Né à Paris en 1937, issu d’un milieu familial ouvrier, Jean Vendart s’engage rapidement dans la vie militante aux Jeunesses Communistes parisiennes, marqué par la Résistance et le courage de Guy Moquet. A 20 ans, il fait ses classes à Roanne et Montluçon.
Au bout de quatre mois, il reçoit sa feuille de route pour partir en Algérie. C’est à ce moment là qu’il fait le choix « de ne partir se battre contre un peuple qui réclamait son indépendance ». Il renouvelle son refus de partir au fort de Vincennes, puis à Port-Vendres, au moment de monter sur le bateau. Mais les autorités militaires l’emmènent de force jusqu’à Alger.
Là, il refuse de monter la garde et se retrouve en cellule pour 15 jours. Il craint pour sa vie à plusieurs moments. Amené au centre pénitentiaire d’Alger, il retrouve une dizaine de camarades qui refusaient eux aussi de participer à cette guerre.
Jugé par le tribunal militaire d’Alger, il est condamné à deux ans d’emprisonnement. Au centre pénitentiaire, soutenu depuis la métropole par une campagne menée notamment par le Secours Populaire français, la CGT, le PC et d’autres associations, Jean Vendart et les autres soldats obtiennent de pouvoir revenir en France. Là, considéré comme prisonnier politique, il sera emprisonné à Nîmes, Fresnes, puis Tours…
C’est dans la centrale nîmoise qu’il apprend le décès de son père. La direction pénitentiaire refuse de le libérer pour assister aux obsèques. Une vague de protestation qui sera entendue jusqu’à l’Elysée aboutit à sa libération pour deux jours afin qu’il puisse assister aux funérailles de son père. Puis retour à la vie carcérale. Libéré début 1960, il est amené à repartir en Algérie où la situation est différente : les mentalités ont évalué en France, en Algérie et parmi les soldats. Il finit par accepter de rester là où l’armée l’a affecté, dans une compagnie chargé de gérer un entrepôt de matériel militaire, où il est bien accueilli par les soldats. Lors du putsch des généraux de 1961, la compagnie organise un comité qui, soutenu par les officiers, prend la décision de défendre l’entrepôt contre d’éventuelles attaques.
Aujourd’hui, il ne regrette rien, ni son refus de partir en Algérie, ni son action pour faire échec au putsch.
Témoignage enregistré part D. Beau le 16 mars 2011