre 1955, 4000 troufions embarquent à Marseille. Jean Demay à 20 ans doit quitter son Poitou et son métier de plombier-couvreur pour aller pacifier la Kabylie. Il assiste alors à d’horribles massacres, aux mutilations, à la fureur des fatmas. « J’entrevois un corps qui tressaute encore, pauvre soldat qui laisse ses 20 ans dans ce coin de djebel en révolte ».  L’auteur nous parle des règlements de comptes entre Kabyles, entre sympathisants du FLN et leurs ennemis du MNA, des agitateurs locaux que l’on rencontre sur les marchés, d’un vieil autochtone pris en train de fumer -vice désormais interdit par le FLN – et qui aura les lèvres ou le nez coupé. Il nous dit aussi : « II n’y a pas que des égorgeurs chez les rebelles, cela dépend souvent de l’humeur d’un chef ». Ce texte rassemble quantité d’observations sur les combats mais aussi sur le mode de vie des habitants, sur l’influence de la religion, sur le despotisme des chefs, la soumission des humbles. D’un réel intérêt historique ce livre rappellera quantité de souvenirs à tous ceux qui ont dû effectuer leur service militaire en Algérie. Les bons et les fichus moment d’un jeune sergent. C’est aussi le texte d’un homme courageux, qui surmonte vaillamment les coups de cafard devant la quille sans cesse repoussée qui envoie des propos toujours rassurants à ses parents, qui avoue sa fierté quand il est nommé sergent, et parle de liens d’amitiés inaltérables avec ses compagnons d’infortune.


VOL AU-DESSUS DES BIDONVILLES, PARCOURS D’UNE FEMME DES AURÈS À PARIS (1957-2010)
AKILA HADJADJ
L’HARMATTAN (2004)

« Voici le journal d’une femme d’aujourd’hui, riche d’une expérience peu commune, ayant traversé plusieurs vies contrastées. C’est l’histoire d’une petite fille algérienne de 6 ans née sous le signe de la baraka, dont l’enfance insouciante fut brutalement interrompue par une guerre cruelle et un exil déboussolant » (Extrait de la préface de Catherine Serrurier).


LA BATAILLE DE FRANCE
LINDA AMIRI
ROBERT LAFFONT (2004)

Une importante contribution au travail de mémoire sur le conflit algérien.
À l’occasion du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre d’Algérie, Linda Amiri aborde dans ce document un aspect du conflit souvent considéré comme secondaire par rapport aux événements qui se sont déroulés en Algérie même: le combat entre le FLN et la police en métropole. Terrorisme, assassinats et répression… De 1954 à 1962, une lutte impitoyable a opposé les indépendantistes algériens, soutenus par la grande majorité de la population immigrée, aux forces de l’ordre, dont le point culminant a été les sanglantes manifestations d’octobre 1961.Maurice Papon, en tant que préfet de police, a été un des acteurs clés de cette «bataille de France». De manière tout à fait exceptionnelle, Linda Amiri a eu accès à ses archives personnelles, qui illustrent crûment la brutalité et le cynisme avec lequel fut mise en oeuvre la répression. Autre source à laquelle l’auteur a également eu accès: les archives de la Fédération de France du FLN, qui permettent d’éclairer la guerre sanglante et fratricide qui a conduit à la liquidation du Mouvement national algérien de Messali Hadj, principal adversaire politique du FLN.


SOUVENIRS D’UNE TOUBIBA, ALGÉRIE 1957-1963
MARIE-CLAUDE LELOUP-COLONNA
L’HARMATTAN (2004)

« Nous étions toujours dans l’attente d’une terrible nouvelle. Seul médecin dans ce village, il m’incombait de faire les constats médicaux légaux et les autopsies… J’étais réquisitionnée. C’était ma façon de participer à cette guerre ».
Au jour le jour, au milieu des assassinats, des enlèvements, de l’insurrection, est décrite la dure condition d’une femme médecin, partagée entre le drame algérien et son attachement pour sa terre natale.


