A.D.L. : Au-delà de la Durée Légale. Soldat ayant effectué la durée légale du service militaire de 18 mois, mais maintenu au-delà. Quand il entamait ,son 25e mois, il devenait « super A.D.L. ». La durée du service était de fait 28 mois.
A.L.N. : Armée de Libération Nationale. Organisation militaire du F.L.N.
Bahut : Les camions (en jargons militaires).
Banane : Hélicoptère utilisé pour transporter des soldats en opération. Ainsi nommé en raison, d’une forme rappelant celle du fruit du même nom.
Beretta : mitraillette (officiellement « Pistolet-mitrailleur », ou P.M.)
Bled : Arrière-pays algérien. La campagne, par opposition à l’Algérie urbaine. Egalement nom d’un journal pour les soldats français en Algérie.
Bordj : enceinte fortifiée arabe.
Bouclage : Opération militaire qui consiste à isoler un secteur suspecté d’abriter des combattants de l’A.L.N. Tandis que les marges sont strictement verrouillés par des soldats fixes ; d’autres troupes balaient méthodiquement le secteur isolé afin d’accrocher » l’ennemi. Leur progression méthodique permet de libérer au fur et à mesure les troupes chargées de « boucler » le secteur. Les accrochages ont souvent lieu en foin d’opération quand les adversaires, acculés, ne peuvent plus échapper à la progression de l’armée française.
Chouffer : Guetter, observer.
Colon : Terme qui désigne un Européen qui met en valeur une terre agricole conquise.
« Corvée de bois » : Désignation métaphorique de l’élimination physique, généralement à l’aube, d’un prisonnier passé à l’interrogatoire. Pour justifier cet acte qui est en violation avec le droit de la guerre, on prétextait une tentative d’évasion.
Crapahuter : Marcher, progresser dans un terrain difficile, accidenté.
Dame Patronnesse :
Djebel : montagne.
D.O.P. : Détachement opérationnel de protection. Crée en 1957 par le général Challe, cet organisme opère en marge de l’armée régulière. Il, en autre missions, chargé du renseignement et pratiqua la torture.
Douar : village algérien.
Dropper : larguer des soldats ou du matériel à partir d’un avion. Vient de l’anglais « to drop ». La DZ ou « Dropping Zone » est un espace destiné à recevoir des hélicoptères ou la « zone » est un espace destiné à recevoir des hélicoptères ou bien la zone ou doivent être largués des soldats.
Européen : Habitant de l’Algérie de souche européenne (par opposition aux indigènes). Equivalent de « colon » ou de « Pied-Noir ». La généralisation du terme rappelle que les colons n’étaient tous français d’origine (au moins dans les premières années de la « colonisation »).
Fellaghas : nom donné aux résistants armés du F.L.N. (abréviations : « fell », « fellouze » avec une connotation péjorative). Le terme vient de l’arabe « fellag » qui signifie coupeur de route, c’est à dire « bandit de grand chemin ». Diminutifs « Fell ‘ » ou « Fellouze ».
F.L.N. : Front de Libération Nationale. Mouvement nationaliste algérien fondé en 1954. C’est lui qui déclencha l’insurrection contre la France à la Toussaint 1954. Il devint le parti unique de l’Algérie indépendante.
F.M. : Fusil Mitrailleur.
Gégène : Pour « génératrice ». Elle produisait du courant électrique utilisé par certaines unités françaises lors des séances de torture.
G.M.C. : Camion militaire destiné au transport des troupes.
G.P.R.A. : Gouvernement Provisoire de la République Algérienne. Présidé par Ferhat Abbas, il s’installa en Egypte, au Caire, en 1958.
Harkis : Soldats musulmans engagés aux côtés de l’armée française dans une « harka ». Environ 250 000 harkis portèrent l’uniforme français. 15 000 seulement furent accueillis en France lors de l’indépendance. La plupart des autres, abandonnés en Algérie, furent massacrés par le F.L.N. qui les considérait comme des collaborateurs. Les chiffrent varient d’une source à l’autre, mais on estime parfois à 100 000 le nombre de harkis massacrés par le F.L.N. Le terme « harki » est en fait utilisé pour désigner différents corps de supplétifs musulmans (moghasnis, les GMPR ou Groupes Mobiles de Police Rurale, les groupes d’autodéfense…).
