Décolonisations, invisibilisation, repentance : l’histoire qu’ils enseignent est l’objet de polémiques. Face à la guerre de tranchées du débat public, trois profs donnent leurs positions sur ces questions.
Par Catherine Laurent
HISTOIRE – Attention, matière sensible! Déboulonnage de statues, guerre d’Algérie, esclavage… Les débats qui animent la société, les tensions qui la fracturent et les mémoires blessées remettent régulièrement en cause l’enseignement de l’histoire à l’école, tour à tour accusé de repentance ou de ne pas représenter une partie des citoyens français.
Une question dont s’empare régulièrement la classe politique: en 2017, le candidat à la présidentielle François Fillon regrettait qu’on apprenne aux enfants à “avoir honte” de la France au lieu de “réécrire les programmes d’histoire avec l’idée de les concevoir comme un récit national”. Le candidat Emmanuel Macron avait, lui, qualifié la colonisation de “crime contre l’humanité” en pleine campagne présidentielle de 2017. En 2005, sous Jacques Chirac, l’idée d’enseigner les aspects “positifs” de la colonisation avait été inscrite dans la loi, avant d’être supprimée sous le coup des critiques.
Accorder, dans les programmes scolaires, plus de place à l’histoire de la France en Algérie