NOVEMBRE 1954. LA RÉVOLUTION COMMENCE EN ALGÉRIE
JACQUES SIMON
L’HARMATTAN (2004)

Le 1er novembre est l’acte initial de la révolution algérienne. Sous la 3ème République, l’Algérie a été intégrée dans l’économie, le marché du travail, l’outil militaire et la diplomatie de la France. C’est pourquoi tous les gouvernements combattront le mouvement national algérien. Pourtant, Messali Hadj ne réclamait que l’élection par tous les habitants de l’Algérie d’une Assemblée Constituante Souveraine, l’unité des peuples de l’Afrique du Nord et la transformation de l’Empire en un Commonwealth franco-africain. Le 2 novembre, les messalistes entrent dans la révolution et ce sont eux qui jouent un rôle essentiel pendant l’an I de la révolution algérienne.


SUSINI ET L’OAS
CLEMENT STEUER
L’HARMATTAN (2004)

Les derniers épisodes de la guerre d’Algérie sont généralement mal connus du grand public. L’étude des idées et de l’action de Jean-Jacques Susini, membre dirigeant de l’Organisation Armée Secrète, permet d’éclairer cette période troublée. Il est sans conteste l’un des personnages-clés de l’organisation clandestine. Son influence ne fait que croître au fil du temps, si bien qu’à partir de mai 1962, on peut le considérer de facto comme le chef de l’Armée Secrète. Cet ouvrage, récompensé par le prix universitaire « Jeune Algérianiste », s’efforce de restituer le parcours de cet activiste.


LE TOURNESOL FOU
DERRY BERKANI
L’HARMATTAN (2004)

Période noire et méconnue de la guerre de libération, les années 58-59 voient les éléments les plus rétrogrades de l’ALN, avec, en filigrane, la prise du pouvoir, prendre pré texte d’une provocation des services français pour organiser une vaste purge visant à éliminer tous les intellectuels de leurs rangs. Cette liquidation impitoyable plus connue sous le nom de « Bleuite, » fera trois mille victimes. Alilou Jebli, étudiant algérois devenu maquisard en Kabylie, sur le point d’être exécuté par ses compagnons, réussit à leur échapper. A Mizane, ville où il croit trouver la « paix des braves » promise par l’armée française, il découvre l’autre face de la guerre avec ses tortures, ses exactions, ses exécutions sommaires. Dès lors qu’il refuse une collaboration directe, il devient la cible, au sens balistique du terme, des deux camps. Visé par deux attentats, prêt à céder à la vieille loi du talion, il rencontre Nadia. Sa chance. Infirmière, elle panse ses blessures, femme elle lui offre un amour fou qui le lave de ses pulsions de mort et lui infuse une extraordinaire envie de vivre. Pourtant, l’implacable violence du passé lui donne, 50 ans plus tard, à Paris, un nouveau rendez-vous.


L’HONNEUR N’EST PAS SAUF
AMOKRANE AMMAR
L’HARMATTAN (2003)

Réfugié à Paris pour fuir un mariage forcé en Algérie, Brahim épouse Marie, une Française. Le FLN le sommant de se déterminer, il revient en Algérie avec sa famille où il deviendra tout à tour fellegha, puis harki. Tiraillé entre deux cultures, il se laisse embrigader par la barbarie où la torture est savamment utilisée. L’honneur n’est pas sauf retrace le destin atypique d’un Algérien berbère, pris en otage dans un conflit fratricide.


LE COMMANDANT DEODAT
CLAUDE LE BORGNE
L’HARMATTAN (2002)

On a tant entendu, par les temps qui courent, d’opinions opposées, et souvent hargneuses, sur la guerre d’Algérie que le point de vue de Deodat, singulier commandant jeté dans le drame, est bienvenu. Sale, cette guerre, sans doute, quel que soit l’usage que font les malveillants de ce qualificatif.  » La pacification d’un pays, dit Deodat, où il y a peu de bandes armées et beaucoup d’agissements souterrains est une aventure que je trouve déplaisante. Nous avons affaire à un ennemi bien fâcheux « . Mauvais les moyens, mauvaise aussi la cause, dès lors que la perspective de l’Algérie française était abandonnée.  » La guerre, dit encore Deodat, ne peut se faire à moitié. Savoir pourquoi l’on se bat, pourquoi l’on tue, telle est l’indiscrète question que le militaire pose à son gouvernement « . Les deux dernières années de la guerre, marquées par le putsch d’avril 1961, sont les plus tragiques que notre armée ait vécues. Deodat est un cœur pur. Ses lettres sont le reflet de ses tourments.


