
« Nous historiens et historiennes sommes aujourd’hui confrontés à de plus grandes difficultés d’accès aux sources que par le passé, qui sont pour moi le signe évident d’un retour en arrière, d’une très forte crispation de la société sur ces questions de la violence coloniale et des crimes de l’armée française, reflétant les polarisations et radicalisations idéologiques à l’oeuvre et le recul des connaissances et des analyses dépassionnées » affirme l’historienne Marie Chominot. La guerre d’Algérie, ses qualificatifs et traitements restent une question délicate, pour les historiens spécialistes de la période, c’est « une guerre menée par la France pour conserver l’Algérie, colonisée depuis 1830, une guerre menée par les Algériens pour conquérir leur indépendance » lit-on dans Algérie, la guerre prise de vues sous la direction de Marie Chominot et Sébastien Ledoux.
Dans l’ouvrage, il y a ce que les images disent de la guerre et de sa violence, mais aussi ce que leur absence dit : « Une vingtaine de chercheurs et chercheuses, spécialistes de la période, ont été invité.es pour ce livre à choisir une photographie d’archive rencontrée au gré de leur parcours de recherche. Ils avaient pour consigne d’en écrire l’histoire dans un texte relativement court, à l’écriture subjective assumée, adossée à la rigueur de la recherche scientifique ».