
Les guerres civiles ont longtemps été problématiques pour une organisation telle que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pourtant historiquement créé et habitué pour travailler dans des situations de violence armée. Les difficultés résident avant tout dans la définition de ce qu’est un conflit interne et dans la capacité d’une organisation humanitaire telle que le CICR de pouvoir y agir. La guerre d’Algérie cumule ces deux problèmes.
Entre deux annonces
Le travail du CICR se déroule dans cet espace de temps qui va de la nouvelle d’une disparition à l’annonce de la découverte de la personne recherchée, qu’elle soit vivante ou morte. Or, si les circonstances des disparitions sont souvent bien documentées, la façon dont ces disparitions sont résolues ne l’est pas toujours, car bien des cas restent à jamais ouverts. Il ne faut pas oublier que la disparition est une arme de guerre redoutable, en particulier lors de troubles intérieurs, puisqu’elle plonge la partie adverse dans l’incertitude et donc dans l’inquiétude. Le fait que l’élucidation du sort des personnes portées disparues soit souvent longue explique l’implication durable du CICR et surtout un nombre considérable d’interventions de sa part pour obtenir – ou plus exactement pour tenter d’obtenir des informations sur ce qu’il est advenu de celles et ceux dont on a plus de nouvelles. Avec, il faut le dire d’emblée, un taux très minime de réussite.