HISTOIRE INTÉRIEURE DU FLN
GILBERT MEYNIER
FAYARD (2002)

L’un des meilleurs moyens d’éclairer le tour implacable qu’a pris la guerre pour l’indépendance algérienne est d’étudier minutieusement – et sur toute la durée des « événements » – les débats, voire les conflits qui ont parcouru la nébuleuse nationaliste dans la clandestinité et en exil : comment le FLN s’est-il construit ? Le mouvement de résistance a fini par fédérer (ou dominer) les tenants d’une Algérie libérale, d’une Algérie socialiste, d’une Algérie libertaire, d’une Algérie islamiste… Les rapports de force changeants entre les dirigeants, les appréciations divergentes sur les priorités tactiques ou stratégiques ont influé sur le déroulement de la guerre et, à terme, sur la physionomie de l’Algérie indépendante (les drames que connaît aujourd’hui ce pays trouvent là une partie de leurs causes). Apparaissent des personnages devenus célèbres, comme Boumediene, Ben Bella, Belkacem Krim ou Mohamed Boudiaf, mais aussi bien d’autres qui ont joué un rôle capital bien que l’histoire les ait laissés de côté.
Somme exceptionnelle qui repose sur un travail d’archives considérable, sur la consultation d’innombrables documents (en arabe et en français) ainsi que sur de multiples Mémoires d’acteurs, sans oublier les recherches des historiens, ce livre renouvelle entièrement un sujet jusque-là biaisé par les passions ou franchement ignoré. D’une grande probité intellectuelle, il passionnera à la fois les Français et les Algériens, en particulier les anciens combattants des deux côtés.
Gilbert Meynier, agrégé d’histoire et docteur ès lettres, est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Nancy. Il a vécu et enseigné trois ans dans l’Algérie indépendante. Il est notamment l’auteur de L’Algérie révélée (Droz, 1981), en collaboration avec Ahmed Koulakssis, de L’Emir Khaled, premier za’îm ? (L’Harmattan, 1987) et, en collaboration avec d’autres auteurs, du deuxième volume de l’Histoire de la France coloniale (Armand Colin, 1990). Il a dirigé L’Europe et la Méditerranée (L’Harmattan, 1999) et L’Algérie contemporaine. Bilans et solutions pour sortir de la crise (L’Harmattan/Le Forum IRTS de Lorraine, 2000).


1954-1962 – CHRONIQUE D’UNE DRÔLE D’ÉPOQUE
MICHEL SABOURDY
JPM EDITIONS (2001)


MON COLONEL
FRANCIS ZAMPONI
BABEL NOIR (1999)

Plus de 35 ans après la fin de la guerre d’Algérie, l’assassinat du colonel en retraite Raoul Duplan fait ressurgir un passé pourtant patiemment occulte.
Saint cyrien, soldat puis maquisard, déporte à Buchenwald, ancien de l’Indochine, Duplan a participé au putsch des généraux d’avril 1961 avant de devenir l’un des chefs de l’OAS. Arrêté, condamné à perpétuité puis libéré en 1968, il semblait couler des jours enfin paisibles jusqu’à ce que son passé le rattrape sous la forme laconique de deux balles de fort calibre.
Un sombre polar aux accents de vérité qui nous rappelle brutalement aux réalités de la guerre


L’ÉCHARDE
MICHELE VILLANUEVA
MAURICE NADEAU (1998)

La guerre éclate, l’auteur veut comprendre et s’engage dans un long conflit avec elle-même puis avec sa famille et enfin avec ce monde en guerre. Elle raconte, 30 ans plus tard, la vie là bas et la complexité des rapports entre les communautés.


