Bonnes nouvelles de Mouloud Feraoun

Éditions El Kalima. Collection «Petits Inédits Maghrébins»

Les éditions El Kalima se signalent en cette fin d’année 2020 par la publication de deux nouveaux Petits Inédits Maghrébins, n° 11 et 12 d’une série qui commence à se transformer en une belle collection qui fera date.

Le n° 12, L’Homme peint de Robert Namia, ancien journaliste à Alger Républicain, présente un dramatique face-à-face entre un maquisard et le para qui vient de l’arrêter et l’amène… vers où ? Le n° 11, Les Tueurs et autres inédits regroupe des textes retrouvés de Mouloud Feraoun, ainsi que la dernière page de son célèbre Journal, restée inédite.

Des nouvelles, un conte, des poèmes et dédicaces sont ainsi offerts à la lecture après une présentation de Safa Ouled Haddar (maître de conférences de littérature francophone à l’université de Blida 2), qui en fait une brève analyse en les situant dans la vie et l’œuvre de Feraoun.

Dans sa présentation, elle nous donne un aperçu sur la vie de l’auteur, son engagement dans le milieu éducatif et «son militantisme contre le colonisateur qui consistait à former une jeunesse capable d’assurer un meilleur avenir pour son pays grâce au savoir acquis sur les bancs d’école». Elle y souligne aussi l’amour de l’écrivain pour sa Kabylie natale et «le devoir qu’il ressent à la faire découvrir».

D’une grande «valeur Documentaire»

Les nouvelles : Ma Kabylie publiée dans un journal tunisien en 1956, Les Beaux jours, publiée dans la revue Terrasses en 1953 et Jours de rentrée publiée dans Le Journal des Instituteurs de l’Afrique du Nord en 1955, témoignent de l’amour et de la nostalgie de Mouloud Feraoun pour les siens et pour «la terre qui l’a vu naître». Son témoignage pendant la guerre d’Algérie est d’une grande «valeur documentaire», précise l’universitaire.

Dans «À Alger… c’est la terreur», dernière page non publiée de son Journal, l’écrivain nous livre un ardent témoignage sur le quotidien algérois où la mort est banalisée, en décrivant deux cadavres dans la rue, le premier d’un «indigène» et l’autre d’un «Européen égaré»… tous les deux victimes du «système colonial que l’auteur du Fils du pauvre a toujours critiqué et maudit».

LIRE LA SUITE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *