Par Henri Vernet Le 18 avril 2021 à 20h00
Abdelmadjid Chikhi, le conseiller aux questions mémorielles du président Tebboune, s’est exprimé, samedi, lors d’une «Journée du savoir» et accuse la France coloniale d’avoir «éliminé les personnes qui lisaient et écrivaient» en Algérie.
Nouveau coup de blizzard dans la relation compliquée entre la France et l’Algérie. En cause, les déclarations chocs du conseiller aux questions mémorielles du président Tebboune, qui s’est exprimé samedi lors d’une « Journée du savoir », organisée au Centre national des archives, à Alger, selon lesquelles « la France coloniale a œuvré pour répandre l’analphabétisme en Algérie ».
Appuyant ses dires sur des travaux « d’historiens », Abdelmadjid Chikhi, directeur des Archives nationales, affirme qu’en 1830, à l’aube de la colonisation française, « le taux d’analphabétisme n’approchait pas les 20 % de la population ». La France, accuse-t-il, a alors « éliminé les personnes qui lisaient et écrivaient. Il s’en est suivi l’ère du pillage ».
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Des propos d’autant plus inflammables qu’Abdelmadjid Chikhi, qui ne cite pas les « historiens » auxquels il se réfère, fait figure d’alter ego de l’historien Benjamin Stora, auteur d’un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie remis au président Macron en janvier. Le chef de l’Etat, qui a engagé une démarche de réconciliation, jalonnée de gestes symboliques comme l’ouverture des archives de la guerre, en vue du soixantième anniversaire de l’indépendance algérienne en 2022, voit donc ses espoirs sérieusement contrariés.