LES SECTIONS ADMINISTRATIVES SPÉCIALISÉES EN ALGÉRIE
ENTRE IDÉAL ET RÉALITÉ (1955-1962)

GREGOIRE MATHIAS
L’HARMATTAN (1998)

Les SAS, mis en place dans les campagnes à partir de 1955, vont assurer les besoins administratifs, sociaux, médicaux, matériels et scolaires de la population mais aussi de protection, de contrôle et de renseignement.
Appuyés sur des témoignages écrits et oraux, sur des documents d’archives inédites récemment ouvertes, cet ouvrage se veut une première synthèse de ce que fut l’action civile et militaire des SAS entre 1955 et 1962


L’ASSASSINAT DE CHÂTEAU-ROYAL
JEAN-PHILIPPE OULD AOUDIA
TIRÉSIAS (1992)

Le 15 mars 1962, un commando de l’OAS puissamment armé investit le siège des Centres sociaux éducatifs à Alger et assassine six inspecteurs de l’Éducation nationale, dont le grand écrivain Mouloud Feraoun. Épisode jusqu’à ce jour tu.


LA GRANDE AVENTURE D’ALGER RÉPUBLICAIN
HENI ALLEG, ABDELHAMID BENZINE ET BOUALEM KHALFA
ÉDITIONS DELGA (1987)

La grande aventure d’Alger Républicain, c’est l’épopée d’un journal « pas comme les autres » dans l’Algérie coloniale, d’une bataille menée durant des années pour informer, expliquer chaque jour, aider à faire mûrir la conscience nationale d’un peuple et cela, en dépit de la répression, des prisons, des difficultés à survivre. C’est l’histoire d’une équipe, soudée dans une exceptionnelle fraternité, d’hommes portés par l’espoir et la force de leur idéal et qui sacrifient tout, y compris leur liberté et leur vie pour rester fidèles à leur engagement comme à eux-mêmes. C’est, après les maquis et la clandestinité, les chambres de tortures, les prisons et les camps, l’indépendance acquise, un nouveau combat, dans d’incroyables conditions, pour ressusciter ce journal, malgré les menaces de mort et les fusillades. Et c’est aussi, racontée par des acteurs et des témoins de premier plan, qui sont aussi des journalistes de talent, quarante ans d’histoire de l’Algérie.


L’ALGÉRIE POUR MÉMOIRE
FERNANDE STORA
ÉDITIONS REGAIN DE LECTURE (1978)

Cet essai bibliographique recense des thèses et mémoires universitaires ayant pour sujet la guerre d’Algérie et consultables dans les bibliothèques universitaires des villes de soutenance. Sans prétendre à l’exhaustivité, ce relevé permet de constater les directions prises par la recherche sur ce sujet dans les années 1960-2011 et de mesurer ce qu’il reste à faire sur des voies inexplorées.
Bon nombre de commémorations rappelant le départ des Français d’Algérie, en 1962, ont eu lieu. L’accent n’a pas, nécessairement, été mis sur les conséquences matérielles et morales de cet exode, pour ceux que, de manière générale, on allait appeler « Les Pieds Noirs ». Au lendemain de son indépendance, l’Algérie adopte des dispositions permettant la réquisition de biens dits vacants. Face à ces mesures, une femme, Fernande Stora, retourne, en septembre 1962, à Alger ; elle y restera neuf mois. Elle raconte sa vie quotidienne d’alors, jonchée d’histoires tendres, drôles, parfois tristes. Nous vivons avec elle les difficultés auxquelles elle est confrontée, le sentimentalisme de la terre retrouvée.
Fernande STORA, passionnée de théâtre, termine ses classes au Conservatoire d’Alger, avec un premier prix de comédie. Mariée, elle consacre une partie de son temps à l’écriture de poèmes. Ceux-ci sont publiés dans divers recueils : Nuitées, Merveilleux sites, La mer, Soirs brumeux. Après L’Algérie pour mémoire, elle préparait, au moment où elle nous a quittés, un récit intitulé Au fil des jours.