Katiba : unité combattante du F.L.N. (environ 110 hommes approximativement comme une compagnie de l’armée française).
Ligne Morice : barrage électrifié établi dès 1957 sur plus de 300 km le long de la frontière entre la Tunisie et l’Algérie pour couper les maquisards du F.L.N. de leurs bases arrière en Tunisie. Elle fut redoutablement efficace et porte le nom du ministre de la défense André Morice. Une ligne analogue fut édifiée entre le Maroc et le territoire de l’Algérie.
Maintenu : Appelé du contingent maintenu dans l’armée au-delà de la durée légale du service militaire.
Mechta : Habitation traditionnelle algérienne en torchis, couverte d’une toit de chaume et composé d’une pièce unique.
M.N.A. : Mouvement National Algérien, organisation rivale du F.L.N. fondée par Messali Hadj. Le M.N.A. fut éliminé par le F.L.N. en pleine guerre d’Algérie.
Musulman : Dans le contexte de la guerre d’Algérie, désigne les populations autochtones. Ce terme évite de parler d’ »Algériens » quand l’Algérie n’est pas indépendantes et d’ »Arabes » dans la mesure ou la population non européenne n’est pas exclusivement arabe.
O.A.S. : Organisation de l’Armée Secrète. Formation paramilitaire clandestine regroupant à partir de 1961 des Français opposés à tout processus menant à l’abandon de l’Algérie française. Cette association factieuse, recrutant dans les rangs de l’extrême droite, utilisa des moyens terroristes (assassinat, plastiquages etc.) essentiellement contre des Français favorables à l’autodétermination des Algériens.
Oued : cours d’eau à écoulement intermittent caractéristique des milieux arides.
Père Cent : Fêter le « Père Cent » est un rite des appelés qui fêtent le centième jour avant la « quille », la fin du service militaire.
Pied-noir : Habitant d’Algérie d’origine européenne.
Putsch : Prise du pouvoir à Alger le 22 avril 1961 par les généraux Challe, Zeller, Jouhaud et Salan. Dans le but d’imposer un gouvernement qui conserve l’Algérie française. Le putsch militaire échoue après l’appel télévisée du président de la République qui annonce l’usage de l’article 16 de la constitution et du fait de l’attitude du contingent et de militaires de carrière qui ne suivent pas les putschistes.
Rappelé : Soldat ayant terminé son temps de service militaire mais rappelé sous les drapeaux afin de pallier l’insuffisance des effectifs engagés.
Sikorski : Modèle d’hélicoptère (également « Siko »)
Sourire kabyle : Egorgement d’une oreille à l’autre pratiqué par le F.L.N.
Ultra : Partisans extrémistes de « l’Algérie Française » opposés à toute évolution vers l’indépendance algérienne.
S.A.S. : Section Administrative Spécialisée (les « képis bleus »). Au nombre de 700 en 1960, elles faisaient partie d’une politique d’aide aux régions isolées ou déshéritées. Elles effectuaient des tâches d’assistance médicales, éducatives, d’équipement de base. Chargées de présenter le bon côté de la présence française en Algérie, elles étaient souvent appréciées de la population algérienne et, à ce titre, redoutées par le F.L.N. qui en fit une de ses cibles privilégiées.
Torture : Pratiquée par une partie de l’armée française pendant toute la guerre et plus particulièrement lors de la bataille d’Alger en 1957, elle fut couverte par les autorités civiles. Sa pratique, surtout par le D.O.P. (Détachement Opérationnel de Protection), souleva de nombreuses protestations et démissions.
Wilaya : division militaire territoriale de l’Algérie correspondant à un secteur d’action du F.L.N. La Wilaya est elle-même subdivisée en « mintaka ».
Remerciements au Club Histoire du Lycée Buffon, Paris 15e.